Un jardin pour la paix
Au-delà de la réconciliation entre bourreaux et victimes de la junte militaire, la Birmanie est embourbée dans de multiples conflits ethniques. Plus de 135 ethnies vivent aux côtés de la majorité de bouddhistes bamars dont est issue Aung San Suu Kyi, l’actuelle dirigeante birmane. La situation des Rohyngias inquiète tout particulièrement.
Un récent rapport de l’ONU indique que les meurtres, viols et actes de tortures ayant lieu dans le Rakhine, région pauvre qui abrite ce million de Musulmans venu du Bangladesh voisin, pourraient être considérés comme des crimes contre l’humanité. Les conflits sociaux sont devenus religieux.
En 2012, Wirathu, un sulfureux moine bouddhiste issu de la mouvance nationaliste, s’est mis à prêcher contre les Musulmans au motif qu’ils seraient une menace pour l’identité du pays et que le remplacement des 51 millions de Birmans par le million de Rohyngias était en cours. Pyan Nyaw professe ne pas beaucoup aimer Wirathu et sa clique. Lui fait tout pour que les jeunes Bouddhistes soient au contact des autres religions du pays, principalement des Chrétiens, des Hindous et des Musulmans. Sur les cinq rencontres oecuméniques organisées dans le pays, trois ont eu lieu ici, dans le jardin de Pyan Nyaw.
Il se défend de faire de la politique. Il entre peu dans le débat public et refuse de commenter l’actualité du pays. Son visage s’illumine néanmoins à l’évocation d’Aung San Suu Kyi dont on trouve des portraits ici et là dans l’école. Un mémorial à l’honneur de son père, le général Aung San, le libérateur du pays qui a fondé l’armée avec laquelle sa fille doit encore composer, se trouve près du terrain de jeu.
Un demi-siècle de dictature militaire et d’isolation a été suivi par une transition démocratique sous tutelle militaire. En 2015 les premières élections libres voient l’arrivée au pouvoir d’Aung San Suu Kyi, l’enfant chéri, icône de la démocratie. Depuis, les initiatives comme celle du jardin de Pyan Nyaw fleurissent. La première année de gouvernement d’Aung San Suu Kyi a été tumultueuse, décevante aux dires de beaucoup. Mais les Birmans donnent le bénéfice du doute à la Dame de Rangoun. Sans doute espèrent-ils que les fruits tiennent la promesse des fleurs dont elle se coiffe.
Bonjour,
Je suis énormément intéressé par le projet et étant à la recherche d’une expérience dans le volontariat social et solidaire, je voudrais savoir s’il était possible de se rendre là bas et de proposer de l’aide à Pyin afin de l’aider autant au niveau de l’éducation qu’au niveau naturel.
Merci d’avance pour votre réponse, très bon article sinon, voilà ce qui devrait passer au 20h, ce genre d’initiatives!
Cordialement,
Lucas