Les B Corps, comment ça marche ?
Certains envisagent de rénover le droit des sociétés et de créer une nouvelle forme juridique d’entreprise, à mi-chemin entre l’association et l’entreprise, entre la SA et l’ONG. Les statuts de ce type d’entreprise donneraient la priorité à l’intérêt général « sans pour autant renoncer aux profits, qui peuvent être illimités ».
De nombreux États américains sont déjà engagés sur la voie de l’adoption de ce statut ouvrant la voie aux sociétés qui voudraient l’adopter, telles que Food Revolutions (qui offre 1 million de repas par semaine en milieu scolaire), Cascade engineering (qui aide des sdf à retrouver un travail) Better World (qui recycle des vieux livres et soutien des librairies), .etc
Les B Corps », nouvel outil de management
Un site Internet propose des outils de pilotage et de suivi pour faciliter la démarche et évaluer où en est l’entreprise en matière d’engagement social et environnemental. La batterie d’indicateurs permet de se comparer aux quelques 600 entreprises qui ont obtenu le label Certified B Corporation à l’international.
- Les B-Corps sont promptes à faire appel à des instruments de finance éthique ou par exemple aux Social Impacts Bonds.
- La société Give Something Back, qui a été l’une des premières entreprises à être certifiée montre l’exemple en remplissant un certain nombre d’obligation au-delà de ses engagements sur le terrain : elle édite un rapport bi-annuel complet sur l’évaluation de ses impacts et le rend public.
- En Californie, le Comté de San Francisco veut favoriser la démarche et offre par exemple dans ses appels d’offres publics une prime de 3 % sur les prix aux entreprises certifiées.
- Entre elles, les entreprises certifiées ont tendance à faire des affaires et à s’accorder des conditions préférentielles.
La B-corp, un simple habillage pour entreprises citoyennes ?
Finalement, les B-corps ne réinventent-elles pas, avec un bel emballage, ce que sont déjà les entreprises citoyennes ?
Car enfin, les entreprises conscientes de leurs responsabilités sociales et qui s’engagent via des fondations, du mécénat ou par un management bienveillant sont déjà nombreuses et les dirigeants engagés sont légions. Faut-il vraiment un label américain pour s’engager réellement ?
Par rapport à l’initiative 1 % pour la planète, l’ambition des B-Corps est plus large. De nombreuses entreprises citoyennes et engagées n’ont pas attendu ce label américain pour agir. Cependant, les promoteurs des B-corps soulignent que le mouvement est en train de littéralement donner naissance à un quatrième secteur de l’économie ; un secteur formalisé et bien identifiable.
Après les entreprises à but lucratif classiques, après les associations et après le trop important secteur public, les B Corps ont pour avantage de structurer une démarche qui est loin d’être antinomique de compétitivité. Au contraire, les entreprises certifiées B Corps seraient plus compétitives que la moyenne. C’est le cabinet Mc Kinsey qui le dit. Est-ce suffisant pour attirer des géants des affaires à se lancer eux aussi dans l’aventure ?