Alors que se termine la Conférence environnementale des 27 et 28 novembre, de nombreuses voix s’élèvent pour faire un premier bilan d’une réunion dont on n’espérait pas grand chose. Et on avait raison à en croire Michèle Rivasi, députée européenne, fondatrice de la CRIIRAD, dont nous relayons la réaction à chaud.
Conférence environnementale : beaucoup de bruit pour rien
La députée europénne considère que le discours du président Hollande est « un discours volontariste et axé autour de la démocratie environnementale qui reste à inventer après le drame de Sivens, autour d’une ode à la croissance verte et du gel des subventions aux énergies fossiles. »
Michèle Rivasi a participé aux 2 journées de cette conférence environnementale comme eurodéputée invitée à la table-ronde sur la santé environnement.
Le président Hollande « a affiché quelques ambitions concernant la lutte contre les pesticides, la biodiversité et la santé-environnement. »
Toutes les chiffres sur l’énergie en France et dans le monde
Les grands absents du discours
« Rien en revanche sur la fiscalité écologique et les transports, secteurs pourtant clés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution et réorienter l’économie vers le durable et sa relocalisation.
Mais on a une volonté toute gaulliste et mitterrandienne de « laisser sa trace », celle d’un « accord historique sur le climat » en 2015.
Bilan de la conférence environnementale : des mots, des mots
Pas de remise en cause sur le fond
« Pas sûr par contre que le Premier Ministre Manuel Valls ne veuille laisser de trace face à la dette environnementale. Il a dans son discours de clôture affirmé que le tout diesel fut une « erreur » sans préciser toutefois comment lutter contre les dégâts qu’il génère. »
« Force est de constater que la Ministre de la Santé Marisol Touraine n’a pas pris conscience de l’impact environnemental dans la crise sanitaire et que la future loi Santé ne sera pas à la hauteur des enjeux en matière de recherche notamment sur les maladies émergentes et de l’environnement. »
Les grands projets toujours là
« Enfin, les écologistes exigeaient à l’orée de cette conférence l’abandon officiel des grands projets inutiles et écologiquement insoutenables fleurissant partout en France de l’aéroport de Notre Dame des Landes, au barrage de Sivens en passant par le Lyon-Turin, le projet Eon de biomasse de Gardanne qui menace la forêt méditerranéenne, le Center Parc de l’Isère, l’OIN de la Plaine du Var… Aucun moratoire ni aucune remise en cause n’a été obtenue.
Les lobbys ont encore de beaux jours devant eux pour appliquer leur fameux crédo des 3D souligne la députée : « On décide, on désinforme, on diffère ».
Déjà trop d’aéroports en France
Il faut noter que nombre d’ONG et d’associations ne s’étaient pas présentées à la Conférence, »échaudées par tant de promesses non-tenues,ne restera malheureusement pas comme la genèse d’une mutation écologique au sommet de l’Etat même si on partage le diagnostic que la maison qui brûle sera bientôt consumée et les discours obsolètes. »
Finalement, cette conférence dont on se demande à quoi elle pouvait servir, n’a pas abouti à grand chose. Heureusement, que du coté de la société civile les choses bougent…. Partagez vous ce bilan de ces deux jours de grand-messe ?
*