Issus de 10 années de recherche et de mise au point dans les laboratoires, ils vont être testés pour la première fois à l’occasion de l’opération Serval au Mali. De quoi s’agit-il ? Du dernier bijou de la DGA, la Direction générale de l’armement, un nouveau Véhicule Blindé Léger, le Lorius, qui est le premier VBL écologique testé par l’armée sur le théâtre des opérations. La nouvelle n’a pas fait la Une des médias nationaux, mais c’est pourtant un tournant important vers une armée plus économe, plus « propre » en même temps qu’une première mondiale
Qu’est-ce qu’un eVBL ?
Un eVBL est un véhicule blindé léger armé écologique, d’où le « e ». Dans le langage populaire on dirait que c’est un « blindé écolo ».
Le Lorius 1A est le véhicule blindé 4×4 tous terrains du XXIème siècle, parfait pour les unités de projection et d’intervention. Sa charge utile est de 3,1 t (en protection de base) sur route comme sur les terrains les plus difficiles (boue, sable, rocher).
Pourquoi un blindé écologique dans l’armée ?
Le VBA Lorius bénéficie de toutes les technologies les plus récentes, issues de la recherche militaire mais aussi civile, permettant de minimiser l’impact de la fabrication, de l’utilisation et la mise au rebut des matériels militaires.
Car de fait, comme l’explique le Capitaine Léger, porte-parole de la Direction des Equipements de l’Armée de Terre, l’armée est « consciente de l’impact environnemental de son action » et elle est également « déterminée à affronter les obligations citoyennes de toutes les institutions modernes en matière d’éthique, d’écologie ou d’économies d’énergie ». Autrement dit, l’armée veut que la guerre devienne plus propre.
Quelles sont les caractéristiques de l’eVBA ?
Selon le Communiqué de presse diffusé par la DGA, le blindé Lorius peut se targuer d’être le premier «tank écolo» car il présente les caractéristiques suivantes :
– Une consommation réduite de 38 % par rapport au modèle équivalent de la génération précédente grâce à sa propulsion hybride : son moteur thermique, classique, est assisté de trois moteurs électriques, deux qui aident les chenilles à se propulser à basse vitesse et un destiné à faire tourner la tourelle de tir et à alimenter l’instrumentation de bord.
– Il est doté d’un système de récupération d’énergie, et d’un système de « stop & start » aménagé.
– Mais la forte réduction de l’impact carbone du Lorius provient essentiellement de ce que c’est tout son cycle de vie qui a été optimisé, de l’amont (la fabrication) à l’aval (la fin de vie) en passant par son utilisation (éco-conduite électroniquement assistée).
éco-conception et matériaux innovants
Les bureaux d’étude ont conçu un véhicule simplifié avec un nombre de pièces réduit (2800 éléments différents contre 5100 pour le modèle précédent) permettant un montage plus rapide et une maintenance plus facile.
Mais c’est sur le plan de la réduction du poids, et donc de la consommation de carburant, que les progrès sont les plus spectaculaires. L’utilisation de l’aluminium, de titane et de matériaux composites a été généralisée. Le Generalium, véritable innovation brevetée par la DGA est un matériau « aux capacités hors normes ».
Pourquoi l’eVBA s’appelle-t-il le Lorius ?
Son nom a été choisi en hommage à Jean-Claude Lorius, un éminent spécialiste français du climat et de la glaciologie. « Une figure innovante qui a fait faire un grand pas à l’écologie française » souligne le CP de l’armée.
Le Generalium, ultra-résistant, léger et biodégradable.
L’armée ne veut pas s’étendre sur la composition de son matériau composite mais se répand volontiers sur ses avantages.
Tout ce que l’on peut savoir est qu’il contient des fullerènes (des billes de carbone pur microscopiques et contenant 99 % de vide) et un alliage inédit à base de zirconium. La résistance du matériau permet de ne pas avoir à rajouter une couche de (lourd) blindage sur les zones sensible du véhicule. Résultat, le véhicule pèse 3 tonnes de moins et sa consommation est en baisse de 40 % à 24 litres aux 100 km.
