Le potentiel du bois énergie en Europe, où les forêts grandissent depuis un siècle, que ce soit en termes de production de chaleur ou d’électricité, semble susciter un intérêt croissant mais plutôt lent…La biomasse forestière est-elle une opportunité aux multiples avantages ? Pourquoi cette lente généralisation ?
Le bois énergie, l’énergie renouvelable qui monte
Le bois, en tant qu’énergie renouvelable (bois non traité), fait partie des bioénergies. En Europe, comme dans de nombreux pays du monde, l’appel à la biomasse forestière et aux cultures énergétiques n’est pas rare. Toutefois, le potentiel de l’énergie bois est encore sous-exploité (65 % de la croissance biologique annuelle est récoltée). Pourquoi ? Principalement en raison d’un manque d’ informations auprès du public.
- La surface forestière couvre environ un tiers du territoire, soit 115 millions d’hectares de forêt.
- Le bois énergie est avec l’hydroélectricité, la plus importante source d’énergie renouvelable en France.
Des avantages non négligeables
Pourtant, l’avantage majeur du bois est que sa combustion participe très peu à l’effet de serre, contrairement aux combustibles fossiles comme le fioul ou encore le gaz. En effet, le CO2 que rejette le bois lors de la combustion est absorbé à nouveau par la croissance des arbres dans le cadre de nos forêts, gérées de façon durable.
De plus, c’est une ressource qui nécessite peu de transport par rapport aux autres énergies qui sont forcément importées et sont sources de tensions géopolitiques. Sans parler de la création d’emplois, d’une meilleure indépendance énergétique ou encore de l’enrichissement du capital forestier (meilleure qualité du bois)…
L’avenir du bois énergie
Cependant, l’Union Européenne a placé le bois énergie parmi les priorités en termes d’approvisionnement énergétique futur pour plus d’indépendance énergétique et dans une démarche de développement durable.
Son objectif à l’horizon 2010 : fournir 12 % de sa consommation intérieure brute d’énergie à partir de sources d’énergies renouvelables. Les efforts de développement cocnernent surtout les chaufferies collectives et les réseaux de chaleur, grâce à la mis en place de plans de soutien adaptés. Par ailleurs, le développement de la cogénération à partir de bois est également à intensifier.
Bois énergie-Le saviez-vous ?
Convaincu que le développement de la filière bois énergie doit être maîtrisée par les producteurs pour garantir une gestion durable des forêts, l’ONF a mis en place une organisation interne adaptée et a développé des partenariats étroits .
Lire également sur les énergies renouvelables
- La rubrique Energies renouvelables
- Le dossier Economies d’énergie
Article sur le bois énergie rédigé par Elwina, septembre 2009
bonjoir
je suis pour!
aurvour
La gestion durable des forêts ? Quel avenir sur le long terme ?
Je vous donne mes impressions concernant un document émis par l’ONF intitulé « La Gestion durable des forêts publiques ».
Ce document intéressant sur la forme, nous dit ce qui serait bon pour la forêt, pour préserver TOUTES ses fonctions et services. Comment être contre un maintien ou une amélioration de la biodiversité forestière…On ne peut qu’être pour !
Mais, ce document porte aussi à réflexion car il contient des remarques ou certitudes qui sont contredites par d’autres scientifiques ou experts en écologies forestières.
Actuellement, l’ONF fait une campagne médiatique pour expliquer que l’accroissement des volumes coupés en forêts publiques est une bonne chose pour la société et le milieu forestier…Je regrette par exemple que cet établissement dont j’ai partagé les valeurs passées, ne se défende pas plus fortement contre ces directives du « couper plus » ! C’est une insulte faite aux anciens gestionnaires qui avaient leur expérience et leur savoir au service de la forêt en élaborant des plans de gestion conforme aux réalités de terrain, des milieux associés…et indépendants de décisions politiques. Depuis très longtemps, ils ont fait des inventaires, créé des accès routiers, planté et fait en sorte que tout fonctionne de mieux en mieux, récolté et vendre les produits…Continuer à progresser sur tous les besoins et les attentes de la société, quoi de plus normal ! Mais leur dire du jour au lendemain que la forêt était sous-exploitée, mal gérée au plan écologique et économique ! Quelle prétention ! Voir la page 5 du document ONF.
Laissons les forestiers agir en dehors de ces pressions, ils savent faire leur métier avec passion et responsabilité. Mais la réalité est tout autre ! Il faut mettre des volumes supplémentaires sur le marché : plus 20 millions/an, chiffre rappelé par les Ministères de tutelle…et pourtant, les prétentions de l’IFN quant à la ressource forestière, sont revues à la baisse… Ces volumes supplémentaires sont en contradiction avec les anciens plans de gestion des forêts publiques. Il faut savoir aussi que les derniers « aménagements » forestiers tiennent compte de ces nouvelles directives politiques du « couper plus ». Quelle crédibilité attendre de ceux-ci ?
