La biodiversité mondiale est en danger, et l’une des principales menaces provient d’espèces que l’on pourrait ne pas soupçonner. Les espèces exotiques envahissantes, introduites dans de nouveaux écosystèmes, perturbent l’équilibre naturel, causant des dommages irréparables à la faune, la flore et même à l’économie mondiale.
Les espèces exotiques envahissantes menacent biodiversité et économie
Les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont souvent introduites par l’homme, volontairement ou non, dans des écosystèmes où elles n’ont pas leur place. Ces espèces, une fois établies, peuvent causer des dommages considérables. La jacinthe d’eau est particulièrement nocive. Elle prolifère rapidement dans les atmosphères tropicales, détruisant les écosystèmes aquatiques, étouffant d’autres plantes et compliquant les déplacements en bateau. La jacinthe d’eau est l’une des espèces invasives les plus répandues, mais elle est loin d’être la seule. Le renard roux, la fourmi folle, l’escargot géant africain et la rascasse volante sont d’autres exemples d’espèces invasives qui perturbent les écosystèmes locaux.
L’IPBES, l’équivalent du Giec pour la biodiversité, a publié le 4 septembre 2023 un rapport alarmant sur les EEE. Ces espèces coûtent déjà 423 milliards de dollars par an, un chiffre en hausse exponentielle. Elles jouent un rôle majeur dans 60 % des extinctions mondiales constatées. Par exemple, le rat noir a causé la disparition du rat Oryzomyini, endémique des Galapagos.
Les espèces invasives ont également un impact sur l’économie. C’est le cas du crabe enragé, introduit comme appât pour la pêche. Désormais, il menace le commerce de coquillages de la Nouvelle-Angleterre et du Canada.
La France n’est pas épargnée
La métropole française n’est pas épargnée par ce phénomène. Des espèces comme le frelon asiatique, le ragondin ou l’ambroisie se sont implantées sur le territoire. Le moustique tigre est un autre exemple d’espèce invasive en France. Il est porteur de maladies comme la malaria, la dengue, la fièvre jaune et la fièvre du Nil occidental. Les territoires d’outre-mer sont également touchés, concentrant 74 % des espèces exotiques envahissantes.
Bien que le tableau soit sombre, des solutions existent pour lutter contre ces espèces invasives. La COP15 sur la biodiversité a fixé comme objectif de réduire l’introduction et l’implantation des principales EEE de 50 % d’ici à 2030. Des outils de gestion, des options de gouvernance et des actions ciblées ont été identifiés comme efficaces dans la lutte contre ces espèces. Mais il y a du travail à faire. Seulement 17 % des pays disposent de lois ou de réglementations nationales traitant spécifiquement de ces questions.
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Merci pour ce condensé bien étayé.
A vous signaler toutefois que le renard n’est non seulement pas invasif, ni nuisible, mais bien au contraire, important pour nos écosystèmes européens. Régulateur des rongeurs, il disperse aussi les graines de nos plantes.
Peut-être vouliez-vous paler de l’Australie ?
Puis, ne boudons pas notre plaisir et apprécions de pouvoir toujours observer notre goupil européen.