Biocarburants : l’enfer est pavé de bonnes intentions

Rédigé par , le 10 Nov 2011, à 16 h 03 min
Biocarburants : l’enfer est pavé de bonnes intentions
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L’enfer des biocarburants est-il pavé de bonnes intentions ? Cette question, de plus en plus de chercheurs et experts de l’environnement se la posent du fait de l’explosion annoncée – et en cours – des agrocarburants, qu’on appelait plutôt biocarburants lors de leur apparition sur le marché. ConsoGlobe fait le point : types d’agrocarburants, arguments pour et contre.

« Biocarburants », « agrocarburants », « 1ère », « 2e », « 3e », « 4e » générations : repères

Agrocarburants ou biocarburants : on appelle biocarburant tous les combustibles liquides produits à partir de plantes cultivées. Beaucoup préfèrent l’appellation « agrocarburants » à celle de « biocarburants » pour souligner l’impact de ceux-ci sur l’agriculture et les cultures vivrières.

Deux types d’agrocarburants dits de première génération ont tout d’abord été développés :

1 – La filière bioéthanol, un alcool mélangé à l’essence (SP95 et SP98, SP95-E10, E85), donc aussi appelée superéthanol. Poussée par les céréaliers et les betteraviers, le bioéthanol est fabriqué à partir de plantes à sucre : canne à sucre, betterave, blé…

2 – La filière du biodiesel, dérivé d’huile végétale, utilisé dans les moteurs diesel, poussée donc par les producteurs de colza, soja, arachide et tournesol, qui est proposée à la pompe avec le gazole dans une proportion de 5 %.

En Europe, on fabrique surtout de l’huile pour biodiesel tandis qu’aux États-Unis et au Brésil, on préfère la fermentation alcoolique des sucres pour produire de l’éthanol.

Les biocarburants de 1ère génération sont aujourd’hui produits à l’échelle industrielle. Mais ils ne peuvent être produits qu’en quantité limitée, dans la mesure où ils rentrent en concurrence avec la production alimentaire.

2ème génération

Donc de nouvelles matières premières ont été recherchées, menant à une deuxième génération d’agrocarburants, fabriqués à partir de déchets végétaux et à base de cellulose : feuilles, paille, déchets agricoles, bois, plantes dédiées, résidus forestiers, etc. Leurs procédés de fabrication sont encore à l’étude. Une mise en production industrielle est envisagée à l’horizon 2015-2020.

Pointe ensuite son nez une troisième et une quatrième générations d’agrocarburants, développées respectivement à partir d’algues, et de micro-organismes génétiquement modifiés. Les défis techniques et économiques sont toutefois nombreux avant de les voir dans nos stations services.

agrocarburants- biocarburants

Les agrocarburants de première génération peuvent déjà être trouvés dans certaines stations services.

Inconvénient des biocarburants n°1 : la déforestation

Produire et utiliser plus de biocarburants n’a, à première vue, que des avantages. Le biocarburant permet d’émettre moins de CO2 dans l’atmosphère et donc de limiter le réchauffement planétaire. Il offre du travail dans les zones rurales.

Mais bien vite, les biocarburants dits de première génération sont apparus comme une vraie fausse bonne idée. Pourquoi ? Tout simplement parce que la production massive de biodiesel ou d’éthanol a de sérieux inconvénients : déforestation accélérée, bilan énergétique décevant, renchérissement des denrées alimentaires dans le monde, dégradation des conditions de travail de nombreux producteurs agricoles.

Pour ceux qui croient tenir LA solution au réchauffement climatique et qui poussent la production industrielle des biocarburants, la remise en question doit se faire … et vite !

Il faut bien trouver des surfaces pour cultiver. Or les cultures les plus efficaces pour les biocarburants sont des cultures tropicales. Le Brésil produit ainsi 6.000 litres d’éthanol avec un hectare contre 1.200 litres pour 2 fois plus cher en Angleterre par exemple. Les surfaces occupées par la canne à sucre plantée pour le biocarburant empiètent souvent sur des pâturages ou sur la forêt amazonienne ou vers le cerrado qui, sur un quart des surfaces, représente les meilleurs sols brésiliens.

