Dans ce documentaire, on découvrait des conditions de travail moyenâgeuses, indignes du respect de l’homme : des ouvriers philippins surexploités, obligés de courir pour assurer une récolte quotidienne maximale, afin de recevoir en contrepartie un salaire de misère leur permettant à peine de subvenir aux besoins de leurs familles. Sans compter les épandages massifs de pesticides qui ont lieu n’importe quand, sans considération d’une présence humaine dans la bananeraie.
Récoltes de banane : des conditions de travail inhumaines
Les travailleurs se retrouvent ainsi exposés à de dangereux produits, pulvérisés depuis des avions et qui, au long terme, sont responsables de lésions épidermiques susceptibles de dégénérer en maladies graves. Or, les employés ne disposent souvent ni de l’argent, ni du temps, ni des informations, pour se rendre chez un médecin afin de recevoir un traitement adéquat.
Le terme de République bananière prend ici tout son sens : des êtres humains surexploités par une poignée de multinationales richissimes dans un but lucratif, sans aucune considération morale. Un scandale inadmissible à l’ère de l’éco-responsabilité qui aspire aussi au respect des populations.
Pensons-nous à tout cela lorsque nous épluchons notre fruit bien aimé et le dégustons innocemment ? Et maintenant que nous sommes avertis, peut-on participer à la lutte contre ce que l’on pourrait facilement qualifier d’esclavagisme ?
Heureusement, la réponse est oui
Tout d’abord, en s’informant sur l’origine des bananes vendues sur les étals de nos supermarchés. Privilégier les bananes martiniquaises et guadeloupéennes : les petits producteurs sont de plus en plus nombreux à souscrire à une charte d’éco-responsabilité limitant au maximum les intrants chimiques, pour privilégier les pesticides d’origine naturelle.
Il faut dire qu’entre 1973 et 1993, les bananes étaient produites dans des conditions déplorables pour l’environnement et l’homme, notamment à cause de l’utilisation du chlordécone, un puissant insecticide extrêmement toxique. Accusé d’être responsable de l’augmentation drastique des cancers de la prostate chez les ouvriers des bananeraies, les gros producteurs ont alors dû revoir leurs méthodes, au risque d’être lourdement sanctionnés.
Sans jeu de mots, cette mise en garde a porté ses fruits, et aujourd’hui, la plupart des bananes sont cultivées et récoltées dans des conditions respectables, tant pour l’environnement que pour l’homme. En cinq ans, l’utilisation de pesticides a été réduite de moitié, et des recherches sont actuellement en cours pour proposer sur le marché d’ici 2017, une banane hybride, surnommée Flhorban 925, résistante à la fusariose du bananier, un champignon destructeur. Si elle parvient à séduire le consommateur, sa production pourrait être généralisée et les fongicides n’auraient plus leur place dans les bananeraies.
Méfiez-vous des bananes premier prix : certes, elles semblent attractives, mais la plupart du temps, ces fruits ont été produits dans le contexte déplorable décrit précédemment. Mieux vaut payer quelques euros de plus et avoir la conscience tranquille.
En faisant ces gestes simples, vous participez indirectement à l’amélioration des conditions de vie de petits producteurs et ouvriers agricoles ainsi qu’ à la protection de l’environnement. De quoi vous (re)donner… la banane.
Par principe, mieux vaut consomme moins mais bio. Cela préserve tout le monde : les producteurs, cueilleurs, consommateurs, sol, air, eau et biodiversité locale. Il suffit juste d’être moins égoïste en tant que consommateur. Vu la différence de prix minime, je n’achète que des bananes bio (et autres végétaux bio) et pourtant, j’appartiens à la classe populaire.
Mangez moins de viande ou poisson et vous pourrez vous nourrir de végétaux bio, plus sains et plus respectueux de reste du monde.