Les chercheurs du Centre de cancérologie Lineberger à Chapel Hill, en Caroline du Nord, préconisent le déploiement de visuels montrant sans équivoque les effets néfastes induits par le bronzage dans des cabines UV.
Les cabines UV, un facteur de cancer avéré
En France, les cabines de bronzage n’ont pas bonne presse et ce, depuis 2003, année où l’Académie de médecine a alerté pour la première fois sur leur dangerosité. En 2009, le bronzage artificiel a été classé dans le groupe des agents cancérogènes certains pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Depuis, des restrictions ont été introduites dans la loi afin d’interdire l’accès des mineurs à ces cabines. Les établissements proposant ce type de service doivent également afficher, de façon lisible, des informations sur la dangerosité de cette pratique.
Outre-Atlantique, la prise de conscience est importante dans la communauté scientifique : selon la Skin Cancer Foundation, les personnes qui commencent le bronzage artificiel en cabine avant l’âge de 35 ans augmentent leur risque de mélanome de 59 %. C’est également aux États-Unis que des chercheurs souhaitent aller encore plus loin en créant des campagnes de communication assorties de visuels chocs comme il en existe dans beaucoup de pays pour le tabac.
Le nombre de mélanomes a triplé entre 1980 et 2005
Il existe deux grands types de cancers de la peau : les carcinomes et le mélanome. Les premiers représentent 70 % des cancers de la peau. Le second, bien que plus rare, est aussi plus grave. En 2011, l’Institut national de veille sanitaire alertait déjà sur la progression de ces cancers : le nombre de mélanomes parmi nos concitoyens avait triplé entre 1980 et 2005, atteignant 9.780 nouveaux cas et 1.620 décès. Un an plus tard, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de ce même institut nous apprenait qu’« entre 566 et 2.288 décès pouvaient être attendus dans les trente prochaines années si les expositions des Français aux cabines UV ne changent pas ».
Outre cette dangerosité avérée, les bienfaits que véhiculent les exploitants de ces cabines sont scientifiquement faux : l’apport de vitamine D active n’est pas lié à l’action des UVA et peut facilement se faire par voie orale. De plus, l’exposition aux UV artificiels n’entraîne pas l’épaississement de l’épiderme : son effet protecteur sur la peau est donc illusoire.
Or, huit millions de Français, dont 45 % d’hommes, fréquentent les cabines UV. La France compte aujourd’hui 15.500 cabines.
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