Le bambou aujourd’hui
Les emplois du bambou aujourd’hui sont presque aussi nombreux que dans l’ancienne Chine. On cueille les jeunes pousses de bambou pour les déguster en salade, en friture, grillées ou en sauce. Selon les espèces, on peut en faire de la farine, des préparations phytosanitaires, ou du fourrage pour les animaux.
Des bassins plantés de bambous peuvent être utilisés dans des systèmes de phyto-épuration. On peut planter des bambous dans son jardin comme plante ornementale, ou en faire des bonzaïs. Bien entendu, on continue à utiliser le bambou pour faire des meubles, des instruments de musique, du papier, des tissus, des éventails et autres ustensiles. Mais c’est leur emploi dans la construction qui intéresse particulièrement.
Le bambou, un matériau de construction hors pair
En Asie, le bambou est encore très présent dans la construction. Plus de 80 % des maisons au Bangladesh sont en bambou. Les ponts sont aussi souvent en bambou. Partout, on construit les échafaudages avec les chaumes de bambou. A Hong Kong, à Shanghai, ou en Inde, on voit des tours modernes jusqu’à 400 mètres de haut entourées d’échafaudages de bambou.
C’est que, pour un matériau aussi léger, le bambou est extrêmement résistant. Au cours d’essais de contrainte et de résistance, on a pu montrer que la fibre de bambou résiste jusqu’à 40 kg/mm de pression, là où la fibre de bois résiste seulement jusqu’à 5 kg/mm et le fer de construction jusqu’à 37 kg/mm.
- Cela signifie, pratiquement, que si on soumet une poutre d’acier d’un mètre de long et d’un centimètre carré de section à une charge de 4 tonnes, elle va céder et plier.
- Pour le bois, une poutre de même longueur et de même poids résistera jusqu’à 8 tonnes de pression seulement.
- Par contre, un bambou de longueur identique, présentant une section de 12 centimètres carrés ne pliera qu’à partir de 12 tonnes de pression.
Le lamellé collé de bambou, utilisé pour faire des parquets, est ainsi deux fois plus résistant que le lamellé collé de chêne.
L’avenir radieux et constructif du bambou
Écologique, renouvelable, peu cher, léger et résistant, le bambou semble donc un candidat idéal pour la construction d’habitats sains ayant un faible impact sur l’environnement. Il est plus résistant que l’acier ou le bois, se renouvelle en cinq ans sans apport d’intrants chimiques, est d’une utilisation relativement simple. Grace à des architectes contemporains comme Simon Vélez, Shiregu Ban ou Linda Garland, il est utilisé aujourd’hui pour faire des bâtiments étonnants.
Lire page suivante : Les impacts du bambou sur la biodiversité – Le bambou labellisé – Regardez les composants
Il y a une belle initiative Française pour mettre en avant les produits en bambou de marques certifiées : bambootriboo
C’est nouveau, les produits sont beaux et ça a l’air très sérieux.
On y trouve beaucoup beaucoup de produits et cela a le mérite de mettre en avant des marques éthiques qui utilisent le bambou.
savez-vous que le leader chinois de la transformation « viscose » de bambou travaille en circuit fermé, récupérant ses eaux usées et émanations de gaz? certains fabricants ont fait faire des acv (analyse du cycle de vie) donnant un bilan carbone après transformation égal à 0. Alors, SVP arrêtez de colporter ce que certains disent et transmettent sur internet, sans avoir vérifié leurs sources
Une initiative locale mérite l’attention de tous ceux qui s’intéressent au bambou Made in France (et oui ça existe bel et bien): en Ariège un jeune artisan anime des ateliers, organise des formations, loue des structures en bambou et produit du bambou cultivé et récolté en France. Allez voir bambouctou.fr , c’est très novateur et vraiment écologique. Avis aux artisans et autres créateurs à la recherche de qualité et d’éthique.
Il y a du bambou en France depuis presque un siècle maintenant, mais il est arrivé ici en pleine révolution industrielle, ce qui n’a pas permis à l’artisanat européen de s’en emparer et développer des techniques artisanale à son sujet. Il y a aujourd’hui quelques passionné de ce matériau fascinant qui essaient de le mettre en valeur localement. Hélas cela reste marginal car cette facette pourtant très riche de l’artisanat bambou est connotée « matériau du pauvre » ou encore « bambou chinois », bien qu’il soit très usité en Afrique ou encore en Amérique du Sud. C’est dommage car c’est une herbe qui complète en terme de savoir faire les savoirs existants avec mes matériaux locaux. Il reste beaucoup à découvrir avec le bambou