Des 227 assassinats de défenseurs des droits autochtones et droits environnementaux, tous sauf un ont eu lieu dans des pays du Sud. Les pays qui concentrent la majorité de ces assassinats sont la Colombie, le Mexique et les Philippines.
Le Mexique, les Philippines et la Colombie, le trio macabre des assassinats de défenseurs des droits autochtones
L’horizon s’obscurcit encore pour les défenseurs des droits autochtones et de l’environnement. Si l’intimidation, la criminalisation, la persécution et les violences sexuelles sont le quotidien de l’immense majorité d’entre eux, 227 de ces activistes ont perdu la vie au cours de l’année 2020. Ce chiffre est révélé aujourd’hui par l’ONG Global Witness, qui s’attache à recueillir les informations sur ces assassinats depuis 2012. De ces huit années, 2020 a été la plus meurtrière.
La moitié environ de ces assassinats ont eu lieu dans trois pays seulement : la Colombie, le Mexique et les Philippines. En Colombie, où 65 activistes ont été tués, ces assassinats ont eu lieu dans un contexte plus large d’attaques à l’encore des défenseurs des droits de l’homme et des leaders communautaires, en dépit de l’accord de paix de 2016.
227 Land & #EnvironmentDefenders were killed in 2020 – the highest number of lethal attacks ever recorded, our latest data shows.
These attacks are being driven by the very same industries which are causing the #ClimateCrisis. https://t.co/xEOMp76eOi pic.twitter.com/zG8bQ6MpVk
— Global Witness (@Global_Witness) September 13, 2021
Au Brésil et au Pérou, les opposants à la déforestation courent le plus grand risque
Aux Philippines, les personnes protestant contre les industries nocives pour l’environnement sont victimes de répressions violentes constantes de la part de la police et de l’armée. Ces violences ont pris de l’ampleur depuis l’élection du président Rodrigo Duterte en 2016 : entre 2016 et 2020, 166 défenseurs des droits autochtones et environnementaux ont été tués. En 2020, la moitié des assassinats de ces activistes ont été directement liés à leur opposition aux projets liés à l’extraction de ressources minières, à la déforestation et à la construction de centrales hydroélectriques.
Pour en savoir plus : www.globalwitness.org
Au Brésil et au Pérou, les trois quarts de ces assassinats environ ont eu lieu en Amazonie. Un tiers environ de ces assassinats étaient liés à l’exploitation de ressources (exploitation forestière, extraction de ressources minières, grands projets agricoles), à la construction de centrales hydroélectriques et d’autres équipements d’infrastructure. De ces assassinats, la majorité (23) étaient des assassinats de personnes protestant contre la déforestation.
L’ONG Global Witness rappelle l’importance de ces activistes pour la société et l’environnement et dénonce ces assassinats de personnes qui ne font que défendre leurs terres ancestrales, leur mode de vie ainsi que les écosystèmes essentiels pour la biodiversité et le maintien en l’état du climat de notre planète.
Illustration bannière : Les Indiens de la tribu Guarani Kaiowa dansent et chantent lors d’une manifestation marquant le jour de la mobilisation nationale autochtone © Nelson Antoine – Shutterstock
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