Qui pourrait encore prendre soin de l’environnement au Brésil, de son immense forêt et des peuples autochtones qui y vivent, si Jair Bolsonaro est élu président ?
Bolsonaro sera-t-il le nouveau président du Brésil ?
Bolsonaro sera-t-il élu président du Brésil ? C’est une hypothèse qui pourrait devenir une réalité si, à la fin du mois d’octobre, le candidat de l’extrême-droite brésilienne accède à l’élection suprême. Élu à une forte majorité devant son rival avec 46 % des voix au premier tour, son accession au pouvoir peut laisser craindre le pire en matière de protection de l’environnement.
Les Brésiliens ont largement voté pour lui pour plusieurs raisons, la plus importante restant sans doute le ras-le-bol général de la corruption des élites et de la violence gangrénant le Brésil. Pour les électeurs, il est l’homme présidentiel, celui qui sauvera, sécurisera et changera le Brésil pour lui donner un nouveau souffle. Pas de place donc, pour l’écologie.
Sortir de l’Accord de Paris
Les associations et les ONG de défense de l’environnement craignent le pire si Bolsonaro accède à la tête du Brésil. Le candidat l’a dit clairement : s’il était élu, il sortirait le Brésil, comme les États-Unis l’ont déjà fait, de l’Accord de Paris. La lutte pour la réduction des émissions de CO2 prévue notamment par ce programme, serait donc laissée de côté.
Le candidat a également prévu de supprimer le ministère de l’Environnement et de confier ce budget au ministère de l’Agriculture. On peut alors prévoir une augmentation des coupes pour accroître toujours plus les terres cultivables et les espaces réservés à l’élevage de boeufs.
La lutte contre la déforestation illégale en Amazonie serait abandonnée de fait et les trafics ne pourront qu’augmenter considérablement.
La fin de la protection des peuples autochtones
Si la fin de la protection de l’environnement, et en particulier du poumon de la planète qu’est l’Amazonie, est à craindre, la sécurité et la survie des nombreux peuples autochtones qui la peuplent constitue une autre préoccupation. Bolsonaro avait déclaré, l’année dernière : « Les minorités doivent se plier à la majorité… Les minorités [devraient] s’adapter ou simplement disparaître ».
Jair Bolsonaro craint en effet la main-mise de l’ONU sur ces peuples qui échapperaient alors à son pouvoir. En levant la protection de ces peuples – pourtant prévue aujourd’hui par la loi brésilienne – il espère libérer l’exploitation économique de ces terres en faveur de l’activité minière.