Selon Jekan Thanga, de l’Université de l’Arizona, ce réservoir biologique pourrait permettre de préserver la survie des espèces terrestres en cas de catastrophe nucléaire ou catastrophe naturelle de très grande ampleur, de sécheresse ou encore d’une chute d’astéroïde.
Un coffre-fort de matière biologique hors de notre planète
Si vous avez aimé le « coffre-fort de l’apocalypse », ou la « chambre forte mondiale de graines du Svalbard », son nom plus officiel, vous allez adorer ce projet des chercheurs de l’Université de l’Arizona d’établir un coffre-fort biologique sur la Lune. Comme l’a expliqué le professeur Jekan Thanga, à l’origine de ce projet, lors de la conférence aérospatiale annuelle de l’Institut d’ingénierie électrique et électronique le 13 mars 2021, il s’agirait d’exploiter les cratères de 80 à 100 mètres de profondeur découverts sur la Lune en 2013.
À l’intérieur de ces cratères, qui datent de 3 à 4 milliards d’années, la température se maintient à -180˚C, ce qui en fait des lieux idéaux pour la conservation de longue durée de matière biologique. Jekan Thanga suggère d’y déposer les spores de 5,1 millions d’espèces de champignons, le sperme de 1,3 million d’animaux, 300.000 millions de graines et spécimens de pollen de plantes ainsi que du sperme humain.
La Terre n’est pas à l’abri d’un nouveau cataclysme naturel
Selon Jekan Thanga, ce réservoir situé hors de notre planète permettrait de prévenir la perte de biodiversité si jamais il se passe sur Terre un cataclysme naturel semblable à l’éruption, il y a 75.000 ans, du « supervolcan » Toba, au nord de l’île de Sumatra (Indonésie), qui a eu pour effet la formation d’un immense lac et a lancé un cycle de refroidissement de notre planète qui a duré mille ans. Une catastrophe nucléaire et une chute d’astéroïde sont deux autres événements éventuels qui pourraient mettre fin à la vie sur Terre. Dans une moindre mesure, la chute des populations d’abeilles réduit déjà de manière drastique la biodiversité sur notre planète.
Selon Jekan Thanga, la Lune constitue un lieu de stockage acceptable dans la mesure où elle n’est pas située trop loin de nous (3 à 4 jours de trajet par fusée). Quant à l’énergie qui est nécessaire pour le fonctionnement de ce coffre-fort, il estime les besoins à 11.000 kWh sur une journée lunaire (29 jours environ). Le fonctionnement lors des nuits lunaires serait assuré par stockage de l’électricité préalablement produite par des panneaux photovoltaïques.
Illustration bannière : Une banque de sperme et une Arche de Noé sur la Lune ? © Elena11
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Quel intérêt ? Si une catastrophe naturelle bouleverse la biosphère, un nouveau système apparaitra en s’adaptant au nouvel environnement, comme il l’a déjà fait par le passé. Si après la catastrophe, la Terre n’est plus vivable, la conservation sur la Lune n’aura servi à rien.
Arrêtons de vouloir faire en sorte que rien ne change. Si une « autre » biosphère apparait, laissons la faire, au lieu de vouloir réimplanter un passé qui n’a plus lieu d’être. Le plus important n’est pas de conserver les espèces en cas de catastrophe naturelle, mais de faire en sorte que l’être humain cesse d’être le cataclysme qui bouleverse la biosphère actuelle. Mais il est plus bien pensant de lancer des idées de conservation des espèces sur la Lune, alors que cela n’a aucun intérêt pratique.