Il y a ceux pour qui la conscience écologique est récente. D’autres dont l’engagement n’a pas attendu que le développement durable fasse la une de l’actualité. C’est le cas des établissements d’enseignement supérieur membre du réseau Campus Responsables. Créé en 2006, il regroupe aujourd’hui une trentaine de structures, en France et en Belgique. Aussi bien des grandes écoles de commerce, de management ou d’ingénieurs que des universités. Afin d’en faire partie, toutes se sont engagées à intégrer le développement durable dans leur gestion ainsi qu’à leurs programmes.
C’est quoi un « campus vert » ?
Campus vert rime évidemment avec consommation énergétique maîtrisée. Cela passe par des rénovations du bâti, lorsque celui-ci n’a pas été construit en prenant en compte les critères environnementaux. Mais également par un changement des comportements au sein du personnel et des étudiants : sensibilisation à l’usage de l’eau, de l’électricité, des déchets, installation du tri sélectif dans les espaces de restauration, mise en place d’une politique d’achats responsables et locale…
Le développement durable ne se limite cependant pas à la forme dans les campus responsables. Il est pleinement intégré à la vie des établissements. Certains cursus lui sont dédiés ou intègrent des modules dans le but de sensibiliser les étudiants à son importance.
Des programmes et des recherches sont menés en parallèle pour réfléchir à comment les établissements peuvent avoir un impact positif sur la société. L’ancrage des écoles et leur ouverture sur le territoire entrent aussi en compte.
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Des actions concrètes mises en lumière
Si la notion de campus vert vous semble encore un peu floue, rien de mieux qu’une explication avec exemples concrets à la clé. D’autant plus que, chaque année depuis cinq ans, les initiatives les plus inspirantes et innovantes sont mises en lumière dans le cadre des Trophées des campus responsables. Cinq structures ont été désignées lauréates de la dernière édition 2019, dont les prix ont été remis au début du mois de février 2020.
En matière de fonctionnement, c’est l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Lyon qui s’est démarqué avec deux projets. D’abord par sa stratégie de gestion des eaux pluviales. Celle-ci est basée sur la déconnexion du réseau, l’infiltration et la végétalisation dans le but de limiter les volumes d’eau à traiter et de diminuer les quantités de polluants associés. En parallèle, l’établissement a amélioré la gestion de ses restaurants en termes de déchets, d’approvisionnement et d’impact carbone.
Sur le volet pédagogique, l’École Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse (ENSAT) s’est distinguée grâce à sa formation ingénieur agronome. Cette dernière forme les élèves aux enjeux sociétaux actuels, tels que la préservation des ressources naturelles, la transition écologique et la qualité de l’alimentation. Les étudiants de l’IUT de Saint-Étienne ont quant à eux organisé une semaine dédiée au développement durable pour sensibiliser le plus grand nombre.
Ceux de l’école de management Neoma Business School de Rouen ont consacré leur séminaire de rentrée à trouver des solutions à un défi d’entrepreneuriat social de leur territoire. Au-delà de nos frontières, les étudiants de l’école de gestion HEC Montréal ont été intégrés dans un projet intergénérationnel d’agriculture urbaine.
Des campus verts dans le monde entier
Le réseau Campus Responsables et les trophées éponymes ne sont pas une spécificité française. Au niveau international, les Green Gown Awards, créés en 2014, ont également vocation à révéler les initiatives responsables des établissements de l’enseignement supérieur. Outre les pays francophones, les continents asiatique et océanique ainsi que le Royaume-Uni et l’Irlande ont aussi leur édition.
Preuve, s’il en fallait, que le développement durable est affaire de tous et n’a pas de frontières.