Atrazine : la France exporte son poison vers les pays du Sud

Alors qu’il est interdit en Europe, la France continue d’exporter vers les pays du Sud un pesticide puissant, l’atrazine.

Rédigé par Pauline Petit, le 30 May 2017, à 10 h 35 min
Atrazine : la France exporte son poison vers les pays du Sud
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L’atrazine, un herbicide puissant, est interdit en Europe depuis 2004 et en France depuis 2001 car il polluait les nappes phréatiques. Pourtant, la France continue d’en exporter vers les pays du Sud. Depuis le mois de janvier, 7 cargaisons d’atrazine ont été acheminées vers l’Asie et l’Afrique.

La France continue à exporter un pesticide interdit, l’atrazine

L’atrazine est fabriquée par la firme suisse Syngenta. C’est aussi de Suisse qu’est partie l’alarme : c’est l’ONG Public Eye qui rapporte ces exportations. 142 cargaisons ont ainsi été expédiées de France depuis 2004.

pesticide atrazine

Un agriculteur asperge son champ de pesticides © iamlukyeee

Or la Convention de Bâle qui réglemente le transport de matières dangereuses, signée notamment par la France, interdit ce genre de pratiques : un pays n’a pas le droit de recevoir un produit s’il est interdit dans son pays d’origine en raison de sa toxicité.

Les chiffres de la consommation de pesticides dans le monde sur le Planetoscope

L’atrazine, un pesticide toxique

L’atrazine est un herbicide très puissant. L’Agence Européenne des Produits Chimiques le considère comme « très toxique pour la vie aquatique avec des effets de longue durée, qui peut endommager des organes suite à une exposition prolongée ou répétée et provoquer des réactions allergiques de l’épiderme « . Il est classé parmi les perturbateurs endocriniens.

Il a été couramment utilisé en France notamment sur les champs de maïs entre 1960 et 2001, date de son interdiction. Depuis cette date, l’atrazine continue de faire des ravages en France : on en retrouve encore des résidus dans l’eau du robinet. Ce pesticide produirait notamment des malformations chez les foetus, des cycles menstruels irréguliers chez la femme et des changements de sexe chez les batraciens.

On imagine donc les dégâts qu’il pourrait causer dans le cas d’une utilisation massive et non contrôlée dans les pays du Sud, sur la santé des hommes et sur l’environnement.

Illustration bannière : Utilisation de pesticides dans un champ de riz – © Kitzero
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1 commentaire Donnez votre avis
  1. Je suis en Picardie, cernée par les champs de blé, colza, mais… et betteraves sucrières.
    Les analyses de l’eau « potable » indique les taux de pesticides, dont l’Atrazine (et dérivés) pourtant interdite depuis 2001 !!!
    Ces cochonneries ont la vie dure dans les sols ou des « cultivateurs » n’ont pas encore écoulé leurs stocks ? Ou ils s’en sont procuré sur nos exportations ?
    C’est ignoble ! C’est un poison, mais on va vous le fourguer quand même !

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