‘C’est qui le patron’ : les distributeurs jouent-ils le jeu ?

Une marque plus équitable, qui laisse les consommateurs fixer des prix de vente garantissant une rémunération correcte pour les producteurs, et que l’on trouve de plus en plus dans les supermarchés : l’intention est bonne, mais dans la pratique… C’est moins évident, surtout pour E. Leclerc !

Rédigé par Paul Malo, le 13 Aug 2019, à 11 h 40 min
‘C’est qui le patron’ : les distributeurs jouent-ils le jeu ?
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Décidément, quoi qu’on en dise, le patron n’est pas le consommateur… C’est fin 2016 qu’a été lancée la marque « C’est qui le patron », autour d’un concept simple et équitable : de façon à mieux rémunérer les producteurs, laisser les consommateurs décider d’un prix de vente leur semblant correct.

C’est qui le Patron chez Leclerc  – 23 % des produits vendus moins cher

À l’heure actuelle, 11 millions de consommateurs achèteraient régulièrement des produits « C’est qui le patron », à commencer par la brique de lait qui la symbolise le plus. L’idée est belle et bonne, à tel point que Leclerc généralisait le concept au printemps dernier. Seulement, dans les faits, difficile pour la grande distribution de ne pas laisser le naturel reprendre le dessus…

En effet, les distributeurs E. Leclerc, et le site Leclerc Drive, vendent en réalité ces produits bien souvent en dessous du prix choisi par les consommateurs(1). D’après les relevés effectués en ligne et en points de vente par Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution, pas moins de 23 % des produits « C’est qui le patron » vendus chez E.Leclerc sont proposés moins chers que le prix conseillé. Un chiffre trois fois plus élevé que l’état des lieux des prix dans l’ensemble des enseignes référençant la marque.

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La marge des producteurs n’est pas rognée

Paradoxe de ces prix cassés faits pour séduire plus encore les consommateurs, alors que le modèle économique des grandes surfaces est en pleine crise : la rémunération des producteurs ne change pas, et ce même si les enseignes E. Leclerc vendent moins cher. En effet, les magasins concernés achètent bien les produits au prix fixé, et font le choix de rogner sur leur marge.

Par ailleurs, la réglementation européenne interdisant d’imposer des prix, la marque « C’est qui le patron » ne peut en réalité communiquer que sur des prix « conseillés », effectivement décidés collectivement par un vote de consommateurs-acteurs. Mais si, dans les faits, le principe équitable de ce concept est respecté, c’est la philosophie de la marque, celle d’éduquer les consommateurs à payer un  « juste prix », que les distributeurs comme E. Leclerc dans ce cas,  torpillent en cassant les prix.

Illustration bannière : Enseigne E. Leclerc – © goodcat Shutterstock
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4 commentaires Donnez votre avis
  1. Alors là je ne comprends pas du tout l’article… pour une fois que les distributeurs ne prennent pas toute la marge, mais de plus la baissent pour le bénéfice des consommateurs, tout en conservant le salaire des agriculteurs, vous n’êtes pas content!
    Alors que cela devrait être félicité, vous les descendez… le monde à l’envers!

    • Séverine Bascot

      Si Leclerc peut rogner sur ses marges des produits C’est qui le patron, c’est parce qu’il en fait de bien plus substantielles sur d’autres
      Le prix C’est qui le Patron reflète un prix juste pour tout le monde : producteurs, transporteurs, distributeurs, consommateurs : il ne peut donc pas subir de réduction ou faire l’objet de promotion…
      Ce faisant Leclerc court-circuite l’initiative incitant les consommateurs à venir acheter les produits CQLP dans ses magasins !
      Et comme dit en conclusion : « c’est la philosophie de la marque, celle d’éduquer les consommateurs à payer un « juste prix », que les distributeurs comme E. Leclerc dans ce cas, torpillent en cassant les prix. »

  2. c est moi le patron

  3. Les grandes surfaces devraient disparaître SANS TARDER !!!!!!!! c’est devenu un marché INFERNAL !!!!!!

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