« Bons » et « mauvais » biocarburants : négociations décisives pour leur avenir

Rédigé par Stephen Boucher, le 10 Apr 2015, à 15 h 02 min
« Bons » et « mauvais » biocarburants : négociations décisives pour leur avenir
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L’avenir des biocarburants, alternative aux combustibles fossiles, est en cours de négociation entre décideurs européens, avec des impacts décisifs pour leur utilisation en Europe et leur production au niveau mondial.

L’Europe revient sur ce qu’elle croyait être une panacée

Selon leur origine, ils ont le potentiel de polluer moins. Il y a 10 ans, les cultures de canne à sucre, d’huile de palme et de colza ont été accueillies comme une solution quasi-miraculeuse pour s’affranchir des carburants fossiles… avant de devenir rapidement une des politiques les plus controversées de l’Union européenne.

Leur utilisation accrue au cours des dernières années a en effet provoqué le déboisement, le renchérissement des denrées alimentaires, et une augmentation des émissions de carbone, selon les ONGs environnementales et la Commission européenne elle-même. L’utilisation d’huile de palme par l’Europe pour alimenter sa soif en biocarburants a été multipliée par 6 depuis 2006.

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Avec des conséquences dramatiques pour des pays comme l’Indonésie, aujourd’hui le troisième pays émetteur de gaz à effet de serre au monde après la Chine et les Etats-Unis du fait de l’avancée fulgurante de la déforestation, dont la politique européenne des biocarburants est donc en partie responsable.

Producteurs et ONGs s’affrontent pour encourager ou limiter les biocarburants

S’affrontent dans ces négociations, par décideurs européens interposés, les producteurs et les associations environnementales, avec respectivement pour alliés, schématiquement, les gouvernements des grands producteurs d’un côté – notamment la France et la Pologne, qui subventionnent encore fortement la production de biocarburants – et le Parlement européen de l’autre, ainsi que d’autres États membres de l’Union européenne (UE), tels que le Danemark, la Finlande, la Belgique, la Suède, l’Italie ou encore le Royaume-Uni.

L’enjeu est aujourd’hui de définir le plafond, réduit par rapport aux engagements précédents, de contribution des biocarburants d’origine végétale dans le mix de carburants en Europe. La législation européenne actuelle exige que les États membres de l’UE s’assurent que les énergies renouvelables contribuent au moins 10 % de l’énergie utilisée dans les transports d’ici 2020.

1,5 % : une différence considérable

Dans cette optique, les négociateurs du Parlement européen et des gouvernements européens se rencontreront une nouvelle fois mercredi 14 avril 2015 pour une ultime négociation, pour décider si le plafond de 5,5 % de biocarburants issus d’espèces végétales pourrait être porté à 7 %. En cas de non accord, la loi pourrait être abandonnée.

© Commission Européenne

© Commission Européenne

Derrière cette différence de pourcentage en apparence faible se cachent des enjeux économiques et sociaux, pour l’Europe et pour les pays producteurs en dehors de l’Europe, considérables. En témoigne la tribune(1) dans The Guardian de Laili Khairnur, directeur exécutif du Gemawan Institute en Indonésie, une ONG au Kalimantan occidental, en Indonésie, fondée en 1999, dont les activités sont axées sur l’émancipation des communautés locales et le développement du plaidoyer en faveur de la justice sociale.

Il écrit à propos des négociations en cours : « Les Parlementaires européens doivent savoir que la mesure de la propreté d’un carburant dépend également de la quantité de sang et d’angoisse qui a été dépensée pour le produire. En votant pour stopper l’utilisation de cultures vivrières telles que l’huile de palme [pour la production de biocarburants], l’Europe pourrait également contribuer à réduire la souffrance des personnes vulnérables dans les pays comme le mien – et donner le bon exemple pour le gouvernement indonésien et d’autres nations ».

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Stephen Boucher est anciennement directeur de programme à la Fondation européenne pour le Climat (European Climate Foundation), où il était responsable des...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. il n’y a pas de combustibles fossiles, ils sont d’origine abiotique ….
    Pour les biocarburants, on va continuer la déforestation ou prendre des terres à ceux qui les cultivent pour leur survivance –

    il y a mieux beaucoup mieux depuis – mais marre de le crier –

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