Au 1er janvier 2018, les modalités du dépistage du cancer du sein vont évoluer : les médecins traitants et les gynécologues devront aborder cette question avec toute femme de 25 et 50 ans et l’inviter, le cas échéant, à réaliser une mammographie.
Décider de se faire dépister en toute connaissance de cause
C’est une première évolution majeure depuis la mise en place du dépistage généralisé en 2004. Un système informatique permettra à tout médecin traitant et gynécologue de savoir si la question du dépistage a déjà été abordée avec la patiente et lui en parler, le cas échéant. Mais attention, il ne s’agit pas de prescrire automatiquement une mammographie à toute femme âgée de 25 et 50 ans.
Lors de cet entretien, le médecin évaluera le risques en interrogeant la patiente sur ses antécédents familiaux, son mode de vie ou encore sa consommation d’alcool. Le professionnel de santé devra ensuite parler des avantages comme des inconvénients du dépistage : diagnostics erronés (une tumeur cancéreuse diagnostiquée alors qu’il n’y en a pas ou, au contraire, une tumeur jugée bénigne alors qu’elle ne l’est pas), surtraitement, dangers liés à l’irradiation… D’autres types de cancers seront également abordés : cancer colorectal, cancer du col utérin et le mélanome. Ce sera ensuite à la femme de décider si elle souhaite ou non réaliser un dépistage.
Sur l’utilité du dépistage, les avis des experts divergent
Le médecin lui remettra un livret d’information sur la prévention du cancer et, si elle est d’accord pour un dépistage, la patiente recevra également une invitation. Les femmes de 25 ans auront en plus droit à un bon de prise en charge à 100 % pour une mammographie. Et quel que soit l’âge de la patiente, si une échographie s’avère nécessaire dans le cadre du dépistage organisé, celle-ci sera réalisée avec un tarif opposable supprimant la possibilité de dépassements d’honoraires.
Cette refonte du dépistage sera réalisée dans le cadre du Plan d’action pour la rénovation du dépistage organisé du cancer du sein, adopté par le Ministère de la Santé. Celui-ci s’appuie, à son tour, sur un rapport rédigé en septembre 2016 par neuf experts indépendants. Certains d’entre eux préconisaient une modification profonde du dispositif, d’autres conseillaient de le supprimer purement et simplement, le jugeant coûteux et d’une fiabilité douteuse. En effet, à 25 ans, les femmes ont très souvent des seins dystrophiques (avec des kystes bénins), d’où de faux diagnostics positifs.
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