Une enquête, dévoilée ce jeudi 17 mai, à l’occasion de la troisième Journée nationale de prévention des conduites addictives au travail, révèle que toutes les catégories socioprofessionnelles et tous les secteurs d’activité sont concernés par une consommation à risque d’alcool. Ces résultats sont tirés de la « cohorte Constances », une enquête lancée en 2013 qui suit 200.000 volontaires.
Tous les actifs concernés par une consommation à risque d’alcool
Employés de bureaux, cadres, ouvriers, artisans… Contrairement aux nombreuses idées reçues, toutes les catégories socio-professionnelles et tous les secteurs d’activités sont concernés par une consommation à risque d’alcool.
En effet, une étude présentée jeudi 17 mai, dans le cadre de la 3e journée nationale de prévention des conduites addictives au travail, le démontre. Ces données proviennent de la « cohorte Constances », une vaste enquête de santé publique française lancée en 2013 et qui suit au total 200.000 volontaires, financée par la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca)(1).
Selon les chiffres qui ont été révélés, cinq millions de Français ont une consommation à risque et deux millions sont dans une dépendance vis-à-vis de l’alcool. Et l’on comprend pourquoi. En effet, culturellement, l’alcool a bonne réputation dans l’Hexagone. Malheureusement, le monde du travail n’échappe pas à cette vision positive.
Renoncer à l’alcool surprend, mais se sevrer de nicotine est encouragé. Pourtant, selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), l’alcool serait responsable d’environ 49.000 morts par an et 10 % des Français auraient un usage problématique de l’alcool(2).
Chez les femmes, ce sont les cadres qui ont une consommation à risque
Toutes les catégories présentent donc des taux élevés de consommation à risque d’alcool. Ces risques concernent aussi bien la santé physique que la santé psychique ; ils peuvent avoir un impact sur la vie personnelle.
Près de 23 % des hommes travaillant dans des professions intermédiaires (enseignants, infirmiers, techniciens…) et 8,6 % des femmes, sont par exemple concernés – la différence restant toujours marquée en fonction des sexes. Ainsi, chez les femmes ce sont les cadres qui présentent le plus fort pourcentage de consommation à risque d’alcool (11,7 %), loin devant les ouvrières et artisans (8,6 %).
Les catégories davantage concernées sont celles qui sont exposées à un public, notamment les milieux de l’éducation, des services à la personne et du commerce. Cette étude révèle en outre que les problèmes d’addiction à l’alcool sont 2,5 fois plus nombreux chez les chômeurs. Mais, l’addiction peut apparaître bien avant la perte d’un emploi. En effet, pour les personnes souffrant d’une addiction à l’alcool, le risque de perdre son travail dans l’année est « quasiment triplé », souligne l’étude.
Au final, pour Philippe Batel, addictologue, ces chiffres montrent l’impact du « stress professionnel » sur la consommation d’alcool des personnes étudiées. « Il y a le stress qui est lié avec le fait qu’on soit en contact avec le public et il y a des stress qui sont liés plutôt au management, au fait que l’on va avoir une pression plus importante », a-t-il expliqué sur RTL(3).
Illustration bannière : Célébration au bureau – © Rawpixel.com
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Dans le monde du travail, l’alcoolisation de certains salariés est une préoccupation pour les employeurs et la collectivité de travail car l’alcoolisme constitue un facteur aggravant du risque professionnel : l’alcool est indéniablement un facteur démultiplicateur des accidents du travail dont on estime que de 10 à 20 % sont liés à l’alcool : » prévention de l’alcoolisme au travail » :
officiel-prevention.com/sante-hygiene-medecine-du-travail-sst/service-de-sante-au-travail-reglementations/detail_dossier_CHSCT.php?rub=37&ssrub=151&dossid=157