Certaines variétés de cactus et de succulentes sont en grand danger de disparition. La destruction de leur habitat naturel est une cause. Mais alors que certaines espèces deviennent rares, un fléau s’ajoute : celui de la collection et du marché noir, qui accélère encore leur déclin.
Cactus et succulentes : des plantes vendues parfois 10.000 dollars l’unité
Les ONG de défense de l’environnement connaissent ce phénomène pervers : annoncer qu’une espèce animale ou végétale est menacée de disparition peut paradoxalement précipiter son destin funeste.
En cause, les collectionneurs, qui sont prêts à payer très cher pour posséder une espèce rare. Et tant pis si celle-ci est soustraite à ce qui lui reste d’espace naturel. Et tant pis si cela obtère ses chances de survie, ou encore, ses chances de se reproduire !
Dernières victimes en date de cet effet pervers, des variétés rares de cactus et de plantes succulentes. Sur le marché noir, elles peuvent se négocier jusqu’à 10 000.dollars l’exemplaire ! Conséquence, des braconniers d’un genre spécial sévissent en Amérique du Sud ou en Afrique, et arrachent les rares derniers exemplaires de ces plantes à leur habitat naturel.
Une étude publiée en juillet dernier sur Conservation Biology(1) révèle que sur 1.438 espèces de cactus recensées 261 ne sont protégées par aucune règle de préservation, ni aucune zone de conservation, ce qui les mettrait en tant qu’espèces, encore plus à risque que les mammifères et les oiseaux…
Elle fait écho à une autre de 2015 qui estimait que 31 % des espèces de cactus sont en danger, du fait du trafic et du développement agricole. Le Mexique et le Brésil sont particulièrement touchés par ce déclin.
Les paysans complices malgré eux de l’extinction de ces plantes rares
Complice malgré eux, certains paysans trouvent ces plantes pour le compte des trafiquants, et les leur cèdent par poignées entières contre quelques piécettes, alors qu’elles seront revendues derrière plusieurs milliers de dollars… l’unité !
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Le drame, c’est que certaines espèces mettent plusieurs années, voire, dizaines d’années, avant d’atteindre leur taille adulte. Autant dire que leur récolte intensive les condamne à disparaître rapidement de leur habitat naturel, pour ne plus survivre que dans quelques vivariums de collectionneurs fortunés…