Depuis une dizaine d’années, les scientifiques s’attèlent à trouver de nouveaux moyens d’éclairage dont la bioluminescence. Cette forme d’émission de lumière utilisée par certains organismes vivants comme les lucioles ou encore les vers-luisants pourrait être le futur de l’éclairage nocturne public.
Un éclairage biologique avec la bioluminescence
Chaque année, l’éclairage urbain représente 5,6 tonnes d’émissions de CO2 en France. Réduire ces émissions est une nécessité pour lutter contre le réchauffement climatique. Depuis plusieurs années, la bioluminescence est une piste sérieuse étudiée par les scientifiques.
Cette source de lumière compte de nombreux atouts. Cette émission de lumière provient d’une réaction biochimique sur un organisme vivant. Les algues, les champignons ou encore les lucioles émettent ce type de lumière naturellement. Cela est peu connu mais 90 % des espèces habitant les profondeurs des océans utilisent la bioluminescence.
Transposer la bioluminescence à l’éclairage public
Les chercheurs travaillent sur cette ressource inépuisable qui pourrait à l’avenir être utilisée pour l’éclairage urbain. En effet, les bactéries développées dans cet objectif peuvent être cultivées sans limite. De plus, la biomasse récoltée peut être recyclée facilement en énergie renouvelable.
Cette solution inspirée par la nature (biomimétisme) limiterait considérablement la pollution générée par l’humain en rejetant notamment moins de CO2 dans l’atmosphère. L’utilisation de bactéries a également un coût moindre à l’inverse des réseaux électriques. Rappelons que le coût de l’éclairage urbain s’élève à 2 milliards d’euros par an en France.
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Des projets de bioluminescence déjà concrétisés
La start-up Glowee utilise la bioluminescence pour produire une lumière liquide. Sandra Rey, la fondatrice de Glowee, rapporte sur la chaîne YouTube « Les pandas roux » : « La bioluminescence est une réaction chimique régie par des gènes que portent certains organismes. Des molécules vont se créer et réagir avec l’oxygène pour produire des photons. Les bactéries utilisées par Glowee sont nourries avec une sorte d’eau de mer. Le système est branché au réseau d’eau auquel on ajoute des nutriments, ce qui permet de les alimenter en continu. Une bactérie ne vit pas très longtemps mais se reproduit à grande vitesse ».
La start-up parisienne a déjà vendu ses Glowzen Rooms dans des spas. En juin 2021, ce type d’éclairage sera également installé dans un centre de vaccination de Rambouillet afin de créer un espace relaxant autour d’un arbre bioluminescent.
En 2022, la ville installera également un écran d’annonces des évènements culturels alimenté par la lumière générée par Glowee. L’entreprise pourra alors réaliser des tests et le personnel de la ville devra nourrir les bactéries.
Cette nouvelle forme de lumière n’est certes pas capable d’illuminer un stade de football, mais pourrait pour l’heure permettre d’éclairer certaines façades et d’utiliser un éclairage renouvelable et moins polluant.
Illustration bannière : Bioluminescence – Une lumineuse invention de la nature ! – © Suzanne Tucker