Alors qu’une nouvelle vague de chaleur s’installe en France, la végétation est plus que jamais importante pour tenter d’atténuer les températures caniculaires. Majoritairement insuffisamment présente dans les grandes villes, son rôle dans la régulation de la chaleur et la protection de la biodiversité est pourtant essentiel. Un rôle que nous pouvons tous contribuer à favoriser en verdissant nos fenêtres, balcons, rues et pour les chanceux : nos jardins ! Une nouvelle manière de tondre est ainsi de plus en plus prisée : la tonte différenciée ou raisonnée.
Pourquoi opter pour la tonte raisonnée, d’autant plus lorsqu’il fait chaud ?
Quoi de plus agréable que de se promener aux abords des champs et prairies ! En plein été, lorsque les températures sont au plus haut, les balades dans les zones boisées de même que celles dans les plaines végétalisées constituent une véritable bouffée d’air frais. Une sensation qui n’est pas uniquement psychologique, mais bien réelle : en effet, les végétaux tout comme les tiges et les inflorescences des graminées parviennent à capter l’humidité de l’air. Cette humidité descend ensuite jusqu’à la terre, pénétrant alors dans le sol pour atteindre les racines.
C’est pourquoi lorsqu’il fait chaud, ne pas tondre entièrement sa pelouse en préférant créer des îlots d’herbes longues est la meilleure des tontes à adopter. Car en laissant pousser les graminées et autres fleurs, vos plantations (arbustes, arbres, fruitiers…) auront plus facilement accès à une réserve d’eau souterraine. Ainsi, chaque plante composant les zones de prairies a tout le loisir de développer son réseau racinaire, permettant alors à l’eau de pluie de pénétrer bien mieux le sol. Un bon moyen de préserver votre jardin de la sécheresse, afin qu’il soit en mesure de faire face aux canicules.
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En outre, les zones enherbées sont des lieux de vie pour beaucoup d’espèces animales dont certaines sont de véritables aides pour le jardinier. Ces auxiliaires ont en effet un rôle crucial dans la lutte contre les ravageurs, d’autant plus lorsque le potager n’est pas loin… Les herbes hautes font ainsi office d’abris à cette biodiversité, en protégeant ces espèces et le sol des rayons U.V. Elles constituent aussi une importante source de nourriture pour les insectes, ravis de pouvoir profiter de fleurs sauvages d’ordinaire fauchées… Sans compter que les fleurs qui y poussent nourrissent et favorisent les pollinisateurs, au rôle essentiel et eux-mêmes source de nourriture pour d’autres prédateurs.
Par ailleurs, les zones non tondues stockent bien mieux le CO2 que le gazon constamment soumis à des tontes. Elles permettent également de favoriser la pousse de plantes d’espèces très différentes, parfois même rares ! A contrario, les pelouses régulièrement tondues sur toute leur surface ne sont que monocultures. D’ailleurs, couper l’herbe et la ramasser prive le sol d’humus, que les jardiniers adeptes de tontes régulières compensent par l’ajout d’engrais chimique au coût écologique (et financier) indéniable.
Pour finir, tondre son gazon de manière répétée est chronophage, mais aussi énergivore. Sans oublier le bruit lié à la tondeuse thermique et son odeur, autant de pollutions sonores et olfactives dont on se passerait bien. Pour autant, il peut être compliqué de ne plus tondre du tout son gazon, si l’on veut pouvoir circuler aisément dans son jardin. C’est là aussi l’intérêt de la tonte différenciée.
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Appliquer la tonte différenciée : quelques conseils
Quelles que soient la disposition et la taille de votre jardin, la tonte différenciée ou raisonnée peut être appliquée. Vous pouvez par exemple commencer petit à petit, en préservant 3 ou 4 m2 de votre pelouse lors de votre prochain passage de tondeuse. À ce propos, l’herbe pour sa part coupée ne doit idéalement pas être fauchée trop court, là encore dans le but de préserver la biodiversité.
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Pour fleurir plus rapidement les espaces non tondus, vous pouvez planter des bulbes quand vient l’automne : autant de fleurs qui pousseront au milieu des herbes hautes au printemps. Vous pouvez aussi semer des mélanges fleuris, pour régaler les pollinisateurs comme les abeilles et les papillons. À la clé : une mini prairie aussi jolie qu’utile !
Dans les plus grands jardins, il est possible de laisser à l’état sauvage de plus grandes zones non fauchées, en passant la tondeuse uniquement pour créer des allées permettant le cheminement. Préférez laisser, dans les zones tondues, vos tontes au sol. Elles viendront fertiliser la terre lors de leur décomposition. Si vous ne souhaitez pas les laisser par terre par préférence esthétique, sachez qu’il est possible de composter vos tontes de gazon. Vous pouvez également laisser sécher l’herbe coupée, afin de vous en servir comme paillage pour le potager ou vos massifs fleuris.
Enfin, si vous voulez tout de même garder un certain contrôle sur les zones non tondues, pourquoi ne pas les fauchées uniquement deux ou trois fois par an, en interchangeant les zones réservées aux allées et aux prairies ? De quoi préserver la biodiversité tout en offrant à votre jardin un style champêtre des plus charmants.
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