En 2017, quatre défenseurs de l’environnement étaient tués chaque semaine à travers le monde

L’ONG Global Witness en collaboration avec le quotidien anglais The Guardian révèle que pas moins de 197 activistes se battant pour des causes environnementales ont été assassinés en 2017. Les pays d’Amérique du Sud sont épinglés.

Rédigé par MEWJ79, le 17 Feb 2018, à 8 h 00 min
En 2017, quatre défenseurs de l’environnement étaient tués chaque semaine à travers le monde
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Il s’appelaient Wayne Lotter, Emilsen Manyoma ou Isidro Baldenegro López. Trois grands défenseurs de l’environnement. Ils ont comme point commun de faire partie de la funèbre liste publiée par Global Witness.

197 défenseurs de l’environnement assassinés en 2017

Ils ont été tués parce qu’« ils ont tenu tête à des gouvernements, des entreprises qui volent leurs terres et qui endommagent l’environnement. Ils ont dénoncé à voix haute la corruption et les pratiques injustes qui permettent cela », pour reprendre les termes de l’ONG.

L’Amérique du sud en tête des zones les plus dangereuses

L’industrie agroalimentaire est le secteur le plus lié aux meurtres d’activistes, prenant le pas sur les entreprises d’exploitation minière qui détenaient auparavant le triste record. 60 % des homicides relèvent de ces deux domaines à eux seuls.

Géographiquement parlant, les pays d’Amérique du sud représentent le plus grand danger. 46 activistes ont été tués au Brésil, 32 en Colombie et 15 au Mexique. Suivent les Philippines (41 homicides) et la République Démocratique du Congo (13) où de nombreux rangers font les frais des braconniers. Mais les défenseurs de l’environnement subissent également d’autres types de pressions comme des procès, des viols ou des menaces de mort.

défenseurs de l'environnement

Carte des assassinats des défenseurs de l’environnement © The Guardian

Malgré tout, le nombre d’assassinats est en baisse pour la quatrième année consécutive.

L’expert mondial du trafic d’ivoire retrouvé mort à son domicile

Dernier exemple en date, le 5 février dernier, Esmond Martin, l’expert mondial du trafic d’ivoire, a été assassiné à son domicile au Kenya. Cet homme de 76 ans est mort après avoir été poignardé au cou dans sa maison de Karen, une banlieue chic de Nairobi. Il était connu pour avoir écrit de nombreux rapports dénonçant le braconnage des éléphants.

Collusions entre la mafia et les gouvernements

Les enquêtes d’Esmond Martin ont permis de pointer du doigt cette pratique illégale. En 2017, l’une d’elle a contribué à la décision de la Chine de fermer son marché légal de l’ivoire, après avoir déjà interdit le commerce de corne de rhinocéros en 1993. Il planchait sur un nouveau rapport touchant au rôle croissant de la Birmanie dans le trafic illégal d’animaux sauvages, lorsqu’il a été assassiné.

défenseurs de l'environnement

© HordynskiPhotography

L’émotion est d’autant plus intense que ce décès violent est le deuxième en l’espace de quelques mois, après l’assassinat, le 16 août 2017, de Wayne Lotter, 51 ans, illustre défenseur des éléphants en Tanzanie.

Pour rappel, le braconnage aurait coûté la vie à 110.000 éléphants au cours de la dernière décennie. Les chiffres les plus récents, pour 2016, montrent que le commerce illégal d’ivoire continue à être florissant, avec un nombre record de saisies malgré, tout de même, un déclin du braconnage.

Si les chiffres voudraient faire croire à une amélioration, sur place, la situation est tout autre. En effet, malgré la lutte mise en place par la communauté internationale, le trafic d’ivoire se porte bien et s’exporte. En France, 354 kg de défenses d’éléphants avaient ainsi été saisis en juin 2016.

Illustration bannière : Les braconniers ont tué de nombreux activistes ©  franz12
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Journaliste, je fais le grand écart entre football et littérature jeunesse.

1 commentaire Donnez votre avis
  1. En France, chaque semaine, au moins 2 agriculteurs, se suicident pour cause de burn out…

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