La cerise sur le gâteau est que le Generalium est un matériau biodégradable, ainsi que l’explique le Capitaine Léger : « fini les carcasses calcinées de véhicules qui jonchent les théâtres de combat et polluent les sols pendant des années ».
Un eVBL peut ainsi avoir deux destins : s’il est atteint et détruit au combat, il se désagrège en trois ans. Seuls les pièces en céramique et certains plastiques ultra-durs, impossibles à éliminer, mettront bien plus longtemps à disparaître. Deuxième option, quand il sera retiré de la circulation, les pièces éco-conçues du Lorius seront faciles à démanteler, comme un puzzle, et pourront être recyclées, voire réutilisées.
Léger mais très sûr
Autre avantage de ce nouveau matériau, sa résistance extrême : les Lorius résiste aux munitions cinétiques, aux mines et explosifs improvisés (IEDs),aux roquettes anti-char (type RPG-7), et aux menaces NBC, suivant les normes STANAG.
Un matériau d’une légèreté extraordinaire
Son secret réside dans sa structure en nid d’abeilles en 3D faites de tubes de carbone poreux intriqués au niveau micro et nano : le 2ème matériau le plus léger du monde. Son fin treillage utilise des fils de polymère liquide qui enrobe le zirconium et attachent les billes de fullerènes. Le tout en recouvert de nickel et de phosphore.
Résultat, la paroi des tubes creux mesure 100 nanomètres d’épaisseur, répétant un motif en trois dimensions, et enfermant 99 % de vide.
La photo ci-contre démontre son incroyable légèreté du : avec sa densité de 1 milligramme par centimètre cube, cette « gaufrette » est 100 fois plus légère que de la mousse de polystyrène et elle est supportée par le fragile dent-de-lion, ou pissenlit, sans le casser.
L’Armée de Terre n’est pas peu fière et claironne « c’est le premier véhicule militaire à impact carbone réduit, écoconçu et biodégradable à 78 %, certifié ISO 14090 et certifié par Valorias. » Le communiqué ne le dit pas mais en « Off », un officier supérieur nous avoué sa satisfaction à disposer d’un tel engin, « trois bonnes années avant les Américains » qui, eux, travailleraient sur une version écolo de leur fameux char Abraham.
En tous cas, l’Armée de terre va pouvoir tester pour la première fois deux exemplaires de son nouveau joujou qui devrait faire merveille sur le sable du nord Mali.
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Tous les articles de consoGlobe pour le 1er avril
Pas mal, mais le 1er avril est terminé.
Pour le Mali, c’est un peu tard, on en part bientôt.
ca sent le 01avril
Je laisse un commentaire car il faut le dire, tu en as de l’imagination.
Genial
Et si on les faisait plutôt en chocolat, les chars, les mitrailleuses et autres balles ?… Une pensée pour tous ceux qui subissent les guerres.
hihi, bonne truite! il s’appelle claude lorius et non jean-claude lorius. ça même les suisses le savent
Ne serions nous pas par hasard le 1er avril.
Un très beau poisson !
Et les munitions, elles sont bio-dégradables et respectueuses de l’environnement ?
Dés qu’il pleut, il fond ? Un char en balsa, faudrait essayer pour la légèreté, mais solidité et poids sont corrélés.
Sur LePoint.fr ils ont bien la batterie (secrète) en carbone qui se charge en 12 minutes et fait faire de la lévitation au véhicule. 🙂 🙂
si je peux ajouter mon grain de sable, ce n’est guerre original et c’est un coup d’é paix dans le désert.
ça ne sentirait pas un peu le poisson ?
Je connais une planète où les oiseaux sifflent plus fort que les balles et où les soldats n’ont à tuer que … le temps ; vous me croyez ? eh bien, non, hélas ! ça n’existe pas ! Poisson d’avril !
bien joué !
un char biodégradable j’adorerai ! le genre qui se périme en quelques heures ^^
A quand la mitrailleuse écolo qui tire des balles qui soignent les blessés et ressuscitent les morts?
Bien trouvé pour un 1er avril !!
Poisson d’avril, magnifique, belle imagination