Un dossier paru dans Courrier International explique : « il est évident que le Brésil devra utiliser ses immenses étendues de forêt pour répondre à la nouvelle donne énergétique ; il est tout aussi évident que la destruction de la forêt entraînera un désastre écologique qui affectera l’ensemble de l’humanité. »

La FAO – l’organisation mondiale des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture – publie des chiffres qui montrent clairement qu’il est illusoire de penser que l’extension des cultures destinées aux biocarburants ne va pas empiéter sur les surfaces agricoles disponibles par habitant :

  • 1,36 hectare par personne dans le Nord
  • 0,67 ha par personne dans le Sud
  • 0,67 ha en Chine
  • 0,18 ha en Inde

La culture du soja, du maïs, érode les sols, pollue les nappes phréatiques, nécessite de grandes quantités de pesticides, d’engrais, de carburant pour la plantation, la récolte et le séchage.

L’Agence européenne de l’environnement estime que la France la surface agricole nécessaire pour les agrocarburants était de 0,5 million d’hectares en 2010 et atteindrait 1 million d’hectares en 2020.

Inconvénient n°2 des biocarburants : l’inflation des prix et la pénurie alimentaires

L’inflation des prix sur toute la chaîne de production et de vente du maïs. En effet, le maïs sert à de nombreux usages : nourriture pour animaux, édulcorant  alimentaire, etc. Plus généralement, le blé qui sert pour l’éthanol ou le colza et le soja qui servent pour le biodiesel, sont tous affectés par une hausse mondiale des prix, parallèlement à une diminution historique des stocks.

Un peu partout dans le monde, ce sont les consommateurs qui en ressentent déjà les effets négatifs et certains gouvernements commencent déjà à essayer de freiner l’essor des biocarburants, et Chine et en Inde notamment. La pénurie alimentaire est un risque en conséquence directe de la pression sur les surfaces agricoles et les prix.

Le manioc sert aussi à fabriquer du biocarburant

Le manioc sert aussi à fabriquer du biocarburant

Des experts annoncent des hausses de prix énormes sur toutes les denrées alimentaires de base dans le monde entier ; par exemple +41 % pour le maïs d’ici à 2020 ; +76 % pour les oléagineux (colza, soja, tournesol) ;+30 % pour le blé ; +135 % pour le manioc qui est pourtant un aliment crucial dans les pays les plus pauvres d’Afrique subsaharienne, d’Amérique latine ou d’Asie.

Si les prix alimentaires restent connectés à ceux du pétrole, ce sont 1,2 milliard de personnes qui risquent de ne pas manger à leur faim d’ici 2025.

La Banque mondiale a calculé que la consommation calorique des populations les plus pauvres diminue de 0,5 % à chaque fois que le prix des principaux produits alimentaires augmente de 1 %. Quand une denrée alimentaire augmente, on la remplace pour une autre, moins chère, mais moins riche, moins nourrissante.

Inconvénient n°3 : faible rendement énergétique et impact écologique douteux

Voici, les principaux rendements énergétiques des carburants, selon le laboratoire des énergies renouvelables du gouvernement américain, soit le rapport entre l’énergie fournie par un carburant et celle nécessaire à sa production :

  • Essence = 0,81. Il faut plus d’énergie pour la produire qu’elle n’en fournit.
  • Diesel à base de pétrole = 0,83 – idem.
  • Ethanol à base de maïs = 1,25 à 1,35.
  • Biodiesel de soja = 1,93 à 3,21
  • Ethanol de cellulose = de 5 à 6 !

Le bilan écologique très douteux des agrocarburants

Si on prend en compte d’autres critères comme les émissions de gaz à effet de serre par kilomètre parcouru, on voit que les gains apportés par les biocarburants sont assez médiocres et parfois plus que mitigés. Par exemple, rouler en biodiesel émet plus d’oxyde d’azote que rouler à l’essence. Avec un bilan écologique modeste, l’éthanol, fabriqué à partir de maïs ou de soja, dont la production est gourmande en énergie et très polluante, n’est vraiment pas la panacée.

Zoom : l’éthanol pollue nos poumons !

Une récente étude de Stanford University montre par ailleurs que l’éthanol – fabriqué avec du maïs, de canne ou de betterave – est mauvais pour les poumons.

Certes, l’éthanol est un biocarburant qui dégage moins de gaz à effet de serre et moins de benzène que l’essence, mais il produit beaucoup plus d’un composé organique volatil (COV), qui est une des causes du smog et de la formation d’ozone : l’acétaldéhyde.

