Les artisans chocolatiers français et suisses se livrent une rivalité amicale, chacun revendiquant la paternité d’une « quatrième couleur » de chocolat. Le débat autour du chocolat blond, au goût caramélisé, et du chocolat rose, aux notes fruitées, s’intensifie.
Le chocolat blond, une découverte due à une erreur en cuisine
L’innovation en gastronomie ne connaît pas de limites, surtout dans le domaine du chocolat, où la créativité des artisans aboutit régulièrement à de délicieuses surprises. Parmi les plus récentes et remarquables, la création du chocolat blond et rose vient bousculer le traditionnel trio de chocolats noir, au lait et blanc. Cette évolution soulève non seulement des questions de reconnaissance légale mais aussi de préférence gustative, illustrant parfaitement la nature dynamique de l’art culinaire.
Le chocolat blond, également connu sous le nom de « Dulcey », est le fruit d’une erreur devenue génie. En 2012, le chef Frédéric Bau a découvert par hasard cette nouvelle couleur de chocolat après avoir oublié du chocolat blanc au bain-marie pendant quatre jours. Cette erreur fortuite a révélé une couleur unique et un goût caramélisé profond, marquant le début d’une aventure culinaire à laquelle ni lui ni ses concurrents ne s’attendaient pas. Malgré son absence de reconnaissance officielle en France, le chocolat blond a conquis le coeur des pâtissiers et des gourmands grâce à ses arômes rappelant le caramel doux et le café torréfié.
Parallèlement, la Suisse n’est pas en reste dans cette course à l’innovation. Le géant chocolatier Barry Callebaut a lancé en 2017, avec grand renfort marketing, un chocolat rise baptisé « Ruby ». Cette « quatrième couleur » naturelle, obtenue à partir de fèves de cacao spécifiques, se distingue par sa teinte rose et son goût unique, fruité et légèrement acidulé. Ce nouveau venu dans le monde du chocolat suscite l’enthousiasme et la curiosité, offrant aux consommateurs une expérience gustative inédite.
En France, la classification du chocolat n’a pas évolué depuis 1976
La quête de reconnaissance légale pour ces nouvelles couleurs soulève des questions sur les critères de classification du chocolat. En France, le décret de 1976 réglementant la vente de chocolat n’inclut pas encore ces innovations, laissant le chocolat blond classé sous la catégorie du chocolat blanc.
L’engouement pour le chocolat blond et rose démontre une fois de plus la capacité de l’artisanat culinaire à se réinventer et à surprendre. Les artisans chocolatiers, tels que Philippe Tayac et Frédéric Bau, explorent avec audace de nouvelles associations gustatives, mariant le chocolat blond avec des noisettes pour des tartelettes ou l’associant à des pommes rôties pour des desserts innovants. Ces expérimentations ouvrent de nouveaux horizons de saveurs, prouvant que, dans l’univers du chocolat, la seule limite est celle de l’imagination.
Ainsi, la bataille pour la reconnaissance de la « quatrième couleur » de chocolat, bien que centrée sur des enjeux de marketing et de classification, est avant tout le reflet d’une passion partagée pour l’innovation et l’excellence dans l’art chocolatier. Que ce soit à travers le velouté caramel du chocolat blond ou la fraîcheur fruitée du chocolat rose, ces nouvelles nuances enrichissent la palette des gourmets et ouvrent la porte à de futures découvertes culinaires.
Lire aussi
Mangez du chocolat sans l’amertume du travail des enfants
Abonnez-vous à consoGlobe sur Google News pour ne manquer aucune info !
A lire absolument
Pour info a lire sur Wikipedia
Le chocolat ruby est une variété de chocolat conçue par l’entreprise de cacao belgo-suisse Barry Callebaut. Son développement a commencé en 2004, et elle a été dévoilée en 2017. Sa texture rappelle celle du chocolat blanc et son goût, celui des baies avec des notes d’agrumes