Le bigorneau, ce petit gastéropode marin si courant que la langue française s’entend sur son nom partout à travers le monde, est un coquillage en spirale qui comprend en réalité de nombreuses sous-espèces du genre Littorina. De leur milieu de vie en passant par leurs particularités, apprenons-en un peu plus sur les bigorneaux, ces escargots marins membres de notre biodiversité ordinaire.
Généralités sur les bigorneaux
Bigorneau est donc un terme vernaculaire (« commun » en opposition à scientifique) dont le représentant le plus courant est Littorina littorea que l’on prendra comme référence pour cet article.
Pouvant vivre de 5 à 10 ans, le bigorneau n’atteint sa maturité sexuelle qu’après 2 ans de vie !
Ce mollusque craint particulièrement le sec et possède pour cela un pied muni d’un opercule qu’il utilise pour fermer hermétiquement sa coquille, et attendre que l’eau revienne l’entourer.
Comme l’immense majorité des espèces marines, leur reproduction en captivité est particulièrement complexe. Animaux très sensibles à leur environnement, leur élevage a été testé à plusieurs reprises, mais systématiquement abandonné, car trop aléatoire.
Particularités du bigorneau
Les bigorneaux sont d’inlassables brouteurs, c’est-à-dire qu’il vont consommer toutes les algues vertes et les microalgues qu’il vont croiser.
Ramener à la taille d’un individu, on pourrait penser que ça n’est pas particulièrement impressionnant. Mais dans la mesure où les bigorneaux sont pour le moins nombreux, cela leur donne un rôle très important dans les écosystèmes.
En effet, en broutant toutes ces petites algues, ils en limitent la prolifération ce qui améliore le taux de survie de bien d’autres espèces notamment celles qui sont encore au stade juvénile. Les toutes jeunes huîtres par exemple, peuvent rapidement être envahies de ces algues quand le bigorneau n’est pas présent pour les en débarrasser.
Statut de protection
Le bigorneau ne bénéficie d’aucun statut de protection même au regard de la pêche qu’elle soit professionnelle ou de loisir. « Faites tout ce que vous voulez avec ces animaux, ça se passera bien » …
Les menaces qui planent sur le bigorneau
Le bigorneau n’est pas réellement un sujet d’inquiétude quand on parle de sauvegarde des espèces dans la mesure où il est très largement réparti et qu’il est abondant à peu près partout. Mais le passé nous a largement démontré que ce n’est pas parce qu’une espèce se porte bien qu’elle ne peut pas péricliter du jour au lendemain.
La surpêche
Quand on parle de surpêche du bigorneau, on ne parle pas d’un point de vue professionnel, mais bien de la pêche de loisir. Si les professionnels n’ont pas de quota ou de « maille » (taille à partir de laquelle les animaux peuvent être capturés), c’est surtout le pêcheur du dimanche qui peut lui aussi faire ce qu’il veut.
Partout, donc, le bigorneau est pêché parfois en surnombre et sans réflexion par des touristes en manque de nature et de fruits de mer… Il s’agirait de prendre un peu plus garde à la chose, car oui, le bigorneau est abondant, mais le grand hamster d’Alsace comptait bien des dizaines de millions d’individus pour n’être à présent plus que quelques centaines sous perfusion.
La pollution
Les eaux côtières sont impactées par les polluants en tous genres qu’ils soient issus de l’agriculture, de l’industrie ou du tourisme, or les bigorneaux sont inféodés à ces milieux.
S’ils semblent relativement résistants à toute cette batterie de produits nocifs, il n’existe pas de réel suivi de l’espèce sur le sujet et notamment sur leur capacité à fixer ces polluants avant de se retrouver dans nos assiettes.
Le réchauffement climatique
Un organisme de cette taille qui de plus se nourrit d’algues qui sont particulièrement enclines à souffrir du réchauffement climatique va forcément devoir faire face au changement de température d’une manière ou d’une autre… La chose n’étant pas étudiée, il y a de fortes chances qu’on le découvre au moment M.
Comment aider les bigorneaux ?
Toutes les actions qui amènent à moins polluer les océans vont de facto avoir un impact positif sur ces animaux largement répartis. Il est bien sûr compliqué de se faire le porte-parole des bigorneaux quand on veut briller en société, il n’empêche qu’un plateau de fruit de mer est un bon moment culinaire pour parler des produits de la mer et des menaces qui pèsent sur elles.
Connaître et faire connaître est aussi un moyen de participer à la sauvegarde des espèces !
Enfin, quand vous vous retrouvez à prendre du bon temps sur leur lieu de vie, n’en ramassez pas trop et faites plutôt confiance aux pêcheurs locaux qui savent gérer la ressource qu’ils représentent.
Un peu de mesure, une pointe de bon sens et un peu d’empathie pour le bigorneau dès à présent seront peut-être ce qui fera la différence pour l’avenir…