Si toutes les voitures utilisaient du super éthanol E85 d’ici à 2020 aux Etats-Unis, la surmortalité engendrée serait de 4 %, due à la recrudescence des problèmes respiratoires liées à la pollution atmosphérique. Réjouissant…

ILUC : l’impact indirect sur les terres cultivées

De plus, pour faire le bilan en termes d’émissions de gaz à effet de serre des agrocarburants, il faut prendre en compte l’impact global de leur culture, y compris l’impact du changement indirect d’affectation des sols sur les émissions. Cette notion – ILUC de son acronyme anglais – est essentielle : l’utilisation de terres initialement dédiées à la production alimentaire entraîne, indirectement, la déforestation en Amazonie ou en Asie en compensation de cette nouvelle affectation de la production.

Cette déforestation a un impact bien plus important par la libération des stocks de carbone stockés par les forêts primaires que les gains faibles des biocarburants en théorie, si l’on ne considère pas l’ensemble de la chaîne de causes à effets. Le rendement des agrocarburants de seconde génération promet toutefois d’être bien meilleur que ceux de première génération.

La suite : passer aux biocarburants de 2ème génération




54 commentaires Donnez votre avis
  1. Consoglobe

    Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande de pétrole va croitre de + 14 % entre 2010 et 2035, de 87 à 99 millions de barils par jour, et, pour compenser la production déclinante dans les champs de pétrole existants, une capacité de production de 47 millions de barils par jour doit être découverte et commercialisée d’ici 2035. elon l’Alliance mondiale pour les carburants renouvelables, « cela signifie que l’équivalent de 2 fois la production totale actuelle de tous les pays de l’OPEP au Moyen-Orient devra être découvert, juste pour répondre à la demande. Ceci rappelle au monde entier que nous avons besoin de promouvoir davantage les biocarburants pour satisfaire cette demande d’énergie toujours croissante »,

  2. Je suis d’accord avec JD, il faut partager les richesses.
    Je propose qu’il fasse plus d’heures supplémentaires, et qu’il me donne la moitié de sa paye à la fin du mois.
    A part ça, les évolutions en cours vont supprimer le débat. Une usine test développe un bio carburant à base d’algues, ça a l’air de fonctionner, et on pourra manger tout le mais, le colza, et les betteraves cultivées

  3. je ne comprends pas pourquoi on se polarise sur les biocarburants alors que pour économiser des combustibles fossiles ce serait beaucoup plus simple et direct de privilégier le chauffage en brûlant de la biomasse; la quantité de fuel ou de gaz brûlée pour se chauffer est importante et même pour ceux qui ne sont pas des routiers professionnels supérieure à ce qui est consommé à faire rouler des véhicules. Les économies de CO2 les plus faciles sont à chercher de ce côté-là.

    • Quelques éléments de réponse : lorsque l’on considère la consommation finale de l’énergie selon les types d’usage, les transports occupent la première place(ils représentent 32% de l’énergie consommés), avant l’habitat (27%). Par ailleurs, la consommation de l’énergie liée aux transports enregistre une hausse supérieure à celle liée à l’habitat.
      [ces données concernent l’Europe]

  4. Bjr. Les Biocarburants existent parceque le consomateur veut payer moins cher sont carburant et pouvoir faire des économies car la vie devient de plus en plus difficile (bcp trop de taxes). L’écologie vient apres le coût ! Le Biocarburant n’est pas la bonne solution, car il va apauvire les sols, et la courses à cette nouvelle agriculture va accentuer les écarts entre les pays pauvres et riches, nous ne sommes meme pas capable aujourdhui de donner à manger à tous les etres huamins de ctte belle et « pauvre » planette ! Pourquoi les riches veulent ils tjrs avoir plus plus, le profit le profit, il est grand temps de partager les richesses et tout ira mieux ! Facile à dire, mais au moins essayer ! Alors qui va commencer ???

  5. Il faut un peu plus d’un litre d’équivalent pét

  6. il faut un ^peu plus d’un litre d’équivalent pétrole pour produire un litre d’alcool (bioéthanol c’est plus chic)
    Il faut 1,600 litres d’alcool pour produire l’énergie d’un litre d’équivalent pétrole.
    Où est la bonne affaire?
    Ave-vous « comprendu »?

