Une brasserie urbaine, contemporaine, loin des Abbayes et du Moyen-Âge
Sa situation en centre-ville lui permet d’être proche des gens, en plein dans le mouvement de craft renaissance, le retour de l’artisanat de proximité. Les brasseurs de BBP sont prêts à vous accueillir tous les jeudis, vendredis et samedis, pour vous faire visiter la brasserie, répondre à toutes vos questions et surtout vous apprendre à déguster la bière.
Dans leur nouvelle brasserie, ils peuvent créer à leur guise et surtout poursuivre leur projet de co-création. Du 20 au 30 novembre, les internautes ont été appelés à faire partager leurs idées, leurs univers, via des vidéos, des chansons, des images, des textes. L’internaute qui a remporté le plus de votes sur les réseaux sociaux inspira une nouvelle bière. A l’issu de ce vote, à la mi-décembre, Princesse Jasmine verra le jour, une princesse tout de même de 6.000 litres. L’opération devrait être renouvelée plusieurs fois par an.
Co-créer, c’est aussi collaborer. Les brasseurs bruxellois ont notamment collaboré avec des brasseurs norvégiens ou encore avec le groupe de rock anglais Editors pour qui ils ont créé la bière du groupe, à leur image.
Toujours dans un souci de vivre avec leur temps, la science a fait son entrée dans la brasserie. Des neuroscientifiques ont en effet découvert que ce que nous écoutons en buvant ou en mangeant avait une influence sur la perception du goût. Les brasseurs du BBP se sont donc inspiré de ces études et ont créé une bière pionnière dont le goût est en harmonie avec la musique des Editors.
Forts de leur succès, ils ont doublé la production par rapport à leurs prévisions. Chaque année, 2.500 hectolitres de bières sont produits, soit 750.000 bouteilles par an, avec 22 houblons et 15 malts différents. La brasserie a donc besoin de s’équiper. Comme à son habitude, la start-up a lancé une troisième campagne de crowdfunding pour financer deux nouveaux tanks.
Cependant, la distribution dans les cafés demeure difficile. Comme nous l’explique Yves, « les cafetiers sont sous contrat brasserie avec des clauses d’exclusivité avec les grands brasseurs industriels ». Mais la petite entreprise commence déjà à exporter, son plus gros client à l’étranger est le Japon. Elle exporte aussi au Brésil. 70 % de la production est tout de même vendu à Bruxelles, la Brasserie comble le retard de la Belgique mais aussi de la France ou de l’Allemagne en matière d’innovation dans le monde brassicole. Elle confirme une tendance déjà entamée par les Américains et les Scandinaves, vers des bières nouvelles, innovantes mais surtout de qualité, plus amères, un contre-pied à la tradition et aux bières très sucrées.
Les prochains projets du Brussels Beer Project
Recycler les drêches de brasserie, ainsi que les déchets des céréales qui pourraient devenir un substrat pour cultiver des champignons en villes, et continuer chaque mois à sortir de nouvelles bières, brassées avec de la citrouille ou du chocolat et des épices comme dernièrement, et qui seront remplacées le mois suivants par d’autres.