C’est le rêve de tout scientifique : pouvoir découvrir quelque chose d’inédit : une nouvelle molécule, une tombe, un traitement… ou encore une nouvelle espèce. Réussir ce dernier exploit est peut-être un peu plus simple depuis le 22 mars 2021 : des chercheurs ont établi une carte où il y aurait plus de chance de rencontrer des espèces jusque-là inconnues. Et elles sont nombreuses, bien plus qu’on ne pourrait l’imaginer.
La « Map of Life » pour concentrer les recherches de nouvelles espèces
Appelée « Map of Life », ou MOL, soit littéralement « Carte de la Vie » en français, cette carte pourrait permettre aux chercheurs de concentrer leurs efforts côté biodiversité. Réalisée par Walter Jetz et Mario Moura, respectivement professeurs à Yale et à l’Université fédérale de Paraiba, il s’agit en fait d’une mise à jour d’une précédente recherche menée par les mêmes scientifiques en 2011. Désormais, elle se présente sous la forme d’un site Internet que tout le monde peut consulter.
On peut ainsi voir rapidement où de nouvelles espèces ont le plus de chances d’être découvertes : dans les Andes tropicales (en Amérique du Sud), à Madagascar ou encore en Asie du Sud-Est, plus particulièrement dans les îles. Autant d’endroits reculés où la jungle est fortement présente, ce qui complique les recherches, mais surtout où l’Homme a été relativement absent et n’a pas influencé l’écosystème.
Biodiversité : un travail colossal reste à faire
Publiée dans la prestigieuse revue Nature le 22 mars 2021, la recherche, qui est donc synthétisée sur le site Map of Life, met en avant le travail colossal que les scientifiques ont encore devant eux pour évaluer les espèces vivantes sur Terre. Comme le souligne le blog de l’université de Yale en parlant de cette recherche, « seulement 10 % à 20 % des espèces sur Terre ont été formellement décrites ». Outre les espèces qui n’ont jamais été observées avant, de nombreuses espèces restent un mystère pour les scientifiques, à plus d’un titre : habitudes, nombre d’individus…
Grâce à cette carte, issue de l’extrapolation des données sur les plus récentes découvertes d’espèces en biologie, les chercheurs espèrent inciter le financement des recherches des taxonomistes, les spécialistes de la classification des êtres vivants, tout en les aiguillant vers les zones où ces recherches ont le plus de chances de produire des résultats.
Illustration bannière : Tockus deckeni – une carte d’espèces mal connues et inconnues – © Artush
A lire absolument