Bien-être de l’animal en élevage standard ou élevage bio, que dit la loi ?

Rédigé par Éléonore Vanel, le 8 Sep 2015, à 16 h 24 min
Bien-être de l’animal en élevage standard ou élevage bio, que dit la loi ?
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Meilleure protection de l’environnement, alimentation 100 % biologique et utilisation des médicaments très règlementée, l’élevage bio répond aux préoccupations croissantes du consommateur. Pour preuve, les abattages dans la filière bovine bio ont connu une hausse de 15 % en 2014 par rapport à l’année précédente (2)

Mais au delà de l’estampille verte « agriculture biologique » et de la bonne conscience offerte au consommateur, quelles différences concrètes dans le bien-être de l’animal ? Consoglobe s’est penché sur les textes qui légifèrent l’élevage du veau, en standard et en biologique.

Bien-être animal en élevage : l’exemple concret du veau

Le régime alimentaire du veau, qui cristallise les critiques des associations de défense des animaux, s’affiche comme la première différence notable entre les deux modes d’élevage.

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Veau marchant dans un champ © Shutterstock

Pour assurer une viande blanche au moment de l’abattage, comme le veut la préférence des consommateurs, le veau en élevage standard est maintenu dans un état d’anémie (lien : http://www.consoglobe.com/veau-souffrance-cg/2 ). Pour cela, il est donc exclusivement nourri au lait en poudre, avec un apport surveillé d’aliments fibreux, 250 g/jour. L’accès aux pâturages est strictement prohibé, pour éviter toute consommation d’herbe, et donc de fer.

A l’inverse, en bio, il est « interdit de maintenir les animaux dans des conditions ou de les soumettre à un régime risquant de favoriser l’anémie » (Règlement (CE) n°889/2008 de la commission 5/9/2008). La viande de veau bio arbore donc une couleur rosée. Et pas de lait en poudre pour eux, puisque l’allaitement au lait maternel ou naturel est obligatoire pendant trois mois minimum. Concernant les pâturages, en théorie, les éleveurs doivent leur en assurer un accès permanent « dès que les conditions le permettent ». En pratique, dans le cas particulier des veaux encore sous alimentation lactée, l’accès n’est pas obligatoire. Mais les veaux doivent malgré tout pouvoir accéder aux surfaces intérieures et aux aires d’exercice extérieures prévues.

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La loi existe pour éviter les mauvais traitements © Shutterstock

Autre différence importante : le logement de l’animal. En élevage standard, les veaux peuvent être maintenus dans des cases individuelles jusqu’à huit semaines, avec malgré tout l’obligation de permettre le contact visuel et tactile entre les petits (Directive 2008/119/CE). En élevage bio, les veaux ne connaîtront pas la solitude au delà d’une semaine : « le logement des veaux âgés de plus d’une semaine dans des boxes individuels est interdit » (Règlement (CE) n°889/2008 de la commission 5/9/2008). Par ailleurs, la surface minimale accordée aux veaux est plus importante en bio. Par exemple, pour les cases collectives, l’espace par veau de plus de 220 kg est plus de deux fois supérieure en bio par rapport au standard (voir tableau).

Taille des cases collectives :

Elevage standard (directive 97/2/CE du Conseil du 20 janvier 1997 et Directive 2008/119/CE du Conseil du 18 décembre 2008)

Poids (kg) Surface m2 / veau
< 150 1,5
150 – 220 1,7
> 220 1,8

Elevage bio (règlement (CE) n°889/2008 de la commission du 5 septembre 2008, annexe III)

< 100 1,5
100 – 200 2,5
200 – 350 4,0

En dépit de ces différences, certaines pierres d’achoppement demeurent identiques, en bio et en standard. Le veau est pareillement retiré de sa mère dans les 24 heures après sa naissance. Si les éleveurs évoquent un mal nécessaire pour éviter un trop grand attachement entre la vache et son petit, les associations de défense des animaux critiquent cette séparation précoce, vécue comme un « déchirement » par les deux animaux.

Autre similarité entre les deux modes d’élevage : l’écornage. Pour justifier ces mutilations, la loi met en avant des « raisons de sécurité ou si elles sont destinées à améliorer la santé, le bien-être ou l’hygiène des animaux » (règlement CE n°889/2008 de la commission du 5 septembre 2008)

Illustration bannière : Veau élevé en élevage bio © Shutterstock

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Actuellement à LCI, ex-France Culture, écolo-concernée, défenseuse de la condition animale et curieuse de toutes les initiatives qui touchent au...

7 commentaires Donnez votre avis
  1. Il s’agit d’un simple intérêt personnel.

  2. tu as raison Nathy

  3. Moralité : on peut très bien vivre sans manger de viande. Et sans porter de fourrure. Et sans bijoux en ivoire.

  4. Bonjour,
    il apparaît qu’il y a une confusion importante dans cet article, entre les veaux élevés pour leur viande (et allaités) et ceux issus de vaches laitières (séparés de leur mère très jeunes). Ce serait bien de la rendre intelligible, sinon l’article apparaît contradictoire (comment être allaité trois mois si on est séparé de sa mère au bout d’une semaine ?).
    Il serait pertinent également de différencier le sort des mâles et des femelles.
    Merci !

    • Bonjour,
      Merci pour votre commentaire. Pour répondre, l’article donne uniquement un aperçu de ce qu’autorise ou pas la loi concernant l’élevage du veau. La loi ne fait pas de distinguo entre veau allaitant et veau d’élevage laitier, d’où l’absence de différence dans l’article. Si vous voulez plus d’information sur le sujet, et également sur la différence mâles et femelles, voir cet article : http://www.consoglobe.com/veau-souffrance-cg
      Concernant les veaux élevés pour leur viande, ils sont également séparés de leur mère à la naissance. Même lorsqu’on parle de « veau sous la mère », celui-ci ne voit généralement sa mère (ou d’autres vaches, appelées les nourrices) que deux ou trois fois par jour pour se nourrir. Le reste du temps, les veaux restent entre eux.
      Cordialement.

  5. Plutôt que de vous fier à des discours souvent erronés par des intentions mercantiles, faire l’effort de mener votre propre enquête. Rendez vous sur place et consultez le site de L214. Cette organisation mène régulièrement des opérations d’infiltrations dans les élevages, et même certains éleveurs bio ne respectent pas les lois et ce sont les animaux qui en font les frais.
    Bio, pas bio, la mort d’un animal est toujours un meurtre injustifié. On peut vivre sainement et avec plaisir sans cautionner le meurtre de 800 milliards d’animaux par an.

  6. Et il paraît même que bio ou pas bio il faut les tuer pour les manger.

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