Ce cétacé a été retrouvé mort, avec des sacs en plastique, des emballages de chips et des sachets de pâtes dans l’estomac.
Une baleine à bec malade, qui n’arrivait pas à se nourrir autrement
La pollution au plastique du Golfe de Gascogne est une réalité qui n’épargne pas non plus la faune marine. Le 8 mai 2021, une rare baleine à bec (baleine de Cuvier – Ziphius cavirostris) a été retrouvée échouée sur la plage de Messanges (Landes).
Son autopsie, réalisée le lendemain par l’Observatoire Pelagis du CNRS et l’association Itsas Arima, a montré qu’elle avait ingéré, tenez-vous bien, 16 kg de plastique ! Il s’agissait principalement de sacs plastique, mais des paquets de chips, des sachets de pâtes, des sacs de magasins divers ou encore des sachets de filtres ont aussi pu être identifiés.
« Nous avons constaté que l’animal était maigre et présentait une maladie parasitaire importante qui l’a affaibli, l’empêchant sans doute de continuer à s’alimenter normalement. […] Ce sont des animaux incroyables, capable de plonger à près de 3.000 m de profondeur pour se nourrir et le plastique ne fait clairement pas partie de son régime alimentaire », a fait savoir l’association Itsas Arima sur sa page Facebook.
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Les plastiques sont une menace même pour les cétacés sains
D’ordinaire, la baleine à bec est un chasseur actif qui plonge à 1.000 m de profondeur pour se nourrir, notamment de calamars. Cette baleine retrouvée morte à Messanges, au contraire, restait en surface et se nourrissait de tout ce qu’elle pouvait trouver.
L’ingestion de plastique s’avère un désastre pour une baleine : en tapissant les parois de l’estomac et de l’intestin, il cause des occlusions et empêche les nutriments de passer dans le sang. Cette espèce « est très rare à observer, surtout près de nos côtes et pourtant nous avons un énorme impact sur elle, la preuve ! », a fait savoir l’association Itsas Arima.
Lorsqu’ils sont en bonne santé, il est rare pour un cétacé d’ingérer du plastique directement. Toujours est-il qu’ils en ingèrent en mangeant des poissons plus petits qui, eux, avaient ingéré des microplastiques.
Illustration bannière : Baleine – © Andrea Izzotti
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