Avion : le Réseau Action Climat propose une « taxe grands voyageurs »

Pour atteindre les objectifs climatiques, il est indispensable de réduire le trafic aérien, responsable de 7% des émissions de CO2 en France en 2019. Les solutions technologiques envisagées pour décarboner l’aviation, telles que l’hydrogène ou les biocarburants, ne seront pas prêtes avant plusieurs décennies et ne suffiront pas à elles seules à limiter les émissions. Réduire le nombre de vols devient donc une priorité.

Rédigé par Anton Kunin, le 27 Sep 2024, à 11 h 08 min
Avion : le Réseau Action Climat propose une « taxe grands voyageurs »
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Une réduction juste et efficace nécessite de cibler les comportements les plus émetteurs tout en favorisant des alternatives moins polluantes, comme le train, fait valoir le Réseau Action Climat dans un nouveau rapport. En parallèle, des mesures fiscales visant les voyageurs fréquents ou les jets privés peuvent contribuer à financer la transition écologique.

Taxer les billets d’avion bien plus qu’ils ne le sont aujourd’hui

Dans un nouveau rapport, le Réseau Action Climat s’attaque à nouveau au transport aérien, qui doit être réduit, selon cette association. D’autant plus que l’avion est « profondément inégalitaire ». En effet, 75 % des émissions liées à l’aviation proviennent des vols de loisirs, majoritairement effectués par une minorité aisée, peut-on y lire.

En principe, le train, moins polluant, pourrait remplacer les vols intérieurs pour des trajets courts, de moins de cinq heures par exemple. Cependant, dans les faits, cette option reste peu compétitive en termes de prix : aujourd’hui, pour des destinations européennes, le train coûte 2,6 fois plus cher en moyenne que l’avion. Le Réseau Action Climat propose d’alourdir les taxes sur les billets d’avion, puis de distribuer le produit de ces taxes aux opérateurs ferroviaires pour que ces sommes viennent diminuer les prix des billets. Le Réseau Action Climat rappelle à ce propos que le secteur aérien jouit aujourd’hui d’une exonération de taxe sur le kérosène et d’une TVA réduite (0 % sur les vols internationaux, 10 % sur les vols intérieurs), un régime fiscal injustement généreux.

Le Réseau Action Climat propose aussi de supprimer les vols courts pour lesquels il existe une alternative ferroviaire. Cette mesure permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 53 %.

Une taxe pour une répartition plus juste de l’effort

Mais le Réseau Action Climat va encore plus loin en proposant une idée peu explorée jusqu’ici : la création d’une « taxe grands voyageurs ». Le montant de cette taxe augmenterait avec le nombre de vols pris par la personne dans l’année. Une taxe similaire existe déjà, c’est la « taxe Chirac », qui s’applique aux vols au départ de la France, mais cette dernière n’est pas progressive. Le Réseau Action Climat estime qu’une taxe progressive serait plus dissuasive et permettrait de faire baisser la demande.
De plus, ce sont surtout les ménages aisés qui empruntent des vols long-courrier et le font plusieurs fois par an. Ainsi, la pilule serait plus facile à avaler pour eux.

Dans le reste des mesures proposées par le Réseau Action Climat, on peut trouver l’interdiction des jets privés, le plafonnement du trafic dans les aéroports (à 80 % du niveau de 2019, par exemple et l’interdiction des programmes de fidélité de type « miles ». Quant au transport ferroviaire, l’association propose la création d’un billet de congés annuels à petit prix, l’ouverture de nouvelles lignes de trains de nuit et la baisse des péages ferroviaires.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Moi je propose une taxe jalousie et envie

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