Le big data au secours de l’environnement

Le big data et les nouveaux oracles

Le principe est toujours le même : utiliser la masse de centaines de millions d’informations créées par l’activité économique et humaine pour en tirer du sens : les indicateurs sociaux et économiques publics et privés, les événements météo, sportifs, routiers, …

On détecte les variations, les récidives, les doublons, les corrélations cachées. Le data analyste fait émerger des phénomènes parfois contre-intuitifs comme par exemple, pour un magazine, découvrir que « le nombre de femmes qui bricolent, qui aiment le foot et la musique rock » constituent une de ses cibles les plus appétentes.

Cette capacité à passer d’une analyse en temps réel (informer des bouchons en cours) à une analyse prédictive (prévoir quand et où les bouchons vont se produire) fait des spécialistes du big data les nouveaux oracles de l’économie.

Big data et talons hauts

Exemple de big data appliqué au commerce, en 2011, IBM a mené un test à partir de milliards de conversations sur les réseaux sociaux. La question posée était de savoir si la mode allait vers des talons de chaussures de femme raccourcis ou plus longs. La prédiction a pu être faite en notant que la hauteur médiane évoquée dans les conversations « entre amies » avait atteint son plus haut en 2009 avec 18 cm pour retomber à 5 cm en 2011.

Prédire le vainqueur du concours de l’Eurovision : c’est possible en analysant la fréquence des répétitions de mots clés dans les jours précédents l’événement. On a ainsi pu prévoir la victoire de la Suède à l’avance. Autre exemple, dans le monde du spectacle.

Lady Gaga a utilisé les réseaux sociaux en créant un micro-réseau social destiné à entretenir un contact direct avec ses fans les plus motivés, c’est-à-dire sans l’intermédiaire de Facebook. Son manager explique que «Facebook n’est pas conçu pour lier un artiste à ses fans.» (56) Avec l’aide de la société californienne Palintir, il a fait analyser les données issues du site web de la star, des ventes de billets et de produits dérivés et des données extraites des réseaux sociaux. Celles-ci ont permis d’étendre la tournée de Lady Gaga à l’Amérique du Sud en montrant le potentiel d’audience de cette zone, « cachées » dans les données.

Big data et environnement, quels rapports ?

Et il ne s’agit pas d’anticipation mais bel et bien d’un phénomène en marche. Dans une récente étude, Gartner, un cabinet d’études fort connu affirme que 64 % des organisations dans le monde ont déjà investi dans le big data ou ont prévu de le faire. Nate Silver, un blogueur vedette, a vu son livre, « The Signal and the Noise » (« Le Signal et le Bruit ») traduit dans le monde entier (sauf en France). Bref, le big data est en plein essor.  Et nous allons voir comment l’environnement peut en bénéficier.

Par exemple, la combinaison de millions de données météorologiques, des cartes géologiques et d’informations sur les rendements des terres permet d’affiner les stratégies de cultures agricoles.

Autre exemple avec l’éolien.

Où placer une éolienne géante ? En analysant les données météo qui ont recensé 10 ans de dépressions atmosphériques, on a pu ainsi identifier le meilleur endroit possible. A Paris, EDF ou la Régie des eaux ont fait appel aux data scientists d’IBM pour les aider à anticiper les niveaux de consommation : un gain très faible sur la qualité de ces prévisions se traduit par d’énormes économies.

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