Botswana : un chasseur paie 50.000 $ pour abattre un éléphant très rare

Un chasseur a payé 50.000 dollars pour pouvoir abattre l’un des plus gros éléphants du Botswana et surtout, l’un des derniers Tuskers encore vivants sur le continent africain.

Rédigé par Paolo Garoscio, le 25 Apr 2022, à 9 h 33 min
Botswana : un chasseur paie 50.000 $ pour abattre un éléphant très rare
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Une nouvelle polémique entoure la pratique de la chasse en cette fin d’avril 2022, mais cette fois-ci, l’affaire ne se déroule pas en France. C’est au Botswana qu’un riche chasseur a payé plusieurs dizaines de milliers d’euros pour avoir le droit d’abattre un éléphant très rare, un Tusker. Des faits qui ont provoqué un tollé international.

50.000 dollars pour tuer le plus grand Tusker du Botswana

Le podcast Blood Origins, spécialisé dans la chasse, a interviewé l’homme à l’origine de la polémique : Leon Kachelhoffer qui, avec Mike Fell, a chassé ce Tusker. Il s’agirait d’un des plus gros Tuskers jamais chassés au Botswana, et sans doute le plus grand éléphant tué depuis 1996. Les Tuskers, appelés ainsi du fait de leurs défenses très développées, sont très prisés par les chasseurs… Ce qui ne manque pas de créer de vives polémiques. Le prix payé pour avoir le droit de chasser l’éléphant a été révélé : 50.000 dollars.

Le nombre de Tuskers est très petit : on en compterait une quarantaine seulement sur le continent africain, alors que le Botswana abrite la plus importante population d’éléphants en Afrique, avec plus de 130.000 individus. La chasse y est à nouveau autorisée depuis 2019 et un retour en arrière sur la législation. Mokgweetsi Masisi, président du Botswana, a en effet annulé les décisions prises par son prédécesseur, Ian Khama, qui avait interdit la chasse au trophée.

un éléphant Tusker

Les éléphants Tusker sont très rares, ce qui n’empêche pas leur chasse. – © Shutterstock.

A lire aussi : Chasse aux éléphants – Le Botswana persiste et signe …

De vives critiques face à la pratique de la chasse au trophée

Après la mort de l’animal, l’ancien président du Botswana s’est ému : le Tusker qui a été abattu était iconique, une véritable attraction touristique pour les safaris photographiques. « Comment le fait d’être mort profite-t-il à notre industrie du tourisme en déclin ? », a-t-il demandé, critiquant directement son successeur au pouvoir, rapporte le magazine Geo.

Et alors que le gouvernement a répondu, déclarant que la chasse au trophée rapporte de la viande et des revenus au pays, Eduardo Gonclaves, qui a lancé la campagne visant à interdire la chasse au trophée au Botswana, a rappelé que l’interdiction décidée par Ian Khama a été centrale dans la régulation et la préservation de la population d’éléphants du pays.

Les éléphants, a-t-il rappelé, sont classés dans la liste rouge des espèces en danger : « il y a plus d’éléphants tués par les braconniers et les chasseurs de trophées chaque année que d’éléphants qui naissent ».

Illustration bannière : un éléphant Tusker en Afrique – © Shutterstock.
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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.

1 commentaire Donnez votre avis
  1. C’est tellement mieux de les laisser crever de faim et de soif comme en 2019 au ZEimbabwé… qui a interdit la chasse, à l’exception de celle des fermiers blancs

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