Si l’on recense environ 4 millions d’armes déclarées dans l’Hexagone, les armes de chasse non déclarées y seraient en fait encore plus nombreuses.
Des armes transmises sans déclaration
Où sont les armes ? En France, posséder une arme suppose en principe de la déclarer, notamment quand on pratique la chasse. Ainsi, dans l’Hexagone, environ 4 millions d’armes sont détenues légalement, c’est-à-dire inscrites dans le fichier SIA (Système d’Information sur les Armes). Mais en réalité, ce sont pas moins de dix millions d’armes qui seraient en circulation. Alors, entre les mains de qui se trouvent les six millions qui manquent à l’appel ?
Certaines se sont transmises dans les familles, tels les vieux fusils de chasse des grands-parents. Même si les nouvelles générations ne pratiquent plus la chasse, les armes restent, et ne sont pas déclarées pour autant. La déclaration des armes possédées chez soi reposant uniquement sur la bonne volonté, on comprend que nul ne sache en fait où se trouvent des millions d’armes à feu en France…
Un simple permis de chasse pour acheter une arme
Les chiffres parlent d’ailleurs d’eux-mêmes : la France compterait environ 1,2 million de chasseurs enregistrés, disposant donc de leur licence, et des armes pour pratiquer la chasse. Le tir sportif, bien moins répandu, compte quant à lui environ 200.000 licenciés en clubs de tir sportif. À cela s’ajoutent les armes diverses, pour atteindre la barre des 2,039 millions d’armes de catégorie C, dont font partie les armes de chasse, sur les 4 millions déclarées au total selon les chiffres de 2016.
En effet, les armes sont réparties en catégories, et soumises à déclaration et enregistrement selon leur degré de dangerosité au sein du fichier SIA. Que faut-il faire, en France, pour acheter une arme de chasse de catégorie C ? Il suffit de détenir et présenter un permis de chasser en cours de validité. Seul hic : au moment d’acheter, et surtout de renouveler son permis de chasse, aucun contrôle du fichier des armes à feu n’est en fait effectué.
Des mesures de contrôle simples à appliquer
Certes, un néophyte peut ne pas posséder ses propres armes. Mais si un chasseur aguerri et actif pratique depuis des années, il serait surprenant qu’il n’ait déclaré la possession d’aucune arme de catégorie C au fichier SIA. Faute de rapprochement entre les fichiers, les armes non déclarées sont d’autant plus nombreuses dans l’Hexagone. Une mesure pourtant simple à prendre pour mieux inventorier les armes en circulation.
À l’inverse, la question peut aussi se poser quant à une personne ayant cessé de chasser : doit-elle être autorisée à conserver ses armes chez elle, ou celles-ci devraient-elles être conservées dans un lieu sécurisé tant qu’elle n’en fait pas usage dans un cadre légal ? Alors que les chasseurs eux-mêmes ne vérifient pas que les armes utilisées sont bien déclarées, il serait tout aussi simple d’exiger de chacun de déclarer les armes en sa possession dans un certain délai. Puis de sanctionner l’absence de déclaration une fois celui-ci écoulé.