Nous avons découvert il y a peu que la vie dans la profondeur des sols terrestres était bien plus foisonnante que l’on aurait pu l’imaginer. Mais nous manquons encore énormément d’informations sur la vie de nos sols de surface, notamment en France. Les choses ont avancé sur le sujet !
Pourquoi connaître la vie de nos sols ?
Parce qu’ils nous sont vitaux
Les raisons sont en réalité aussi multiples qu’essentielles à notre survie. D’une part parce que sans un sol vivant, il n’y a pas de production… Ni pour notre alimentation, ni pour nos constructions. Mais sans sol vivants il n’y aura pas plus de filtration des eaux qui nous est également indispensable.
Sans sols vivants, toutes les plantes qui y poussent et qui séquestrent le carbone dont nous cherchons désespérément à nous débarrasser pour limiter l’impact sur le climat, ne pourraient pas jouer leur rôle en la matière.
Pour une meilleure prise en compte de leur importance
Alors oui, nous plantons des arbres, des fois par millions comme en Australie, dans ces sols et pour limiter le réchauffement climatique. Nous faisons notre composte pour enrichir la vie des sols et produire mieux et plus efficacement… Nous savons désormais qu’il nous faut prendre soin de cette vie sous nos pieds !
Plusieurs milliards d’organismes par gramme de sol et au moins 1 milliard d’espèces… Bactéries, champignons et autres sont présents en masse à tel point qu’il nous est très difficile de savoir et de comprendre dans les détails le rôle qu’ils jouent.
Nos chercheurs s’y sont sacrément mis !
Un regroupement de chercheurs français, le Groupement d’intérêt scientifique Sol (Gis Sol), s’est donc mis au travail en 2002 en commençant par réaliser un inventaire des sols afin des les étudier.
Ils ont ainsi récolté 2.200 échantillons en France métropolitaine mais aussi en Corse et en Outre-mer. Ils ont systématiquement prélevé un échantillon de terre tous les seize kilomètres ce qui fait de cet échantillonnage des sols le plus ambitieux jamais réalisé dans le monde.
S’en sont suivi toute une batterie d’analyses physiques et chimiques des échantillons de terre pour caractériser nos sols à travers tout le territoire.
Culture de bactéries extraites du sol pour analyses © Alexander Gold
Un véritable Atlas français des bactéries du sol
Il aura fallu du temps pour étudier et synthétiser toutes ces informations pour pouvoir faire un travail de restitution.
115.000 espèces de bactéries ont ainsi été trouvé dans nos sols, se répartissant en 35 grands groupes et 16 habitats microbiens ont été défini… entre autres choses !
Il a ainsi pu être démontré que deux éléments principaux impactent la vie de nos sols le premier étant l’implantation géographique et le second l’utilisation qui en est faite. Ces résultats et cet énorme Atlas sont des outils exceptionnels pour se projeter dans un avenir « en connaissance de cause » quant à l’utilisation de nos sols et, de fait, à notre sécurité alimentaire et à notre capacité à lutter contre le réchauffement climatique.
Entre urbanisation, bétonnage, techniques culturales ou utilisation de produits phytosanitaires plus personne ne pourra plus se cacher derrière un « on ne savait pas ».
Pour en savoir plus et découvrir l’Atlas français des bactéries du sol, rendez-vous ici