Présent dans beaucoup de plastiques alimentaires (biberons, tétines, bouteilles, canettes, etc.), le Bisphénol A est au centre des préoccupations en raison de sa possible toxicité sur l’homme et en particulier sur les plus petits.
Classé toxique pour la reproduction par l’U.E* , le Bisphénol A (BPA) est en effet suspecté d’être impliqué dans plusieurs maladies (cancers, diabète, maladies cardiovasculaires, troubles du comportement).
Les bébés sont les plus exposés puisque 90 % des biberons en plastique contiennent du Bisphénol A., qui, sous l’effet de la chaleur, migre dans le lait ou les aliments contenus dans le biberon. Il est d’ailleurs interdit au Canada dans les biberons sur la base du principe de précaution.
Si les agences sanitaires européennes n’ont pas estimé dangereuse l’ingestion de Bisphénol A, même chez les bébés, en raison de doses insuffisantes, des scientifiques, ONG, et associations de malades, regroupés au sein du Réseau Environnement Santé (RES), exigent son interdiction en France et en Europe dans les biberons et plastiques alimentaires, s’appuyant notamment sur plusieurs études réalisées au-delà de nos frontières (voir encadré).
Pour peser sur les politiques publiques, le RES, a lancé une pétition ouverte au public et à destination des ministres chargés de la santé et de l’environnement. Cette pétition se présente sous la forme d’une "cyberaction" où chaque citoyen est invité à remplir un formulaire (qu’il peut personnaliser) envoyé aux deux ministères concernés.
- Pour signer la pétition, c’est par ICI
- A télécharger : le guide de consommation sur le BPA
- A découvrir : biberons et tétines sans bisphénol A
*catégorie 3 : Effets «possibles» chez l’homme, mais informations disponibles insuffisantes
Des études scientifiques alarmantes
Des dosages urinaires réalisés aux Etats-Unis sur 2 500 personnes indiquent que 93 % de la population est imprégnée, les enfants plus que les adultes. On trouve le Bisphénol A dans le lait des femmes, le sang, la salive, le liquide amiotique. On ne dispose pas de données en France, à l’exception des mesures effectuées par le WWF similaires aux données américaines.
Plus l’imprégnation d’une population en BPA est forte, plus le taux de maladies cardio-vasculaires, de
diabète et d’atteinte hépatique serait élevé.Des tests sur les animaux l’ont également rendu responsable de certains cancers (sein, prostate, testicules), de troubles du comportement et de diabètes,selon André Cicolella, chimiste et chercheur en santé environnementale,.
28 études sur 28 montrent des atteintes au comportement à des doses inférieures à la norme européenne, mais elles ont été écartés par les agences sanitaires européennes pour "faiblesses méthodologiques’."
Par précaution et s’appuyant sur les données américaines, le Canada a interdit la commercialisation des biberons contenant du Bisphénol A. A croire que le Bisphénol A américain est plus toxique le Bisphénol A européen…