La Californie dessale le Pacifique contre la sécheresse

Rédigé par Alan Van Brackel, le 9 Sep 2014, à 11 h 45 min
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Le désert grignote des terrains un peu partout dans le monde, y compris aux États-Unis où la sécheresse est par exemple particulièrement importante en Californie. Si bien qu’à San Diego on met en place une structure pour dessaler l’eau de l’océan.

San Diego va dessaler l’Océan Pacifique à grande échelle

L’idée de dessaler le Pacifique n’est pas nouvelle. Dès 2006, l’Institut d’étude en Développement, Environnement et Sécurité du Pacifique (Pacinst) publiait un guide complet sur les avancées en la matière1 relayant le travail du Programme pour l’eau et la durabilité. Le guide faisait un constat assez amer à propos de ces techniques.

Les auteurs résumaient d’ailleurs ainsi les choses : « les bénéfices de la désalinisation de l’océan sont bons, mais les coûts économiques, culturels et environnementaux de cet acte à grande échelle restent hauts dans beaucoup d’endroits du monde. Des alternatives peuvent fournir les mêmes bénéfices à moindre coût« .

Dans certaines zones du monde, le dessalement s'est avéré une bonne solution face aux conditions climatiques particulièrement difficiles (ici dans le Golfe Persique)

Dans certaines zones du monde, le dessalement s’est avéré une bonne solution face aux conditions climatiques particulièrement difficiles (ici dans le Golfe Persique)

Le dessalement est une solution adoptée avec succès dans des zones désertiques, Israël et le Golfe Persique en tête. Cela a donné des idées dans d’autres endroits, même si les conditions ne sont pas les mêmes partout.

Là où le désert complet persiste, les solutions ne sont pas très nombreuses. En Californie, on a commencé à étudier la question, mais l’idée rencontre de la résistance car on estime que d’autres moyens peuvent être trouvés pour l’eau.

San Diego : des risques naturels plus élevés

Presque dix ans plus tard, la solution est cependant toujours envisagée dans le pays. 17 projets d’usines sont en cours sur toute la côte californienne.

Et même à grande échelle, à court terme, du côté de San Diego, sécheresse important oblige.  Il faut dire que les autres solutions, San Diego les expérimente déjà largement : la ville importe 80 % de son eau de zones situées à l’extérieur du comté.

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La ville est à la fois dépendante des importations et mal placée. « L’eau est acheminée en grande majorité depuis le delta San Joaquin-Sacramento, au nord, et la rivière du Colorado, à l’ouest, via un système d’aqueducs« , commente Heather Cooley, directrice du Programme pour l’eau et la durabilité du Pacinst pour U-T San Diego2.

San Diego est en bout de ligne du pipeline, située tout au sud de la Californie. Il y a donc des risques accrus de manque d’eau, voire même de tremblement de terre ou d’incendie. La ville est en zone sismique, et sujette à une sécheresse inédite, depuis quelques mois.

Vingt kilomètres de tuyaux entre la ville et l’océan

Le comté a donc imaginé une autre méthode : relier San Diego à la côte Pacifique par vingt kilomètres de tuyaux. 17.000 membranes transformeront bientôt 200 millions de litres d’eau salée par jour.

Le système envisagé est appelé « osmose inverse » : il s’agit de filtrer l’eau salée au travers de ces membrane, semi-perméables de manière à ne laisser passer que les molécules d’eau.

Sur la côte californienne, Carlsbad a fait le choix du dessalement.

Sur la côte californienne, Carlsbad a fait le choix du dessalement.

Une usine, la plus grande de l’hémisphère ouest, est donc construite au nord de San Diego, à Carlsbad. Les travaux ont été confiés à Poseidon Water, entreprise située à Boston, spécialiste du dessalement de l’eau, avec l’expertise de IDE Technologies, situé en Israël.

L’usine ouvrira en 2016 et permettra d’approvisionner 112.000 foyers de la région de San Diego, soit 7 % des besoins en eau du comté.

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Chercheur dans l'âme, partagé entre l'Europe et les Etats-Unis. Parmi ses passions la musique, la photographie, et les différentes cultures du monde, Alan...

4 commentaires Donnez votre avis
  1. On fait quoi du sel récupéré ? SI on admet qu’il y a environ 33 gr de sel par litre d’eau de mer et que l’on filtre 73 milliards de litre par an, en gardant 1 gr pour la salinité de l’eau douce ça fait 2 336 000 tonnes de sel à planquer qq part chaque année…

    • Mais ce sel peut retourner à l’océan puisque de toute façon l’eau utilisée partira aussi en grande partie dans les égouts, les nappes phréatiques , que ce soit du fait de la consommation humaine (sinon l’eau bue… éclate… 😉 ou de l’irrigation , ou autres utilisations et celle qui s’évapore, donne des pluies qui rejoignent les océans etc… Le cycle est sans fin : rien ne se perd, rien ne se créée, tout se transforme sur notre planète qui vit en vase clos grâce aux couches atmosphériques …
      le problème est plus grave quand on balance des substances qui n’ont pas vocation à être dans les océans comme les produits extraits de la pétrochimie ou du nucléaire …

  2. Cest innadmissible, la nature nest pas concu comme ca, si l’on va contre nature, on rencontrera dautres problèmes. et encore dautres…jusqu’a notre mort.
    Ces projets voient le jour uniquement au nom du profit de certains.
    Des solutions naturels et moins couteuses existent mais ne rapporterai qu’aux citoyens, qui auraient donc de nouveau un certain pouvoir, et cela est envisageable pour ceux qui nous gouvernent.
    Il faut lutter de toutes les manières pour obtenir ce qui est juste pour nous, citoyens!
    renseignez vous et parlez en!

  3. trop de mégalopoles construites à des endroits ou elles n’ont rien à faire. qui plus est, pomper encore et toujours l’eau du Colorado revient à transformer le nord du Mexique en désert. Une ouverture de quelques barrages sur le Colorado aux US a fait miraculeusement ré apparaitre des cours d’eau qui avaient disparus depuis des dizaines d’années. (et après ça, on vas reprocher aux mexicains d’émigrer aux states, alors qu’une des grosses raison de l’appauvrissement de leur pays viens precisement de là)

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