La compagnie pétrolière BP Canada peut donc commencer les travaux préparatoires : elle prévoit de forer jusqu’à sept puits d’exploration d’ici 2022, afin de détecter un éventuel gisement de pétrole. Les défenseurs des écosystèmes marins s’inquiètent et s’insurgent.
BP Canada a débuté les travaux en vue d’un forage
BP Canada a eu le feu vert de la part de l’Office Canada-Nouvelle-Écosse des hydrocarbures extra-côtiers (OCNEHE) et peut débuter des opérations préparatoires à un forage au large de la Nouvelle-Écosse.
La société pétrolière souhaite procéder au forage d’un puits d’exploration en eaux profondes à 330 kilomètres de la côte d’Halifax. La compagnie avait déposé devant l’Office une demande en ce sens en septembre 2017. La plateforme de forage West Aquarius vient d’ailleurs d’arriver en provenance d’Europe dans les eaux canadiennes. Heureusement, il faudra encore patienter. Car avant de débuter les forages, BP Canada, filiale de la société BP, dont le siège social est à Londres, devra obtenir une nouvelle autorisation de l’Office.
Pour rappel :
En 2010, l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon de BP dans le golfe du Mexique a mené à un désastre écologique sans précédent au large des États-Unis, et entraîné la mort de onze personnes. En outre, cette catastrophe est considérée comme le pire déversement d’hydrocarbures de l’histoire. On estime le volume de pétrole répandu à 4,9 millions de barils, soit 780 millions de litres.
Les baleines noires vivent là où les travaux de BP vont débuter : inquiétudes des défenseurs des animaux
Les plateformes pétrolières sont donc désormais sous étroite surveillance, notamment celles de BP. L’Office assure que l’équipement que BP Canada compte utiliser ainsi que leurs plans ont été passés en revue et remplissent les exigences pour s’assurer que les opérations se déroulent de manière sécuritaire et respectueuse de l’environnement.
La compagnie anglaise de recherche, d’extraction, de raffinage et de vente de pétrole compte forer jusqu’à sept puits d’exploration d’ici 2022, afin de vérifier s’il existe un gisement de pétrole. Ce premier forage en haute mer sera réalisé à une profondeur de près de 3.000 mètres, soit le double de la profondeur du forage exploratoire qui a mené à la catastrophe de Deepwater Horizon, dans le golfe du Mexique. À noter qu’aucun puits de secours préventif (utilisé pour stopper une fuite) n’est prévu pour ces travaux en plein Atlantique Nord. De plus, la plateforme qui sera installée en Nouvelle-Écosse ne disposera pas d’une cheminée de capsulage qui aiderait à arrêter l’écoulement du pétrole en cas de déversement.
Le gouvernement Trudeau ne cesse de répéter que la protection des milieux marins est une priorité absolue. Or selon l’Agence Canadienne d’Évaluation Environnementale (ACEE), il existe des risques pour les animaux : « les émissions sonores » des travaux « dépasseraient le seuil de perturbation du comportement établi pour les mammifères marins » jusqu’à une distance de 150 kilomètres, et ce, plusieurs mois par année.
Des règles strictes pour le transport maritime et la pêche dans le golfe du Saint-Laurent sont en vigueur afin de protéger les baleines noires. Mais la région où BP réalisera ses travaux fait partie de l’habitat de cette espèce, ainsi que du rorqual bleu et de la baleine à bec.
De son côté, BP se veut rassurante, en promettant de surveiller la présence d’animaux dans le secteur. « Selon le promoteur, il est peu probable que les baleines exposées à un déversement de pétrole en ingèrent suffisamment [sic] pour subir de sérieuses lésions internes ». En cas de déversement, BP a déclaré qu’elle prévoyait d’utiliser le dispersant toxique Corexit dans l’océan…
Pour en savoir plus et signer la pétition pour empêcher le démarrage des opérations
Illustration bannière : Forage en mer – © noomcpk
A lire absolument