Une réduction juste et efficace nécessite de cibler les comportements les plus émetteurs tout en favorisant des alternatives moins polluantes, comme le train, fait valoir le Réseau Action Climat dans un nouveau rapport. En parallèle, des mesures fiscales visant les voyageurs fréquents ou les jets privés peuvent contribuer à financer la transition écologique.
Taxer les billets d’avion bien plus qu’ils ne le sont aujourd’hui
Dans un nouveau rapport, le Réseau Action Climat s’attaque à nouveau au transport aérien, qui doit être réduit, selon cette association. D’autant plus que l’avion est « profondément inégalitaire ». En effet, 75 % des émissions liées à l’aviation proviennent des vols de loisirs, majoritairement effectués par une minorité aisée, peut-on y lire.
En principe, le train, moins polluant, pourrait remplacer les vols intérieurs pour des trajets courts, de moins de cinq heures par exemple. Cependant, dans les faits, cette option reste peu compétitive en termes de prix : aujourd’hui, pour des destinations européennes, le train coûte 2,6 fois plus cher en moyenne que l’avion. Le Réseau Action Climat propose d’alourdir les taxes sur les billets d’avion, puis de distribuer le produit de ces taxes aux opérateurs ferroviaires pour que ces sommes viennent diminuer les prix des billets. Le Réseau Action Climat rappelle à ce propos que le secteur aérien jouit aujourd’hui d’une exonération de taxe sur le kérosène et d’une TVA réduite (0 % sur les vols internationaux, 10 % sur les vols intérieurs), un régime fiscal injustement généreux.
Le Réseau Action Climat propose aussi de supprimer les vols courts pour lesquels il existe une alternative ferroviaire. Cette mesure permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 53 %.
✈️ Le réseau Action Climat propose d’instaurer une taxe sur les grands voyageurs en avion : plus vous le prenez et plus vous allez loin, plus vous payez. #JT20H @RACFrance pic.twitter.com/9ER2mZK8Xq
— Info France 2 (@infofrance2) September 25, 2024
Une taxe pour une répartition plus juste de l’effort
Mais le Réseau Action Climat va encore plus loin en proposant une idée peu explorée jusqu’ici : la création d’une « taxe grands voyageurs ». Le montant de cette taxe augmenterait avec le nombre de vols pris par la personne dans l’année. Une taxe similaire existe déjà, c’est la « taxe Chirac », qui s’applique aux vols au départ de la France, mais cette dernière n’est pas progressive. Le Réseau Action Climat estime qu’une taxe progressive serait plus dissuasive et permettrait de faire baisser la demande.
De plus, ce sont surtout les ménages aisés qui empruntent des vols long-courrier et le font plusieurs fois par an. Ainsi, la pilule serait plus facile à avaler pour eux.
Dans le reste des mesures proposées par le Réseau Action Climat, on peut trouver l’interdiction des jets privés, le plafonnement du trafic dans les aéroports (à 80 % du niveau de 2019, par exemple et l’interdiction des programmes de fidélité de type « miles ». Quant au transport ferroviaire, l’association propose la création d’un billet de congés annuels à petit prix, l’ouverture de nouvelles lignes de trains de nuit et la baisse des péages ferroviaires.
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Moi je propose une taxe jalousie et envie
Vivement la taxe « cerveau idiot » pour récolter plein d’argent
pas mieux 😉