Ce sont 15 des 80 espèces de poissons d’eau douce présentes en France métropolitaine qui sont menacées de disparition. Le pourcentage total d’espèces en péril est donc passé de 30 % à 39 % en neuf ans.
L’anguille européenne en danger critique
La situation ne cesse de s’aggraver au fil des années, confirme hélas la « liste rouge » publiée le 11 juillet par le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature et le Muséum national d’histoire naturelle, en partenariat avec la Société française d’ichtyologie et l’Agence française pour la biodiversité(1).
En effet, au total, 15 des 80 espèces de poissons d’eau douce de France métropolitaine sont menacées de disparition. Soit près d’une sur cinq. En neuf ans, depuis la précédente évaluation, le pourcentage total d’espèces en péril est passé de 30 % à 39 %, en comptant les 16 espèces classées comme « quasi menacées » (barbeau méridional, vairon basque, saumon atlantique…).
Sont considérés comme en danger critique d’extinction aussi bien l’esturgeon européen que la grande alose, l’anguille européenne et le chabot du Lez. La loche léopard, la lamproie marine, l’omble chevalier ou l’apron du Rhône sont en danger et le brochet aquitain, la lote de rivière ou l’ombre commun en situation de vulnérabilité.
Seules sept espèces de poissons d’eau douce ont vu leurs effectifs se redresser : le spirlin, le mulet porc, le chabot fluviatile, le vairon commun, la bouvière, la biennie fluviatile et l’ide mélanote.
Destruction des milieux naturels et pollution des cours d’eau
Les principales causes de ce déclin des populations : tant la destruction des milieux naturels que la pollution des cours d’eau.
L’assèchement des zones humides, l’extraction de granulats plus la pollution des milieux d’eau douce, lacs ou rivières, notamment par les pesticides, endommagent gravement les écosystèmes aquatiques.
La situation des poissons migrateurs effectuant une partie de leur cycle de vie en eau douce et une autre partie en mer est jugée comme particulièrement « inquiétante » : sur les 13 espèces vivant en France, 9 sont dorénavant menacées ou quasi menacées. D’autant plus que les barrages se multiplient…
Ainsi, sur le Rhône, l’apron, poisson de la famille des perches, était présent sur 2.200 km de cours d’eau au début du XXe siècle. Depuis, il a perdu 90 % de son aire de répartition, du fait de la pollution et de la fragmentation de ses habitats par les barrages hydrauliques. Si des actions de conservation et de réintroduction de juvéniles issus d’élevages ont d’ores et déjà permis d’améliorer la situation, la vigilance reste de mise.
Illustration bannière : Les esturgeons désertent les cours d’eau français -© Viacheslav Lopatin
A lire absolument
Encore la faute des agriculteurs et des pêcheurs !
que fais le gouvernement sérieux ?!