Si l’utilisation la plus connue du Botox se trouve en chirurgie esthétique, cette toxine est en réalité utilisée dans le traitement de nombreux problèmes allant bien au-delà des rides du visage. Et selon une recherche récente, elle pourrait même avoir un intérêt pour traiter un des maux du 21ème siècle : la dépression.
Botox et dépression : un lien déjà supposé
L’idée que le Botox, toxine produite par la bactérie Clostridium botulinium, puisse être utilisé pour traiter la dépression n’est pas nouvelle. Les spécialistes supposaient que l’utilisation, en chirurgie esthétique, du Botox pour modifier les traits du visage avait un effet bénéfique sur la « boucle de rétroaction » entre le visage et les émotions. Le principe est simple : le visage d’une personne dépressive aura tendance à être perçu comme négatif (triste, amer, fatigué…), ce qui augmente la dépression de la personne en question, qui aura donc un visage encore plus négatif… et ainsi de suite. En rendant au visage des traits plus positifs, cette boucle pourrait être rompue.
Ce n’est naturellement pas la solution miracle pour la dépression, qui touche plus de 280 millions de personnes dans le monde : un suivi psychologique, psychiatrique et, dans certains cas, un traitement médicamenteux sont nécessaires. Mais cette boucle de rétroaction aurait son rôle, et la casser pourrait être une partie du traitement.
Le Botox pourrait agir sur le cerveau
Or, selon l’étude publiée le 30 juillet 2020 dans la revue Nature, des chercheurs sont allés plus loin : il ont voulu étudier l’impact d’un traitement au Botox sur la dépression, indépendamment de l’endroit où il est injecté. Car le Botox est utilisé également pour des problèmes de transpiration excessive, de salivation excessive, de spasmes, de migraines ou de l’appareil urinaire, entre autres.
Les chercheurs ont donc analysé une cohorte de 45.000 rapports, séparant les patients en fonction de leur affection, puis en deux groupes : ceux qui ont reçu du Botox en guise de traitement, et ceux qui ont été traités différemment. Les patients ayant reçu un traitement au Botox seraient entre 40 % et 88 % de moins, selon les groupes, à avoir développé une dépression.
Le résultat, qui nécessite d’être confirmé et mieux analysé, pourrait être lié à un impact du Botox sur le cerveau : lors des injections, une partie de la toxine finirait dans le sang et agirait sur certaines parties du cerveau. Mais pour Ruben Abagyan, auteur de l’étude et professeur à l’Université de Californie, le plus intéressant dans cette recherche est d’avoir découvert que le Botox agirait sur la dépression quel que soit l’endroit où il est injecté, et non uniquement dans le visage, traitement qui peut être refusé par certains patients.
Illustration bannière : Le botox pour soigner la dépression – © hikrcn
A lire absolument
Avant les injections, un suivi psychologique, psychiatrique voir dans certains cas, un traitement médicamenteux, est-ce que ses mêmes chercheurs de l’Université de Californie sont sur le sujet botox ou dépression ? car il semblerait qu’en priorité, un déséquilibre du microbiote serait à l’origine des dépressions, remédier à cela serait l’élément numéro un à rétablir pour s’en sortir. Ni médecin, ni spécialiste en la matière, c’est simplement les dernières avancées en la matière et on en est qu’au début. Bonne lecture à ceux qui veulent se documenter.