J’aimerais avoir votre sentiment face au blocage des ports par les pêcheurs de Dunkerque et des environs. Car il y a de quoi être choqué. Pourquoi ?
Les pêcheurs et la surpêche
Parce qu’on nous dit que ces pêcheurs, ayant épuisé leurs quotas de poissons, réclament, comme les années passées, une ré-augmentation de ces quotas. On entend, dans les médias, les pêcheurs nous expliquer que non non, il y a bien assez de poissons, et, qu’en tant que vrais professionnels, ils sont les mieux placés pour savoir qu’il n’y a pas danger de pénurie.
Alors les scientifiques du monde entier s’amuseraient-ils à nous mentir sur le fait que les océans se vident, juste pour nuire à la profession des pêcheurs ?
Pourquoi ces pêcheurs, qui connaissent à l’avance leur quota annuel, l’ont-ils épuisé dès le mois de mars ? Gèrent-ils raisonnablement leur planning de prise ?
Quant on voit qu’en Méditerranée, les pêcheurs français sont passés, pour certains, sous pavillon lybien pour pouvoir contourner les quotas sur le thon rouge, on se demande si cette profession est bien raisonnable.
Certes, les pêcheurs ont un dur métier, et certes comme jadis les métallos, leur profession se réduit et se transforme. Mais quand les pêcheurs qui bloquent les ports du nord en avril 2008 expliquent qu’on veut leur imposer des quotas trop petits pour favoriser l’aquaculture à leurs dépends, n’a-t-on pas là un bel exemple de corporatisme, aveugle au civisme, à l’environnement et tout simplement aux réalités économiques ?
Quotas de pêche : pas bienvenus chez les ch’tis…
Les quotas sont des sortes de « permis de pêcher », c’est-à-dire des volumes de capture fixées tous les ans et pour chaque espèce par les ministres européens chargés de la pêche. Répartis entre les pays en fonction de leurs traditions de pêche, ils se fondent notamment sur des avis scientifiques.
La France totalise 11 % des captures européennes de poisson, derrière le Danemark, l’Espagne et le Royaume-Uni. Elle pêche surtout le thon albacore, le listao, la sardine, le hareng de l’Atlantique et la
coquille Saint-Jacques.Cette année, ce sont les quotas de cabillaud et de sole, deux espèces fragilisées et longtemps surexploitées, qui sont sujets à contestation. Ainsi, en 2009, sur les 580 000 t de cabillaud qui seront pêchées en Europe, les pêcheurs français ont le droit d’en prélever 9 000 t, soit une augmentation de 30 % par rapport à 2008. Quant à la sole, sur les 28
500 t ouvertes à la pêche européenne, 7 500 t sont accordées à la France.Or les pêcheurs du nord de la France (Boulogne, Calais, et Dunkerque) bloquent leurs ports et réclament une ré-augmentation des quotas pour ces 2 espèces de poissons.
En effet, si la France n’a pas encore utilisé tous ses quotas de cabillaud et de sole, la part attribuée aux marins du nord de la France, elle, est presque totalement épuisée et la pêche de ces 2 poissons est donc bientôt illégale pour eux.
Comment expliquer cette explosion des quotas ?
Le poisson, et notamment la sole et le cabillaud, produit cher, voit ses ventes chuter en ces temps de crise, d’où la nécessité de baisser les prix. Et les pêcheurs compensent cette baisse des prix en pêchant plus…
Le Guides des poissons qu’il faut épargner et ne pas consommer
D’une manière générale, il faut faire attention à ne pas acheter des poissons dits « juvéniles », c’est à dire qui n’ont pas atteint leur maturité sexuelle et qui ne peuvent se reproduire.
Pour chaque espèce de poisson, il y a d’ailleurs des interdictions de pêche des jeunes poissons > découvrez-les ici
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Enquête : la pêche électrique va-t-elle débarquer en France ?
C’est bien dans ce genre de cas que l’on voit les limites du capitalisme. Au final ils vont continuer à épuiser jusqu’à ce qu’il n’y est plus rien puisque plus c’est rare, plus c’est cher à la revente !
De plus, pourquoi arrêter ? si ce n’est pas eu qui le pêche se sera d’autres pays (on parlais de la Libye). L’homme a toujours eu une vision court termiste des choses et son égoïsme latent le pousse à continuer en dépit de tout bon sens.
Je crois que nous allons de plus en plus devoir nous battre contre ce genre de comportement, malheureusement.