  7. où en sont les biocarburants début 2011 ? les agrocarburants de 2ème génération sont-ils disponibles pour le conducteur de voiture français qui voudrait consommer moins d’essence ?

    • Jean-Marie

      Les carburants à la pompe restent très majoritairement de 1ere génrération (bioéthanol) et très peu de 2ème génération. Voyez les stats sur le Planetoscope : http://www.planetoscope.com/biocarburants/217-production-mondiale-de-biocarburants.html

      En 2008, la production mondiale de biocarburants a représenté environ 43 Mtep, soit un peu plus de 2% des carburants utilisés dans les transports routiers, principalement sous forme d’éthanol
      aux Etats-Unis et au Brésil et sous forme de biodiesel dans l’UE. Cette production a nécessité environ 100 Mt de céréales (5% de la production mondiale), 320 Mt de plantes sucrières (17%) et
      presque 11Mt d’huiles végétales (9%) et a mobilisé 28 Mha soit 3% des surfaces mondiales en grandes cultures (céréales, oléagineux et plantes sucrières) (estimations INRA, 2010). Même si la
      part des matières premières agricoles utilisées pour les biocarburants reste encore modeste, elle connait depuis presque dix ans un développement très rapide.

      Le succès des biocarburants de deuxième génération passera par:

      -la culture intensive de biomasse génétiquement sélectionné localisée sur des centaines de km2,

      -la collecte de proximité et le stockage local de grands volumes de cette biomasse,

      -la mise au point de procédés agricoles peu encombrants utilisant le moins possible d’enzymes onéreux,

      -la réduction des prix continue de ces enzymes de la part des fournisseurs,

      -l’obtention de bières les plus concentrées possibles,

      -l’utilisation des procédés de concentration en alcool pur les moins énergivores possibles,

      -et l’utilisation des déchets ligneux comme ressource énergétique locale.
      Voici une info que j’ai trouvée sur le blog énergie : Le succès des biocarburants de deuxième génération passera donc par:

      -la culture intensive de biomasse génétiquement sélectionné localisée sur une centaine de km2,

      -la collecte de proximité et le stockage local de grands volumes de cette biomasse,

      -la mise au point de procédés agricoles peu encombrants utilisant le moins possible d’enzymes onéreux,

      -la réduction des prix continue de ces enzymes de la part des fournisseurs,

      -l’obtention de bières les plus concentrées possibles,

      -l’utilisation des procédés de concentration en alcool pur les moins énergivores possibles,

      -et l’utilisation des déchets ligneux comme ressource énergétique locale.

  8. je suis étonné que personne n’ait fait remarquer que l’éthanol est le produit d’une distillation et que cette distillation ne peut être faite qu’avec de l’énergie.
    L’éthanol ne peut donc être considéré comme relativement propre que s’il a été distillé au moyen d’une énergie qui ne produit pas, ou peu, de gaz à effet de serre ni de particules polluantes (NOx, SOx) ou pathogènes.

  9. Salut les cop1, je voudrais installer un moteur avec du bioethanol Comment faire SVP
    PS : Dédicasse a Dede et sam du 54330

  10. Les biocarburants : Voilà une alternative de plus liée à la politique mondiale actuelle, politique utra-libérale dont le credo est : plus de mobilité, plus de flexibilité !
    C’est un choix soudain, totalement irréfléchi en réponse à la crainte de ne plus disposer d’énergie fossile !
    La fin de cette ressource est annoncée pour bientôt par de nombreuses études et estimations toutes contradictoires les unes avec les autres excepté pour une chose : les énergies fossiles viendront bien un jour à disparaître, oui mais nul ne peut prédire quand !

    Et pourquoi pas plutôt penser à changer les habitudes de déplacements? Que ce soit le transport de marchandises par les voies naviguables beaucoup moins énergivores,(et moins polluantes donc) et moins couteuses que les camions ? Les infrastructures maritimes existent et nécessitent très peu d’entretiens par rapport aux autoroutes et routes sur lesquelles ils circulent.
    Et aussi par les chemins de fer, de plus en plus rapides ( une moyenne de 30 Km/H actuellement mais en hausse en réduisant le nombre de manipulation des wagons)
    Sans compter le nombre de vies humaines épargnées quand on pense à toutes celles perdues dans les accidents dans lesquels ils sont impliqués et qui coutent chers aussi à la société !
    Les transports en communs doivent devenir attractifs tant du coté financier que de son coté rapide, convivial pour vivre en société !
    Les voitures ne devraient être utilisées qu’en cas d’impossibilité d’utiliser un autre moyen.

