Afin de pallier aux problématiques actuelles, notamment liées à la pollution atmosphérique et aux émissions de gaz à effet de serre, certains s’emploient à trouver des solutions. C’est le cas notamment de la société britannique GENeco, qui a mis au point un éco-bus fonctionnant grâce… aux déchets humains et alimentaires ! Zoom sur ce bus pas comme les autres !
Le bio-bus : il ne passe pas inaperçu !
La nouvelle navette qui relie la ville de Bath à l’aéroport de Bristol, dans le sud de l’Angleterre, est étonnante. D’abord, par sa couleur : un vert flamboyant qui attire l’oeil. Puis, par le drôle de dessin qui tapisse l’ensemble du bus.
Mais que représente l’illustration en façade ? 5 personnes assises… sur des toilettes ! L’image est simple et efficace ! Nul besoin d’explicitations, et si tant est qu’il le faille, la phrase en filigrane siglée au-dessus fait son effet : « ce bio-bus GENeco est alimenté par vos déchets pour un avenir durable ».
Mais comment le bio-bus agit-il concrètement pour un avenir durable ? C’est simple, il utilise du biogaz. Ce gaz est obtenu par la fermentation de matières organiques animales ou végétales, ou dans le cas présent de restes de nourriture, de déjections humaines et d’eaux usées, en l’absence d’oxygène.
Ceci est rendu possible grâce à la méthanisation. Ce procédé, aussi nommé « digestion anaérobie » est un processus naturel biologique de dégradation de la matière organique. Un procédé utilisé depuis des lustres, et qui se produit naturellement dans certains lieux (marais, rizières, etc.) ou chez certains animaux (insectes, ruminants etc.)
Ainsi, les quarante passagers de ce bus écolo voyagent grâce aux déchets humains relâchés dans les égouts.
Jusqu’à 10.000 personnes sont attendues chaque mois sur cette ligne.
Le bio-bus : les rebuts annuels de 5 personnes pour une autonomie de 300 km !
Niveau autonomie, le bus peut parcourir 300 km grâce aux déchets humains de 5 personnes.
Gros avantage : pour le « plein spécial » du bus, le tarif ne devrait pas fluctuer au gré de l’actualité internationale. Selon le dirigeant de la société GENeco, Mohammed Saddiq, il s’agit d’une grande avancée écologique sur plusieurs plans.
Tout d’abord, si l’on compare ses émissions avec celles de ses homologues qui fonctionnent avec un carburant traditionnel, nul doute que ce dernier sort victorieux. En effet, le bio-bus rejette beaucoup moins de gaz à effet de serre. Conclusion : l’air est plus respirable et moins pollué.
Comme le souligne Charlotte Morton, directrice de l’association anglaise pour le biogaz et la digestion anaérobie, « le Bio-Bus et ses réservoirs de biométhane dans le toit sont capables de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 88 % par rapport à l’essence classique ».
Une question légitime que vous vous posez peut-être est celle de l’odeur. En effet, au vu des « matières » qui servent de carburant au bus, on pourrait craindre des émanations nauséabondes. Mais ce n’est pas le cas : rien ne permet d’évanter l’origine du « carburant ».
Autre avantage de taille, le procédé de méthanisation permet de valoriser les 75 millions de mètres cubes d’eaux usées de Bristol et sa banlieue, ainsi que ses 35 000 tonnes annuelles de déchets alimentaires. Cela permet à la ville de faire des économies budgétaires non négligeables sur le poste du traitement des déchets.
GENeco est pour l’instant capable de produire 17 millions de mètres cube de méthane par an. Mais le projet pourrait voir plus grand.
En effet, l’ensemble du réseau d’égouts de Bristol représente chaque année 75 millions de mètres cube d’eaux usées et 35.000 tonnes de déchets alimentaires en provenance des foyers, des supermarchés et des usines.
GENeco : l’entreprise récupère la matière à la source pour faire rouler bio-bus !
La compagnie GENeco récupère la matière première directement dans le système d’égouts de Bristol.
Comme le souligne Mohammed Saddiq « Grâce au traitement d’eaux usées et de déchets alimentaires impropres à la consommation humaine, nous sommes capables de produire assez de bio-méthane pour alimenter le réseau national à hauteur de 8.500 maisons ainsi que de faire fonctionner le Bio-Bus.
Les véhicules alimentés par gaz ont un rôle important à jouer dans l’amélioration de la qualité de l’air au Royaume-Uni, mais le bio-bus va encore plus loin que ça. Il est alimenté par les gens de la région, y compris peut-être même par ses propres passagers ».
Mais comment cela fonctionne-t-il ? GENeco récupère une partie des eaux usées de Bristol et les envoie dans des cuves où elles subissent un procédé de digestion anaérobie.
Au sein d’un milieu pauvre en oxygène, la matière organique est dégradée par des micro-organismes qui relâchent en contrepartie du méthane. C’est ce biogaz qui est ensuite récolté pour fournir de l’énergie.
La méthanisation de GENeco : elle ne sert pas qu’au bio-bus !
Si la méthanisation des excréments humains et des restes alimentaires permet à GENeco de faire rouler la navette bio-bus, ce n’est pas sa seule utilisation. En effet, le reste du biogaz est envoyé sur le réseau national, ce qui permet d’alimenter 8300 foyers.
Et cela, grâce à une production annuelle de 17 millions de tonnes de biométhane.
En France, la méthanisation est déjà utilisée dans certains secteurs. Par exemple, pour produire de l’électricité. A terme, le biogaz pourrait donc être utilisé dans de nombreux bus qui parcourent les villes d’Europe.
Notamment à Lille, puisque la ville dispose d’un centre de valorisation organique qui injecte du biogaz dans le réseau depuis 2011.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Un bio-bus qui fonctionne aux excréments est-il une bonne idée ?
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je trouve l idee assez cool et en plus sa ne polu pas la terre
J’adore l’idée. J’imagine que le gaz subie une sorte de procéder de stérilisation pour éviter de transporter d’éventuel pathogène dans les réservoir. Ça serais logique selon moi mais peut-être que ce n’est pas nécessaire. Je peux me tromper mais ce point me semble intéressant.
Pour ceux que çà intéresse voici une initiative de la régie des bus de Forbach FORBUS sur le même principe:
youtube.com/watch?v=fn4eUEP_Lak
lasemaine.fr/2013/05/30/la-main-verte-du-bassin-houiller
C’est ce qu’on appelle la méthanisation, ce n’est pas nouveau, mes parents en 1950 avaient fait un installation qui a fonctionné jusque 1992, il y a longtemps que ce procédé existe et que l’on aurait du développer, car le le méthane c’est de l’énergie et qui est 20 fois plus polluant que le CO².
Voilà une info de bon goût à passer au JT à l’heure des repas. La couleur vert diarrhée est bien choisie aussi.
Et pour le gaz produit, on a tenu compte des gaz naturels produits par les pourvoyeurs de la matière (fécale) première ???
Un bus de couleur vert pétant, dites-vous? c’est de circonstances vu le carburant utilisé :=)
Le procédé n’est pas nouveau,les cuves a méthanisation existes depuis des
décennies,nos éleveurs bretons feraient bien de s’en inspirer!!!