Vous en avez marre du papier vulgairement issu du bois ou simplement recyclé. Et puis pourquoi couper tant d’arbres quand on peut concevoir du papier autrement ? C’est le pari de Maximus, une entreprise spécialisée dans la fabrication de papier au Sri-Lanka.
Du papier à base de bouse d’éléphants
Le principe à l’air certes peu ragoutant, mais il est très simple et peu coûteux. Il suffit d’utiliser les bouses d’éléphants pour fabriquer du papier. Cela évite les coupes d’arbres nécessaires à la récupération de cellulose, matière indispensable pour concevoir du papier. Rappelons que la déforestation met en péril la flore et la faune.
Les animaux, aussi petits soient-ils, ne trouvent plus assez de nourriture et d’espace pour leur habitat. Peu à peu, les espèces s’éteignent. Au Sri-Lanka c’est une réalité : les éléphants d’Asie sont menacés par cette déforestation massive et par le trafic d’ivoire. L’entreprise Maximus qui emploie 150 personnes, développe depuis une vingtaine d’années son activité et exporte ses produits dans 30 pays pour sauver forêts et pachydermes !
Comment ça marche ?
Le principe est simple : chaque éléphant avale environ 250 kg de fruits et de plantes par jour. Cela fait de lui le plus grand herbivore de la Terre. Comme tout être vivant, il produit des déjections, et pas des moindres : environ 50 kg par jour. Or, point essentiel, les éléphants ne digèrent pas la cellulose contenue dans les végétaux. Maximus, récupère donc les déchets de ses huit éléphants.
Pour en extraire la cellulose, les déjections récupérées sont séchées puis lavées à grandes eaux (qui servent ensuite à irriguer les rizières et champs avoisinants), chauffées pour éliminer les bactéries puis broyées avant d’être teintées, le tout sans aucun pigments chimiques. Pour faire varier les couleurs et les textures, il suffit d’introduire différents régimes alimentaires pour les pachydermes herbivores.
Pas une seule goutte de chlore n’est utilisée pour blanchir les feuilles de papier réalisées. Le résultat final est assez impressionnant et, notons-le pour les lecteurs sceptiques, ne présente aucune odeur !
Cerise sur le gâteau, un pourcentage des ventes de l’entreprise est reversé dans les caisses de la Société mondiale pour la protection des animaux dans le but de financer la défense des éléphants malades ou âgés. Une entreprise performante qui parvient à réconcilier l’homme et l’animal, souvent accusé de détruire les cultures, tout en ouvrant la production à des paysans locaux.
Illustration bannière : Éléphants en papier – © Tamilla Silvestrova
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Si ça peut limiter la déforestation, alors je dirai pourquoi pas.
Christine de meselephants.com