Dans le Jura, les vignerons réutilisent désormais les bouteilles lavées grâce à l’association « J’aime mes bouteilles », qui cherche à relancer la pratique de la consigne, plus écologique que le recyclage.
Bouteilles consignées, une habitude écologique et économique
Les bouteilles consignées sont de retour en France ! Jusqu’au début des années 1980, la consigne était monnaie courante. Il s’agissait d’une petite somme supplémentaire versée par le consommateur pour l’emballage, généralement du verre contenant un liquide (lait, bière, vin, etc.), restituée au retour de l’emballage en magasin.
Une légère contrainte, avantageuse aussi bien sur le plan économique qu’écologique. En effet, le verre est un matériau très résistant, une bouteille peut donc être réutilisée jusqu’à cinquante fois. Mais le système de consigne, lui, n’a pas résisté à la multiplication des emballages en plastique, à usage unique… Pourtant, leur effet est néfaste sur l’environnement. Mais les raisons de l’arrêt de la consigne sont multiples. Depuis 2015, dans le Jura, le projet « J’aime mes bouteilles » cherche à relancer la pratique de la consigne, plus écologique que le recyclage.
50.000 bouteilles consignées par an
Dans cette région viticole, les bouteilles en verre ne sont donc plus jetées mais réutilisées grâce à l’initiative « J’aime mes bouteilles ». L’idée est de ne plus jeter les bouteilles de vin et de mettre en place une filière de revalorisation. Aude Weiss, qui pilote le projet, explique : « Nous constatons que 60 % des bouteilles de vin sont consommées localement, il est donc pertinent de mener un projet de réusage des bouteilles à l’échelle locale ».
La jeune femme de 33 ans détaille : « Au total, nous avons récolté 50.000 bouteilles de vin depuis un an. Pour débuter l’expérimentation, le choix s’est porté sur les bouteilles de vin du Jura car 60 % du vin produit dans le département est consommé localement. Le but est d’ouvrir par la suite la consigne à d’autres types de boissons produites dans les environs, telles que la bière ou les jus de fruits ».
35 kg de bouteilles en verre en moyenne par Français par an
Et si ce projet n’existe qu’au niveau régional, il pourrait bien se développer sur tout le territoire. En effet, un Français consomme en moyenne près de 35 kg de bouteilles en verre par an. Or, la fabrication des bouteilles de verre est aujourd’hui très énergivore et nécessite d’importants déplacements. En outre, pour les viticulteurs, les contenants sont moins chers, de 20 % à 40 %, que les bouteilles neuves. Elles sont vendues 18 à 20 centimes par « J’aime mes bouteilles », contre 24 centimes pour une bouteille neuve.
Si aujourd’hui l’association compte 25 points de collectes, dans des Biocoop, chez des cavistes ou des magasins de grande distribution, Aude Weiss voit plus grand. Elle se rend elle-même chez les viticulteurs pour leur vendre ses bouteilles lavées. À terme, la jeune femme souhaite collecter 500.000 bouteilles par an d’ici 2020. Elle précise ses projets : « d’ici quelques mois, j’aimerais pouvoir gratifier les consommateurs lorsqu’ils apportent leurs bouteilles, avec des bons d’achat par exemple ». Et les régions viticoles sont nombreuses en France, ce qui laisse augurer d’un avenir radieux pour cette initiative.
Il est grand temps que nous en revenions à de très bonnes habitudes qui feront travailler de nombreuses industries de revalorisation, détruiront une majorité de déchets, réapprendront à ne plus jeter n importe ou et feront du bien à notre planète…….