L’autonomie énergétique est souvent mise en avant comme un principe vertueux et invite à autoproduire une partie au moins de son énergie. La réglementation s’est assouplie et permet voire encourage désormais l’autoconsommation. Les dispositifs incitatifs et les technologies évoluent rapidement. Avant de se lancer dans un projet, il est important de clarifier les notions afin de bien définir ses objectifs. Autoconsommer ou autoproduire, décryptage des notions…
Autoconsommation ou autoproduction ?
Pour bien comprendre la différence entre ces 2 notions, il faut examiner le schéma ci-contre :
L’autoconsommation
L’autoconsommation représente la part d’énergie produite par vos soins que vous êtes capable de consommer, sous-entendu « au bon moment ». En pratique, une autoconsommation de 100 % est rarement possible !
L’énergie solaire par exemple, sera pleinement disponible à midi, soit au moment où vous êtes au travail, et va manquer quand vous aurez besoin de solliciter l’éclairage en soirée.
Pour améliorer le taux d’autoconsommation, on peut :
- Déplacer au maximum les usages : programmer un lave-vaisselle ou un lave-linge à midi par exemple.
- Mettre en place une capacité de stockage. Mais l’investissement est très difficile à justifier et à rentabiliser.
- Dimensionner la puissance de votre installation de production pour limiter les excédents que vous ne pourrez utiliser.
Lire aussi : Atteindre l’autonomie énergétique : le Graal ?
L’autoproduction
L’autoproduction quant à elle représente la part d’énergie dont vous avez besoin que vous êtes capables de produire, sous-entendu « au bon moment ». En pratique, une autoproduction de 100 % est rarement possible !
Dans le cas d’une production solaire photovoltaïque et/ou thermique, les heures d’ensoleillement seront réduites quand les besoins d’éclairage et de chauffage seront importants.
Au-delà d’un certain seuil, augmenter la puissance de l’installation ne sera donc plus très utile pour améliorer le taux d’autoproduction. Sauf à mettre en place une capacité de stockage avec les mêmes limites que précédemment.
La seule solution consiste alors à ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier et à diversifier les types d’énergie.
Utiliser du solaire thermique permet de stocker de l’énergie sous forme d’eau chaude. L’énergie éolienne sera plutôt présente par mauvais temps quand le soleil sera absent. Planter une haie ou entretenir une forêt et utiliser le bois comme chauffage est aussi une façon de stocker de l’énergie, à condition d’avoir de la patience et de ne pas prélever au-delà de la capacité de régénération.
Les organismes vivants ont résolu le problème
Ces notions nous ramènent à un certain réalisme en matière de production d’énergie renouvelable et d’autonomie énergétique : la seule solution viable est de d’abord diminuer drastiquement sa consommation.
Seuls les organismes vivants ont résolu ces problèmes de stockage, d’adaptation de la production et de la consommation au bon moment et avec un bilan environnemental réellement positif !
En effet, les plantes croissent quand les bonnes conditions (soleil, eau, nutriments) sont réunies. D’un point de vue énergétique, elles synthétisent des sucres pour maintenir leur métabolisme et stockent de la biomasse dans leur structure.
Les animaux – dont nous faisons partie, ont une capacité à stocker de l’énergie dans des graisses pour la brûler lorsque l’alimentation vient à manquer. Certains hibernent même pour limiter drastiquement leurs déperditions énergétiques.
Voilà qui devrait nous ramener à plus d’humilité : rappelons nous que nous faisons partie du vivant. Nous en dépendons, et ses mécanismes sont la clef de notre autonomie.