La consommation de masse que nous connaissons aujourd’hui a débuté au début des trente glorieuses (1945-1973). Encouragée par la publicité, la consommation des ménages n’a cessé de progresser avec, dans les années 2010, six fois plus d’équipements électriques et électroniques achetés par rapport à 1990.
Des équipements électriques et électroniques toujours plus nombreux
Dans ses débuts, cette consommation a aussi été permise par une absence de conscience de la finitude de notre planète. Aujourd’hui, alors que nous connaissions les conséquences de notre consommation, nous renouvelons toujours autant les objets, même ceux en parfait état de marche. Pour ne citer qu’un chiffre, les téléphones mobiles sont remplacés au bout de 20 mois et cela descend même à 10 mois pour les 12-17 ans.
S’est ajouté à ce phénomène de consommation de masse le phénomène d’obsolescence. Il revêt différentes formes et à plusieurs causes. Tout d’abord, l’obsolescence est entraînée par la baisse de qualité des produits pour répondre à l’envie de consommer toujours plus de nouveautés.
En parallèle de cette baisse de robustesse, il y a aussi une augmentation de la complexité technique et une tendance à réaliser du monobloc, ce qui rend la réparation difficile. D’autant plus que le coût du matériel neuf est souvent identique ou moins cher que le coût de la réparation.
Une course à la puissance
S’ajoute à cette obsolescence précoce et même programmée, une course à la puissance. Nous voulons que nos appareils soient toujours plus rapides ou qu’ils réalisent toujours plus de tâches en simultanée. Mais ce gain en puissance ne peut se faire que par une quantité de matière plus importante ou plus pure et par une augmentation de la consommation énergétique.
Réduire notre empreinte écologique signifie donc à terme accepter une légère diminution des performances, soit, entre nous, quelques minutes dans la journée. Mais le bonheur se trouve-t-il vraiment dans nos appareils ? Quels sont les rouages de cette surconsommation qui nous fait sacrifier l’avenir de notre planète à notre envie de toujours plus de nouveauté ?
Des nouveaux indicateurs
Même si il est sûr que chacun a le choix de consommer ou non, nous sommes des êtres sociaux perméables aux discours et injonctions politiques et économiques. Ainsi, quand la bonne santé d’un pays ne se mesure qu’à l’aube du PIB, c’est-à-dire à la valeur ajoutée totale des biens et des services produits sur un territoire national, il est moins aisé d’assumer de ne pas consommer.
En effet, au regard du PIB, si la consommation diminue, la bonne santé de l’économie mondiale s’en ressent. Cependant, le PIB ne prend pas en compte le coût environnemental de notre consommation outrancière.
Développer de nouveaux indicateurs prenant en compte les services rendus pour les écosystèmes ou à l’inverse les dégâts causés par nos achats ou nos modes de vie, permettra d’orienter différemment les politiques publiques afin de mettre en avant le recyclage, la protection de notre écosystème, la durabilité ou encore la valeur d’usage (l’utilisation du produit plutôt que sa possession) et, par réaction en chaîne, changer nos comportements en tant que consommateurs.
Privilégier les valeurs spirituelles
Le bien-être de la possession d’un objet est souvent perçu plus intensément dans des contextes d’attente, de solitude ou d’anonymat dans les grandes villes. Comme la cigarette en son temps, le téléphone donne une prestance, une occupation. Mais lors d’événements collectifs, joyeux, la sensation de bien-être ne passe plus par la possession mais par le lien social.
Privilégier les valeurs spirituelles, les liens humains dans l’organisation des territoires, dans les choix politiques plutôt que la perception de bien-être associé à l’acquisition de nouveaux matériels est également nécessaire.
Vers une prise de conscience mondiale pour consommer autrement ?
Si notre consommation mondiale ne diminue pas, il est cependant important de voir que le choix de consommer autrement est aussi en augmentation.
Dans nos pays développés, la consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique est en constante augmentation et le local est également privilégié.
Dans les pays en développement, des projets d’agriculture biologique pour les populations locales voient aussi le jour, c’est le cas par exemple au Burkina-Faso, un des pays les plus pauvres.
Des projets en évolution
Les projets de ressourceries, d’épiceries solidaires se multiplient également ou encore les monnaies locales (déjà en 2016 une quarantaine de monnaies locales était en circulation en France).
Sur le plan des objets électroniques et des électroménagers, le plan anti-gaspillage favorise le recyclage, oblige de fournir les pièces de rechange et l’affichage de la durée de vie de l’appareil.
Tandis que sur le plan de l’éthique, les consommateurs se satisfont de moins en moins de savoir que les matériaux présents dans leurs appareils enfreignent les droits de l’homme, comme l’atteste l’apparition du Fairphone, un smartphone fait pour durer et conçu dans le respect des droits de l’homme. Peut-être qu’en effet, le bonheur n’est pas dans nos appareils.
Article mis à jour et republié
Je suis assez d’accord. Tout espoir n’est pas perdu. On se rend peu à peu compte qu’il y a d’autres façons de consommer, surtout sur le plan local. Les solutions et les innovations vont ouvrir la voie à une nouvelle forme d’évolution.
Le bonheur et le pognon est dans la poche de ceux qui les fabriquent et les vendent!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!