    Non : les biocarburants sont le résultat d’une réflexion réduite à une vue à court terme, je pense, dont les facteurs santés de la planète et de ses habitants ont été considérés comme négligeables en regard des profits immédiats qui pouvaient en être retirés !

  11. Bioéthanol – ce qu’il coûte et ce qu’il donne

    Il faut un peu plus d’un litre d’équivalent pétrole pour produire un litre de bioéthanol.
    Ces chiffres s’entendent depuis les labours jusqu’à la dernière distillation.
    Il faut un 1,600 litre d’éthanol pour fournir la même quantité d’énergie qu’un litre d’équivalent pétrole.
    Où est la bonne affaire ?
    Ce n’est pas parce que le monde entier déraisonne qu’on doit refuser tout effort de réflexion, quelle que soit la position sociale ou politique.

  12. Il est évident que c’est une arnaque:
    Bioéthanol – ce qu’il coûte et ce qu’il donne

    Il faut un peu plus d’un litre d’équivalent pétrole pour produire un litre de bioéthanol.
    Ces chiffres s’entendent depuis les labours jusqu’à la dernière distillation.
    Il faut un 1,600 litre d’éthanol pour fournir la même quantité d’énergie qu’un litre d’équivalent pétrole.
    Où est la bonne affaire ?
    Ce n’est pas parce que le monde entier déraisonne qu’on doit refuser tout effort de réflexion, quelle que soit la position sociale ou politique.

  13. Il est vrai qu’en matière de connaissances objectives quant à l’impact de chaque action nous manquons encore tous d’expériences. Il faut beaucoup de temps pour apprécier les conséquences réelles du changement de notre mode de consommation. Chacun essaye avec le plus de précisions possible d’anticiper les changements que peuvent provoquer les décisions d’une telle envergure.
    De plus, si de tels débats existent, c’est parce qu’énormément de paramètres entrent en jeu. Chaque chose est liée, c’est pourquoi il est très difficile de se considérer objectif et de connaître la réalité des choses.
    Une des solutions envisageable serait de faire un recensement exhaustif du coût et de l’impact de chaque action de production et de consommation et de mettre en relation ces chiffres avec le taux de régénération des matières premières de notre planète. Seulement, pour y parvenir, des moyens humains et financiers titanesques sont nécessaires.
    Au moins, l’avantage de ces débats est qu’ils permettent de mettre en commun les divergences d’opinions afin d’avancer plus vite et ensemble.

  14. les biocarburants deuxième génération ne font que repousser le problème car si en 2050, nous sommes 9 milliards. Nous aurons besoin encore davantage de biocarburant et donc moins de terre à cultiver pour nourrir les pays les moins riches. Nous serons dans la même situation. Ce n’est pas uen vraie solution. Il faut revoir notre façon de fonctionner, nos priorités d’investissements, nos systèmes d’échange… mais c’est sûr c’est plus compliqué que de trouver des produits plus productifs et plus rémunérateurs.

  15. vous ne parlez pas de ricin ? c’est avec ça que les Brésiliens fabriquent le bio-diesel depuis plus de 30 ans, ce ricin pousse dans des région très sèches ou les maïs les tomates ne peuvent pas pousser ou si en y mettant beaucoup de finances donc pas possible,pour des pays pauvres.Mais utiliser ces terres presque incultes pour le ricin donnerait du travail et aiderait à repousser le désert au lieu qu’il avance de 7 km par an je sais de quoi je parle vivant dans ces pays depuis 30 ans

