Biodiversité, eau, pesticides, CO2… Peut-on manger un avocat sans scrupules ?

Entre santé et environnement, de quel côté penche la balance quand il s’agit de manger un avocat ?

Rédigé par Audrey Lallement, le 29 Jan 2023, à 11 h 30 min
Biodiversité, eau, pesticides, CO2… Peut-on manger un avocat sans scrupules ?
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Parfois, il arrive que l’on ait des scrupules à manger un aliment ou un plat. Santé, bien-être animal, environnement… Les raisons sont multiples. C’est le cas de l’avocat qui, bien qu’excellent, peut poser quelques problèmes avec sa conscience.

Succès mérité pour l’avocat

Hass, Fuerte, Lula, Ettinger… L’avocat se retrouve de plus en plus au fond de nos assiettes. Sa consommation est en nette augmentation depuis une quinzaine d’années. En France on en mangerait d’ailleurs en moyenne 2,2 kg par an et par personnes selon 20 Minutes.

Le succès de l’avocat est mérité. En effet, même s’il est calorique, ce fruit (et non ce légume !) est bon pour la santé. Riche en acides gras mono-insaturés et en antioxydants, il réduirait le risque de maladies cardio-vasculaires et protégerait des maladies neurodégénératives. Il contiendrait également de nombreux minéraux ainsi que des fibres et de la vitamine E.

avocatier

L’avocatier (Persea americana) est une espèce d’arbres fruitiers de la famille des Lauracées

Un fruit qui a quand même quelques défauts

Malgré ses nombreuses qualités, l’avocat a un défaut : il aurait des impacts sur l’environnement. D’une part sa culture en masse nuirait à la biodiversité. D’autre part, elle provoquerait des sécheresses à cause de l’irrigation qui ferait baisser le niveau des réserves d’eau.

Autre inconvénient de l’avocat, il est en grande partie importé. Selon 20 Minutes, les cinq pays fournisseurs d’avocats en Europe sont le Pérou (304.352 tonnes), la Colombie (86.011) , le Chili (83.272), Israël, (79.526) et l’Espagne (62.996). Ainsi, la plupart des avocats que nous mangeons ont parcouru des milliers de kilomètres et traversé l’océan.

Plantation d’avocat en Andalousie – Espagne

Peut-on manger un avocat sans scrupules ?

Entre les bénéfices sur la santé et son impact environnemental, vers quel côté penche la balance ? Nos confrères de 20 Minutes nous invitent à déculpabiliser. Selon Eric Imbert, économiste au centre de recherche agronomique français (Cirad), il ne faut pas dramatiser : « A la différence de bien d’autres fruits, l’avocat est encore aujourd’hui aux mains de petits et moyens producteurs et non d’industriels. Que ce soit au Mexique, en Espagne, au Maroc, au Kenya… ».

Concernant l’empreinte carbone de l’avocat, celle-ci est bien moins élevée que l’emprunte carbone d’autres produits comme le boeuf, le chocolat ou le café. En effet, un kilo d’avocats émettrait un peu plus de deux kilos équivalents CO2. Côté pesticides, l’avocat en nécessite peu puisque, avec sa peau épaisse, il est protégé des maladies. Enfin, sa consommation d’eau (mille-deux-cents litres pour un kilo) est également moins élevée que le boeuf, le chocolat ou le café qui dépassent les quinze-mille litres par kilo.

Inutile donc, d’avoir des scrupules quand vous vous voulez manger un avocat.

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