Il n’est jamais trop tard pour bien faire… Et même pour rendre des comptes, surtout quand on est une banque ! Vingt-six banques internationales viennent d’annoncer leur soutien aux objectifs de développement durable.
Bientôt un référentiel mondial pour des services bancaires durables ?
Ces établissements bancaires, tous membres de l’Initiative financière du programme pour l’environnement des Nations unies (UNEP FI), disent vouloir créer un référentiel mondial pour des services bancaires responsables et durables. Une initiative commune en collaboration avec la société civile, les autorités réglementaires et les Nations unies.
Le but : développer, enfin, des principes bancaires comparables à ceux régissant l’investissement et l’assurance responsables. Tout ceci visant à orienter les efforts des banques pour rejoindre les objectifs de développement durable définis par l’ONU. Une première version de ces principes de développement durable appliqués au secteur bancaire devrait être présentée le 26 novembre prochain, au Palais Brogniart, à Paris.
Des banques interpellées
L’annonce de cette initiative survient alors que certaines banques se sont vu épingler par des associations de défense de l’environnement lors de leur Assemblée Générale. Ainsi, Les Amis de la Terre était présente aux Assemblées Générales de BNP Paribas, du Crédit Agricole, de Natixis et de la Société Générale.
Les membres de l’association ont demandé aux banques de revoir à la hausse leurs engagements climat et de « mettre un point final à leurs soutiens au développement de nouvelles infrastructures de charbon, de sables bitumineux et de gaz de schiste ». Des demandes qui n’ont reçu que des réponses des plus évasives sur le moment…
Des bonnes intentions à prouver
Reste maintenant à transformer les bonnes intentions en actes. Avec la COP24 prévue en décembre, peu après le Sommet de San Francisco en septembre, les banques sont en effet plus qu’attendues sur la fin de leur soutien aux activités polluantes, soulignent Les Amis de la Terre. Ainsi, du côté de la Société Générale, tout serait à revoir. En effet, l’établissement bancaire « n’a acté aucune exclusion sur le gaz de schiste et s’embourbe dans la défense d’une industrie non seulement dramatique pour le climat, mais également très risquée financièrement. Et cela a bien été compris par ses concurrentes ».
La banque décroche la triste place de n°1 en termes d’exploitation de gaz de schiste liquéfié. De même, la Société Générale comme le Crédit Agricole ne renoncent pas à financer des entreprises actives dans le transport du pétrole issu des sables bitumineux, ou des projets d’oléoducs.
BNP Paribas a pour sa part été critiquée sur son soutien à RWE, dont les mines à ciel ouvert rasent des villages entiers. Plus gros producteur de lignite et pollueur de l’Union européenne, RWE refuse d’acter l’arrêt de ses projets de développement dans le charbon. « Une position qui joue contre une sortie du charbon de l’Allemagne et donc de l’Union européenne, alignée avec les objectifs de l’Accord de Paris ». En effet, comme le souligne l’association, comment vouloir en même temps se positionner comme leader de la lutte contre le dérèglement climatique et soutenir de tels projets ?