  16. L’E85 : énergétiquement incorrect ?
    Le gouvernement fut le premier supporter du Bioéthanol, en promettant l’ouverture de 500 pompes pour la fin de l’année dernière. Cet objectif, partiellement réalisé, n’est pas le seul frein au développement de ce carburant, composé à 85% d’alcool d’origine végétal. Si l’on résume les dires de certaines déclarations très médiatisées, en appuyant sur la gâchette d’un pistolet d’E85 pour faire le plein, on serait en train de cribler les réserves alimentaires mondiales ! Il est en effet possible de faire dire beaucoup de choses à des chiffres, mais les torturer à ce point relève d’un grand art. Le Brésil est le plus gros producteur mondial d’Ethanol, issu de la canne à sucre, et non du maïs. Ce pays est engagé depuis plusieurs décennies dans une course au rendement qui est en train de se modérer avec l’emploi de nouveaux procédés d’exploitations ( mécanisation, bio-diversification… ). Mais l’exemple européen n’a rien de comparable avec le développement du Bioéthanol sur le continent américain. Nos cultures de base , utilisées pour la fabrication de l’E85 sont le blé et la betterave, dont la culture nécessite 2 fois moins d’eau que la canne à sucre. Quant à l’impact phytosanitaire lié au blé, la consommation de produits permettant des rendements record ont baissé de 50% en 10 ans, avec un arrosage réduit de 20 à 30% sur le même temps. Et prétendre que les céréales ( en Europe ) servant à fabriquer un plein d’éthanol pourrait nourrir une famille du tiers monde pendant un an relève d’une étonnante simplicité primaire. S’il faut en effet environ 170 kg de blé pour fabriquer un plein d’E85. Il en résulte aussi à peu près 60 kg de matières solides, riche en protéines, qui peuvent servir à élever une vingtaine de poulets sans avoir recours à l’achat de tourteaux de soja… importés, et souvent produits eux-mêmes par des procédés aux bilans écologiques défavorables.

    Christian DEWAET
    Journaliste
    extrait d’un article paru dans le supplément Auto Contact de Nice-Matin.

  17. si on considère tous les avantages et les inconvénients, c’est sur que l’éthanol n’est pas un bon choix car elle pollue plus que que le pétrole (légèrement) de plus elle est est nuisible au système respiratoire. Alors pourquoi a-t-on un débat sur ce sujet?

  18. Je ne sais pas vraiment si l’éthanol est bon pour la notre société mais une chose est sur.. Il faut toujours considerer les deux côtes.

  19. Les « agro » carburants (je préfère ce terme à bio-carburant) sont un exemple magnifique de propagande consumériste: n’ayez pas de scrupules à rouler en voiture, grâce aux biocarburants c’est écologique!!!

    Si on veut vraiment améliorer la situation, il n’y a pas à discuter, c’est l’utilisation de véhicules qu’il faut remettre en question. Y compris chacun de nous à son niveau: prendre le vélo pour faire les courses, co-voiturer pour emmener les enfants à l’école, être créatif quoi!

    Pour une fois, l’écologie et l’économie vont dans le même sens, les carburants sont chers, à nous de repenser nos déplacements.

    Et puis tant qu’à faire dans l’agro-carburant… l’ingénieur Diesel a inventé son moteur du même nom qui tournait à … l’huile de lin. Mettre de l’huile dans son moteur, ce n’est pas nouveau, tant qu’à faire, autant privilégier l’huile brute produite localement.

    Et pour la petite histoire:
    http://www.oliomobile.org/french/

  20. c’est un vrai casse tête!! Et c’est déprimant de voir comment les pouvoirs publics se lancent tête baissée dans des filières qui une fois encore servent les mêmes intêrets! je travaille avec un groupe d’agriculteurs qui souhaitent produire leur huile végétale pures (pour mettre dans les réservoir de tracteurs) et leur tourteaux pour être plus indépendants énergétiquements. Mais quand je lis tout ça, je me dis que si ce n’est pas produit de façon biologique, ça ne sert pas plus la cause écologique !! Toute cette réflexion est très complexe!

  21. Pas de secret, l’éthanol cellulosique bat tout le monde à plat de couture.
    Concernant la pollution, moi j’avais lu que c’était kif kif car l’éthanol avait des composés polleur en plus mais aussi en moins et qu’au final, c’était à peu près aussi mauvais.

    Eric, http://ethanol-e85.fr

  22. A propos de l’éthanol cellulosique, j’ai lu quelque part que son industrialisation allait commencer très bientôt. En tout cas au canada d’où tout à commencé (Iogen Corp.), ou aux USA.

    Où en est-on réellement ?

  23. c’est sur que le bio carburant c’est changer le mal pour un pire encore!!!

    • Les biocarburants ont quand même des avantages car ils réduisent tout de même considérablement les émissions de gaz à effet de serre et ils sont moin coûteux que les carburants normaux mais c’est sûr que ce n’est pas la solution miracle que nous attendions tous pour réduire le réchauffement climatique.

Moi aussi je donne mon avis