La notion élémentaire en matière de gestion d’un massif forestier est l’inventaire pied à pied des peuplements forestiers, seule méthode qui garantisse les volumes sur pied, les accroissements donc les possibilité/volume réelles d’un massif ( réf. DUCHIRON).
Pour en revenir au document de « gestion durable » de l’ONF, il est une réalité partagée par tous : celle d’une augmentation de la surface forestière française, doublement en 150 ans ! Nul ne le conteste ! mais comme je l’avais déjà écrit, cette augmentation de surface s’est traduite automatiquement par une augmentation globale et progressive des volumes prélevés : Plus 43% en forêts domaniales sur les trente dernières années ( rapport de la Cour des comptes) et plus 64% entre 1966 et 2010 selon un rapport du Président de l’ONF ( Mr Gaymard). Voir la page 9 du document ONF.
Il y a donc bien un ajustement automatique et progressif de la croissance et de la récolte ! C’était le rôle des plans de gestion passés…réactualisés tous les 15 ans environ !
Quant au déficit de la balance commerciale de la filière bois, il faudrait aussi dire que la forêt française est exportatrice de bois feuillus en grumes ( les ¾ des volumes forestiers français). La forêt française n’est pas, contrairement à ce que l’on laisse croire, déficitaire sur sa production de bois car elle exporte plus que ce qu’elle importe, par contre le déficit de la balance commerciale de la filière bois est dû aux entreprises de transformation du bois pas suffisantes pour donner de la valeur ajoutée à cette matière première. Voir page 10 du doc.ONF.
Sur la sylviculture intensive préconisée par l’ONF pour améliorer les écosystèmes, améliorer les rendements et les qualités des peuplements forestiers, elle est, pour beaucoup de scientifiques de l’ex-Cemagref ou de l’INRA ou d’experts forestiers, source de dangers à moyen terme, danger pour l’économie de la filière, pour l’écologie forestière…
Certaines notions sylvicoles ONF sont contestées : la faiblesse des volumes sur pied à l’Ha, les éclaircies trop fortes qui ne favorisent pas ni la qualité, ni la résistance aux incidents climatiques, sécheresse, tempêtes, les microclimats forestiers perturbés ( notions de lumière et d’humidité ambiante, d’évaporation du sol, insolation des sous étages…). Les diamètres d’exploitation revus à la baisse, de même les temps de passage entre deux coupes (rotation) raccourcis eux-aussi ! ( notions critiquées par les chercheurs écologues) Des recherches de l’INRA CARBOFOR publié en 2010 ( Lousteau) confirment que les cycles longs permettent un meilleur stockage du carbone que les cycles courts.
La thèse de Vallet (2005) confirme également l’intérêt des peuplements plus âgés pour le stockage du carbone.
Savez-vous que les forêts françaises ont le plus faible volume de bois sur pied à l’hectare des forêts Européennes : France 160 à 170 M3/ha (source IFN), Suisse 330 M3/ha, Allemagne et Slovénie 280 M3/ha, Luxembourg 250M3/ha, Belgique 210 M3/ha, Autriche 350 M3/ha…
Alors ? faut-il continuer à sous capitaliser ?. voir page 6 du doc. ONF.
La qualité technique du bois est liée à la densité des peuplements forestiers :
Forte densité = accroissements plus fins et réguliers, moins de décroissance, meilleur élancement, moins de branches…
Faible densité = arbres plus courts, plus coniques et plus branchus…
Depuis toujours, le forestier sait toute l’importance du milieu, l’ambiance forestière qui est le résultat d’un jeu subtil entre l’ombre et la lumière et de la lutte des espèces pour atteindre cette fameuse lumière le plus rapidement possible, pour tout simplement survivre…Une certaine densité favorise les relations complexes du système racinaire avec les champignons mycorhiziens…les peuplements espacés nuisent à cette relation de vie.
Depuis toujours, le forestier par son travail de sylviculture, permettait à la forêt, de s’améliorer génétiquement par la priorité donnée aux plus beaux spécimens…c’était un choix individuel de l’arbre, une sylviculture pied par pied, méticuleuse et combien valorisante ! Il savait doser les espèces d’ombre et de lumière…son coup de marteau était le résultat de tout un savoir, de toute une sensibilité mise au service de la forêt et non de directives commerciales !
Tout le contraire d’une gestion forestière collectiviste qui ne peut qu’être productiviste, quantitative et dangereuse pour le fonctionnement global de ces écosystèmes.
« L’objectif d’augmentation de la récolte conduit dans certaines régions à prélever au-delà de l’accroissement naturel. Or, le fait que l’accroissement naturel ne soit pas entièrement récolté permet aux formations forestières jeunes de mûrir, de restaurer la biodiversité menacée qui est dépendante des forêts vieillies, d’augmenter la résilience de l’écosystème, de stocker du carbone et d’accroitre le capital sur pied avec des produits de qualité… »
Pascal VINE, directeur général de l’ONF a dit : « depuis 20 ans, il est prélevé TOUTE la production biologique… ».
