Avec sa queue aussi courte que ses ailes sont grandes (d’une envergure pouvant atteindre 1,40 m), la buse variable (Buteo buteo) est un rapace de bonne taille et que l’on peut aisément observer en pleine chasse et même en train de se chamailler avec ses congénères ou d’autres chasseurs pour se nourrir. Faisons connaissance avec ce magnifique chasseur de notre biodiversité ordinaire.
La buse variable, un rapace commun dans l’Hexagone
La buse variable est présente dans à peu près toute l’Europe avec plusieurs sous-espèces dont trois sont sur le territoire français. Rapace sédentaire, une seule sous-espèce (Buteo buteo vulpinus) est occasionnellement migratrice.
Dans le nord de l’Europe cependant, les buses variables sont bien plus migratrices et ont tendance à descendre plus au sud et notamment en France où l’on estime que plus de 50.000 individus viennent passer l’hiver.
Pouvant atteindre une belle durée de vie de 20 ans, c’est vers la fin février que les parades amoureuses débutent. Les oeufs, au nombre de 2 à 4, apparaissent dans le nid au mois d’avril. Il faudra ensuite attendre 46 jours en moyenne après l’éclosion pour que les oisillons s’envolent, mais les parents, très investis dans leur mission, s’occuperont encore des jeunes durant deux mois.
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Cette buse a un régime alimentaire aussi variable que son plumage. Son vol n’étant pas particulièrement rapide et ses compétences au vol n’étant pas vraiment excellentes, elle a tendance à être opportuniste et à chasser surtout à l’affût.
Très patiente (c’est dans ces moments qu’il est aisé de les observer), elle va principalement chasser les rongeurs en tous genres, mais peut aussi se sustenter de lézards, d’oiseaux, de très gros insectes, d’orvets, de batraciens… La buse variable pourra même se contenter de cadavres durant les périodes difficiles.
Particularités de la buse variable
La particularité de cet oiseau est inscrite dans son nom : la variabilité de son plumage ! Si de nombreuses espèces ont des plumes dont la coloration peut varier, notamment avec des changements de saison, cette buse va bien plus loin.
En règle générale, mais il s’agit plus d’un trait commun largement partagé qu’une règle, la buse variable possède un ventre brun foncé quasiment uni, une poitrine foncée et une queue pourvue d’une large bande bien délimitée.
La variabilité de la coloration du plumage est telle qu’elle ne sert en rien à identifier l’animal. Il faudra alors observer d’autres traits morphologiques comme une queue assez courte par rapport à sa taille générale, une silhouette ramassée et de larges ailes.
Statut actuel de l’espèce
La buse variable est classée en « préoccupation mineure » par l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN) du fait de la taille de ses effectifs mondiaux estimés à 4 millions d’individus.
La population française, protégée par la directive oiseaux comme tous les rapaces de France, est cependant estimée comme étant en déclin.
Les menaces qui planent sur la buse variable
La modification des paysages
La buse variable est un rapace qui a besoin, comme on l’a vu, d’espaces dégagés pour chasser certes, mais aussi et surtout d’endroits où se percher. Les gigantesques champs sans fin ne lui offrent tout simplement aucun endroit approprié pour chasser et se nourrir.
Les destructions volontaires
Principalement constituées d’actes de chasse illégaux, la pratique a un impact certain sur les effectifs généraux de la buse variable, avec de nombreux spécimens retrouvés morts avec du plomb dans l’aile au sens propre du terme.
Les produits phytosanitaires
Il existe de nombreux produits chimiques utilisés pour lutter contre les insectes et les rongeurs. La buse variable, se nourrissant des uns comme des autres, accumule au fil du temps ces substances actives dans ses graisses qui vont alors se diffuser lentement dans son organisme, avec des impacts variés (baisse de fertilité, mortalité ou diminution du nombre d’oeufs pondus, etc.).
Les collisions
Que ce soit avec des voitures, des camions ou des pylônes électriques, les buses variables entrent régulièrement en collision ce qui cause très souvent leur perte que ce soit sur le coup ou par la suite de leurs blessures.
Comment aider la buse variable
Il est impossible de protéger une espèce que l’on ne connait pas. Ceci est très exactement vrai pour toutes les personnes qui travaillent directement sur le terrain à la protection de la biodiversité, mais c’est tout aussi vrai pour le grand public.
Apprenez-en plus, gardez un oeil ouvert, prenez le temps de vous arrêter pour observer des buses variables sur le terrain et parlez-en autour de vous !
Plusieurs associations, donc la plus connue la LPO, sont spécialisées dans la protection des oiseaux et que vous pouvez contacter pour en apprendre plus sur d’éventuelles actions en cours. Les collisions étant une part importante de la mortalité de la buse variable, n’hésitez pas à recueillir des animaux blessés pour les amener en centre de soins et leur donner une nouvelle chance.