L’autoroute A69, prévue pour relier Toulouse à Castres, est devenue le sujet de vives controverses. Si certains y voient une chance inouïe de désenclavement pour le sud du Tarn, d’autres y discernent un danger écologique et économique majeur.
Autoroute A69 : un projet de désenclavement ?
Le projet A69 est ardemment défendu par plusieurs acteurs politiques et économiques. Le député du Tarn, Jean Terlier, est l’un de ses fervents défenseurs. Selon lui, cette autoroute est une nécessité pour rapprocher le sud du Tarn, souvent perçu comme une zone rurale, de la dynamique métropole toulousaine.
Le concessionnaire Atosca, choisi par l’État pour mener à bien ce projet, met en avant une approche respectueuse de l’environnement. Grâce à une optimisation du tracé, l’impact sur les terres serait minimisé : seulement 300 hectares seraient concernés, dont 100 artificialisés. De plus, pour chaque arbre abattu, deux autres seraient replantés, dans une démarche de compensation écologique.
L’inquiétude pour l’écologie
Mais ces arguments ne suffisent pas à convaincre tout le monde. Le collectif « La Voie est libre » s’oppose fermement au projet. Pour eux, l’A69 serait une catastrophe écologique, condamnant 400 hectares de terres agricoles, de zones humides et de forêts. Ils soulignent également l’impact potentiellement désastreux sur la faune et la flore locales, ainsi que la consommation massive d’eau nécessaire aux travaux. Le coût du péage, estimé à 17 euros, est un autre point de discorde, jugé prohibitif pour de nombreux usagers potentiels.
Les chercheurs de l’Institut National Universitaire Champollion d’Albi ajoutent une autre pierre à l’édifice des critiques. Selon eux, l’argument du désenclavement, souvent mis en avant par les défenseurs du projet, ne tient pas la route. Ils estiment que la création d’une telle infrastructure ne garantit en rien un développement social et économique pour les territoires concernés. Maxime Genevrier, professeur d’urbanisme, abonde dans ce sens. Pour lui, loin de revitaliser Castres, l’autoroute pourrait contribuer à sa dévitalisation, en la transformant en simple banlieue de Toulouse.
A69 : l’écologie au centre du débat
L’aspect écologique est sans doute le point le plus sensible du débat. La coupe d’arbres centenaires, comme le pin parasol sur lequel s’est perché le militant Thomas Brail, est devenue le symbole de cette lutte. Thomas Brail, accompagné d’une quinzaine d’autres militants, a même entamé une grève de la faim pour protester contre l’abattage des arbres sur le tracé de l’autoroute.
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