D’après Barthod (2005), certains forestiers américains s’étonnent de notre obsession sur l’écart entre récolte et accroissement biologique, leurs expériences ont montré toute la valeur de celui-ci comme un « tampon indispensable à tout système biologique en situation de durabilité ».
En clair, lorsque l’ IFN ( Inventaire Forestier national) donne comme valeur de production biologique de la forêt française, 80 millions de M3, on ne doit pas prélever cette valeur, mais rester bien en- dessous pour tenir compte des mortalités naturelles ou aléas climatiques, toutes les espèces inventoriées ne donnent pas des produits commerciaux… Pascal VINE, directeur de l’ONF a donné comme chiffre de récolte possible, 70% de la production. Je partage totalement cette appréciation de bon sens.
Voilà donc une autre réflexion, ce ne sera pas la dernière et c’est bien de réfléchir ainsi ! Guy ROCHON ( ex. agent ONF) Mars 2012 .
La biomasse doit être valorisée efficacement et proprement dans des réseaux de chaleur munis de filtres ou par méthanisation.
Le bois est le plus souvent gaspillé dans des appareils au rendement médiocre pour chauffer des maisons très mal isolées thermiquement.
« Les particules émises par le secteur domestique proviennent très majoritairement des équipements de combustion du bois. La combustion du bois représente 40 % des émissions annuelle nationales de particules PM2,5» (Source CITEPA6, 2008).
« La combustion de biomasse est responsable de 50 à 70% de la pollution carbonée hivernale en Europe » (programme européen d’étude de la pollution particulaire CARBOSOL).
L’image « naturelle et propre » du chauffage au bois se justifie pour le bilan de CO2, mais pas pour les particules, les composés organiques volatils, le monoxyde de carbone, le benzène …etc…
« Les particules en suspension ont plus d’effets sur la santé que tout autre polluant » (OMS). Chaque année, les particules contribuent à la mort prématurée de 380.000 Européens et à la perte de neuf mois d’espérance de vie. Comparativement, dans le même champ d’analyse statistique, 35.000 personnes ont trouvé la mort dans les accidents de circulation, et 500 000 personnes sont mortes de maladies liées à la consommation de tabac.
La qualité de l’air est un critère déterminant de la qualité de vie. Imaginons la qualité de l’air désastreuse que nous aurions, si en ville tout le monde brûlait du bois de récupération dans de vieux poêles et dans des installations bricolées.
Bonjour,
Je souhaite me procurer le rapport sur la toxicité des feux au bois parut en Octobre 2008, établit par ATMO Rhône Alpes, ce rapport expliquait la nocivité et la pollution dans les habitations avec toutes les particules émises COV, CO , CO2, dans l’atmosphère…
Pouvez vous me donner les coordonnées du service à contacter ?
Merci
Le Chauffage au bois est nocif pour la Santé et pollue l’atmosphère !
Il y a un rapport sur la toxicité des feux au bois parut en Octobre 2008, établit par ATMO Rhône Alpes, ce rapport expliquait la nocivité et la pollution dans les habitations avec toutes les particules émises COV, CO , CO2, dans l’atmosphère…
C’est un rapport sur la combustion du bois et la qualité de l’air d’Atmo Rhône Alpes qui a allumé le feu. Le bois-énergie émettrait de nombreuses substances toxiques, dangereuses pour la santé mais aussi pour la qualité de l’air. Des assertions tempérées par les professionnels du bois qui préconisent avant tout un bon usage de cette énergie.
Fumer nuit gravement à la santé. Mais la fumée du bois aussi. C’est en tout cas ce qu’avance le rapport d’Atmo Rhône-Alpes* sur les risques sanitaires du bois-énergie. Selon le rapport, « plusieurs éléments factuels incitent à un encadrement de l’usage du bois-énergie, surtout dans le chauffage individuel, les émissions de polluants présentant des risques sanitaires élevés, plus importants qu’avec les autres combustibles ».
Résultat : une polémique très fumeuse qui échauffe la filière bois, notamment l’ADEME* et les industriels du secteur.
Il faut dire que le rapport est à charge contre l’énergie-bois. Outre les éléments dégagés normalement dans une combustion complète – CO2* et H2O* -, d’autres substances s’ajoutent en cas de combustion incomplète : monoxyde de carbone, suies, goudrons, charbon, COV*, HAP*, dioxines, furannes, etc. « Ces particules fines présentent un impact sur la santé, car elles ne sont pas retenues dans les narines et la gorge mais pénètrent profondément dans l’organisme jusqu’aux poumons puis dans le sang, explique même l’ITEBE* sur son site internet La fraction dite organique de ces particules ainsi que les suies sont réputées particulièrement nocives ». Evidemment, tout dépend du type de chauffage choisi : « entre la meilleure valeur (chaudière à condensation ÖKOFEN sur banc d’essai) et la moins bonne (cheminée ouverte), on passe de 20 g/GJ à 750 g/GJ », relativise l’ITEBE.
Le bois de chauffage est-il vraiment écolo ?